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La rentrée au Tennis Etudes fédéral de Mons

Raphaël Debelder : "C'est son rêve depuis toujours"

Trois jeunes talents francophones de 12 et 13 ans ont été sélectionnés pour entrer fin août au Centre de formation fédéral de Mons. Raphaël Debelder, Savi Grozdev et Alistair Mutsch y rejoindront les autres pensionnaires du Tennis Etudes qui y poursuivent leur apprentissage. Nous ferons un peu mieux connaissance avec les nouveaux venus dans les semaines qui viennent, en commençant par Raphaël Debelder, fierté du club schaerbeekois le Set Wahis. 

Test de maturité

La dernière chose que nous voulons faire ici c'est porter aux nues un enfant de douze ans parce qu'il est doué pour le tennis. Il n'y aurait rien de pire; on remplirait un bottin avec le nom de tous les jeunes "starifié(e)s" à cet âge ou même plus tard qui se sont ensuite heurté(e)s à la dure réalité d'un sport où le talent ne suffit pas pour réussir. "A son niveau, Raphaël l'a expérimenté depuis six mois, et on dirait que cela a fait "tilt" dans sa petite tête", sourit Nicolas Wittouck, l'entraîneur de référence du Set Wahis, le club où le petit Debelder a fait ses gammes et s'est épanoui. "Selon moi, c'est ce qui pouvait lui arriver de mieux", continue-t-il, "au moment de tenter le grand bond avec la fédé, changement de vie en internat, entrée en humanités, entraînements et entraîneurs différents, gestion des émotions, une sorte de test de maturité en temps réels".

Qualités innées et travail 

Il faut dire que Raphaël a souvent dominé sa catégorie d'âge en Belgique, champion national en -9 et -11 ans, finaliste en -10, avec parfois le sentiment d'être au dessus du lot et de ne pas avoir besoin d'en faire plus pour gagner, sans oublier les quelques sponsors cotés qui ont déjà frappé à sa porte. "Mais au fil des années et  face aux meilleurs étrangers de son âge, voire aux meilleurs Flamands, il a réalisé que le niveau était de plus en plus fort et que s'il voulait avoir une chance de concrétiser le rêve qu'il caresse depuis tout petit, il y aurait du travail. Je ne crois pas que cela lui fasse peur, c'est dans son caractère, son tempérament, c'est un battant, mais il était essentiel qu'il s'en rende compte. Ce n'est pas parce qu'il possède des qualités innées qu'il n'est pas capable de travailler." 

Vers l'avant

Raphaël est sur les terrains de tennis depuis l'âge de trois ou quatre ans. "J'entraînais son frère plus âgé", se souvient Nicolas Wittouck, "j'ai joué avec lui 15/20 minutes et on a vu directement que l'on tenait peut-être une perle rare, il savait déjà presque tout faire. On avait au club quelqu'un qui est aussi passé par le Centre de Mons, Kevin Farin, qui lui ressemblait un peu comme joueur et qui dès lors était peut-être à même de mieux le comprendre; il s'en est pas mal occupé aussi. A son âge, "Raph" n'est encore nulle part, bien sûr, mais on apprécie ses qualités et le fait qu'il joue toujours pour gagner, jamais pour ne pas perdre. Il est très intelligent sur le court. Parfois il recule trop, sur la défensive, pas parce qu'il n'est pas capable d'attaquer, il sait le faire et n'a peur de personne, mais parce qu'il joue trop la sécurité, qu'il n'ose pas assez aller vers l'avant. Bien sûr, cela se travaille". 

Se construire

"Entrer au Centre de formation fédéral, devenir champion de tennis, il ne pense qu'à ça", continue notre interlocuteur. "Ce qui lui arrive est donc une opportunité à ne pas manquer, pour le garçon, pour ses parents, avec, en plus, l'assurance de pouvoir aller au bout de ses humanités. Depuis plusieurs années, nous entretenons les meilleures relations avec la fédé, nous sommes complémentaires. David Simon et Neyd Demunck, deux plus jeunes de notre club, sont d'ailleurs suivis également par l'AFT. Et une fois Raphaël à Mons, je ne doute pas que le travail relationnel se poursuivra, dans l'intérêt de tous." Maxime Hawotte, le responsable AFT, ne peut qu'acquiescer, tout en insistant : "C'est déjà à cet âge que l'on oriente le profil d'un joueur. Le sens du jeu et la combativité, il les a en lui. Maintenant, il va devoir se construire, mettre son jeu en place, améliorer sa qualité de balle, faire évoluer son jeu offensif, il y a des choses que l'on ne voit pas assez en match. Ses entraîneurs et ses parents y croient, ils sont là pour l'aider et continueront à le faire. A Mons, il aura la chance de faire partie d'un petit groupe, avec Julien Adam, Savi Grozdev et Alistair Mutsch. C'est un "plus" pour l'intégration et l'émulation, mais en définitive le moteur du projet c'est lui.
 

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