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Maryna Zanevska aux portes du Top 100, trois titres d'affilée pour Julien Cagnina

Belle performance de notre compatriote Maryna Zanevska qui, après un été difficile, s'est imposée pour la première fois dans un tournoi 100.000 dollars. Cela se passait à Vancouver. 105e mondiale, son meilleur classement, elle n'a jamais été aussi proche du Top 100. Quant à Julien Cagnina, il poursuit son retour sur le circuit des Futures 15.000 dollars en remportant, à Coxyde, son cinquième titre de l'année, son quatrième de l'été (après Le Coq, Duinbergen et Hyvinkaa en Finlande), son troisième d'affilée.

Maryna Zanevska a connu un été on ne va pas dire pourri, mais difficile. On se souvient qu'à Roland Garros elle a perdu au troisième tour de qualifications, au terme d'un match homérique (trois tie-breaks !) contre Petra Martic qui allait atteindre ensuite les huitièmes de finale aussi bien Porte d'Auteuil qu'à Wimbledon. Très frustrant. Elle a ensuite été défaite sur l'herbe londonienne pour sa première apparition en tableau final de Grand Chelem par Heather Watson, rattrapée par l'émotion et livrant un non match jusqu'à 6-0, 4-1, avant de se relâcher mais trop tard. "On a vu deux joueuses différentes dans le même match", a reconnu son entraîneur Philippe Dehaes. On s'en veut dans ces cas-là. Elle n'a pas non plus dépassé le premier tour à Bucarest et Budapest, ses prestations sportives se ressentant aussi d'une rupture sentimentale délicate à surmonter. C'est chose faite apparemment, à suivre son parcours, lors de cette semaine canadienne, lors du tournoi 100.000 dollars de Vancouver qu'elle a remporté, battant en finale (5-7, 6-1, 6-3) une fille de son niveau, la Montenegrine Danka Kovinic, 22 ans, qui fut même 46e mondiale en février de l'an dernier. Après avoir perdu la première manche alors qu'elle menait 5-4 service à suivre, Maryna ne s'est pas laissée abattre et n'a plus laissé que quatre jeux à son adversaire dans une rencontre pourtant accrochée (notre compatriote a sauvé dix balles de break). Du coup, récoltant 140 points au ranking WTA, elle a atteint le meilleur classement de sa carrière, 105e mondiale (elle fut 107e en 2013), à quelques jours de son 24e anniversaire (le 24 août) et à la veille des qualifications de l'US Open.

"Si elle pouvait avoir passé ce cap"

Philippe Dehaes n'était pas sur place, il l'attendait à Flushing Meadows où les qualifs ont lieu cette semaine, privé comme nous d'images canadiennes relayées de Vancouver en l'absence de streaming internet. "Comme vous, j'ai suivi le live score", dit-il, "j'ai bien sûr eu Maryna au téléphone après le match, et ce qu'elle m'a dit m'a beaucoup plu. Elle qui se met tellement la pression lorsqu'il y a de l'enjeu, qui a si souvent du mal à gérer l'émotionnel, l'émotif, m'a dit qu'elle n'a pas toujours bien joué mais qu'elle est parvenue à le faire sans attente particulière, sans se prendre la tête, ni penser aux conséquences, et on sait que si elle arrive à évoluer ainsi, point par point, sans se détruire elle-même, elle a le niveau de tennis qu'il faut. J'ai déjà eu une grosse discussion avec elle, cette course au Top 100 peut aussi être mentalement épuisante à la longue, si on en fait une fixation, si on sent que c'est de sa faute si on n'y est pas encore, elle qui travaille si dur, avec une telle volonté, presque trop, en arrive parfois à se plaindre pour des bêtises, alors qu'il n'y a pas d'autres voies que d'insister avec patience, le travail, combiné à l'expérience, finit un moment par payer. Et le jour où elle sera Top 100 - elle n'en a jamais été aussi près - la vie ne changera pas, les matches seront toujours aussi durs. Si elle pouvait avoir passé ce cap, un grand pas en avant serait fait, à 24 ans on a la vie devant soi, la carrière de Kirsten Flipkens n'a-t-elle pas pris une autre tournure à 25 ans ? Maryna était toute seule là-bas... enfin façon de parler. Elle logeait chez l'habitant, et elle est tellement sympa qu'à la fin ils étaient bien un groupe de cinquante, les gens de cette famille d'accueil, les copains des copains et copines, à la supporter lors de la finale. Elle va évidemment être un peu fatiguée pour aborder ces qualifs de l'US Open, mais gonflée de confiance aussi."

Cagnina : 300 places en cinq mois

Après son gros problème à l'épaule qui l'a handicapé durant de longs mois et l'a fait retomber au delà de la 600e place mondiale, Julien Cagnina a repris cette année au premier échelon de la hiérarchie tennistique, les tournois Future ITF 15.000 dollars, et le Liégeois, dont le meilleur classement mondial fut 255e en août 2015, y collectionne les titres. Si on aimerait le voir enchaîner dans le futur avec des rendez-vous d'un échelon supérieur, il en est à son cinquième en 2017 (il en avait remporté quatre en 2014), et à son 3e d'affilée, conquis à Coxyde lors d'une finale d'une énorme intensité, qui a duré 3 h 37 (7-5, 3-6, 7-6), face au Français Antoine Hoang, vainqueur à Eupen la semaine précédente. Julien a été mené 3-5 dans le set décisif et a sauvé deux balles de match. Au classement mondial virtuel, il se retrouve à présent 338e mondial, soit un gain de 300 places en cinq mois. Comme son adversaire malheureux en finale, on sait que notre compatriote enchaîne cette semaine près de chez lui avec le tournoi international de la province de Liège, au Lambermont.
 

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