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Roland Garros : la nouvelle (double) vie de Kimberley Zimmermann

"Ce n'est pas ce dont on rêve quand on est gamine, mais c'est quand même pas mal." Kimberley Zimmermann a le sourire. Elle n'avait pas prévu d'être en quart de finale du double dames pour sa première apparition à Roland Garros, elle en profite. A 25 ans l'été dernier, elle s'est offert une nouvelle carrière, une nouvelle vie, en choisissant d'être essentiellement une joueuse de double.

"On ne pensait pas pouvoir faire ça"

Cet après-midi, en troisième rotation sur le court Simonne Mathieu, la paire la plus inattendue de ce Roland Garros, formée par Maryna Zanevska et Kimberley Zimmermann, abordera son quart de finale de double dames face au duo ukraino-letton Kichenok/Ostapenko. Rien n'était prévu, ni attendu, pour nos deux compatriotes qui n'avaient jamais joué ensemble en compétition avant ce Grand Chelem parisien. "Le moins que l'on puisse dire est que cela a immédiatement cliqué avec Maryna", dit Kimberley, "je lui en avais déjà parlé l'une ou l'autre fois, nous sommes amies et je trouvais que notre tennis se combinait bien. J'ai beaucoup joué ces derniers temps avec une autre partenaire (la Polonaise Piter, ndlr), mais je n'étais pas sûre que nous pourrions entrer dans le tableau à Roland, alors qu'avec Maryna c'était certain. On peut dire que l'expérience est concluante (sourire), et même qu'elle demande à être renouvelée dans les Grands Chelems, déjà à Wimbledon, ou dans l'un ou l'autre grand tournoi ciblé. On en a déjà un peu parlé, on doit encore y réfléchir, mais on se concentre d'abord sur ce qu'on a à jouer, et puis la priorité de Maryna c'est sa carrière en simple, ce que je comprends bien sûr." Ce qui ne gâte rien, nos deux représentantes forment une des paires les plus "féminines" du tournoi, alors qu'il y a souvent des frappes costaudes en face, comme ce sera certainement le cas ce mardi. "On a notre propre jeu, faut croire qu'il dérange celui de nos adversaires", sourit-elle. "Personnellement, j'étais déjà contente d'être là, à Roland Garros pour la première fois, et nous voilà en quarts de finale, on ne réalise pas tout-à-fait, on essaie de prendre match par match, on ne pensait pas pouvoir faire ça, on ne sait pas jusqu'où on peut aller."  

Plus sereine financièrement

C'est l'été dernier que le franc est tombé pour Kimberley qui n'arrivait pas à se sortir des petits tournois en simple, ni à dépasser la 215e place mondiale obtenue en 2019, et la pandémie a certainement accéléré sa réflexion. "Jeune, j'ai été aidée par l'AFT", dit-elle, "par la suite j'ai dû tout payer de ma poche, et à ce niveau on perd de l'argent. J'ai eu la chance que mes parents ont pu m'aider. J'ai toujours joué en double aussi, avec d'assez bons résultats, mais dans les petits tournois, impossible de monter plus haut que la 140e place mondiale. J'ai profité qu'il y avait plus de possibilités de me glisser dans les tournois WTA en été, et cela a été immédiatement encourageant (victoire à Palerme, puis plus tard finale à Luxembourg, ndlr). Je sais que ce n'était pas mon rêve de petite fille, le quart de finale de Grand Chelem je l'imaginais en simple, comme les championnes qui m'inspiraient. Mais pouvoir jouer les grands tournois sur le circuit WTA en double c'est bien aussi, et la vie est plus sereine financièrement, les hôtels, la nourriture sont le plus souvent pris en charge. Si ça continue je vais même pouvoir mettre un peu d'argent de côté. Cela me permet de jouer avec plus de relâchement. Je touche au Top 50, je vais pouvoir entrer dans tous les tournois." Kimberley s'entraîne de temps en temps à la Tenkie Academy à Hasselt avec Maxime Braeckman, et le reste du temps chez elle, notamment avec son compagnon, également joueur de tennis, Yannick Maden, qui est Allemand... comme le mari de Maryna.

Gros calibre en vue pour Gilles-Arnaud Bailly

Le tournoi s'est arrêté plus tôt que prévu, en revanche, pour Elise Mertens, battue au troisième tour du double dames avec Veronika Kudermetova par les Chinoises Xu/Yang 4-6, 6-2, 3-6. Kudermetova s'est, quant à elle, qualifiée pour les quarts de finale du simple en éliminant Madison Keys. Greet Minnen continue pour sa part, avec sa partenaire hongroise Anna Bondar. Elles ont battu au troisième tour la paire... hongroise Kainskaya/Galfin. Enfin, chez les juniors, Hanne Vandewinkel a passé le premier tour en dominant 6-4, 6-1 l'Américaine Ahmani Guichard, tandis que Gilles-Arnaud Bailly a confirmé qu'il avait pris le tournoi par le bon bout en dominant au deuxième tour le Tchèque Jakub Nicod, 17e mondial, 6-2, 6-4. Au prochain tour, mercredi, il héritera à coup sûr d'un gros calibre de la catégorie puisqu'il s'agira du vainqueur du match opposant ce mardi le numéro un mondial juniors, l'Américain Kuzuhara, au Français Sean Cuenin, 600e mondial à l'ATP et qui a participé il y a quelques jours aux qualifications de Roland Garros chez les adultes, n'étant éliminé qu'au 3e tour.

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