Responsive menu

Goffin dominé mais positif : "C'est motivant pour le reste de la saison"

Il faudra encore attendre un peu avant de voir David en demi-finale d'un Grand Chelem. Il a été éliminé sans discussion (6-3, 6-2, 6-4 en 2 h 13) de l'Australian Open par un très fort Grigor Dimitrov.
 

Si vous vous êtes levé tôt pour assister au quart de finale de David Goffin face au Bulgare Grigor Dimitrov à l'Open d'Australie, vous avez sûrement entamé la journée sur un sentiment d'impuissance et de frustration. Notre compatriote n'a pratiquement jamais donné l'impression de pouvoir inverser la tendance, dans un match maîtrisé presque de bout en bout par un adversaire qui, après avoir connu pas mal de difficultés durant des mois, semble enfin justifier en ce début d'année l'énorme potentiel que l'on voyait en lui en le baptisant "Baby Fed" en raison d'un talent et d'une gestuelle "federesque". Breaké d'entrée, David est certes revenu à 3-3 au premier set, semblant prendre la mesure du problème posé par le Bulgare, mais rien n'était moins vrai. Par la suite, le Liégeois n'a plus marqué que six jeux, commettant un nombre de fautes directes inhabituel pour lui (46 en 27 jeux) et servant moins de 50% de premières balles, pris dans les filets adverses.

Pas très bien servi

"Il n'y a rien à dire, le meilleur a gagné", convenait Thierry Van Cleemput, le coach de David, "Dimitrov était au dessus, il a gagné Brisbane, n'a pas encore été battu en 2017, et reste sur dix victoires d'affilée contre de très bons joueurs (Thiem, Raonic, Nishikori, Gasquet), je pensais qu'il connaîtrait l'une ou l'autre baisse de régime en cours de partie, qu'il commettrait quelques fautes, mais à l'exception du début de match, quand David s'est "débreaké", cela n'a pas été le cas. Il a malheureusement été très constant, effectuant les bons choix, variant bien les effets, et quand il a eu la possibilité d'être offensif il l'a saisie. Un bémol quand même : David n'a pas très bien servi, il s'est un peu frustré de voir son service revenir tout le temps, on le sait Dimitrov lit bien les trajectoires, il couvre bien le "carré", il est très physique et difficile à surprendre. En revanche, parfois dans le passé David baissait les bras dans ce genre de match, ici il a essayé jusqu'à la dernière minute. En tenant compte qu'à Doha (contre Verdasco) il était "enrhumé" et n'a pas pu défendre ses chances normalement, c'est un très bon début de saison."

Dixième ou pas dixième...

Au moment où nous écrivons ces lignes, David Goffin est d'ailleurs virtuellement 10e mondial, et il le sera réellement lundi si Dimitrov ne bat pas Nadal en demi-finale et si Federer ne gagne pas le tournoi. "S'il est 10 il est 10, mais en réalité cela ne voudra rien dire de plus tant que des Federer, Dimitrov ou Kyrgios, qu'il n'a jamais battu, seront derrière lui", répète Van Cleemput, "avec la concurrence existante il faut déjà être très content d'être là où l'on est, et si l'on progresse les autres aussi, les gens ne me croient pas quand je dis que l'on peut devenir meilleur et régresser au classement, ainsi il a très peu de points (45) à défendre d'ici la deuxième semaine de mars, ce qui peut lui être favorable, mais ensuite ce sera l'inverse (720) à Indian Wells et Miami. Ce que je veux toujours mettre en avant c'est l'état d'esprit de David, ici il a eu une très mauvaise surprise au premier tour (contre le jeune Américain Opelka), mais a su faire front et surmonter l'obstacle, il accepte à tout moment de se remettre en question."

Coupe Davis

"Mon service fut une clé importante contre Thiem, et ici j'ai moins bien servi", reconnaissait Goffin, "mais lui n'a quasiment rien raté au niveau du retour. Cela m'a surpris. Il m'a neutralisé. Chaque fois que j'essayais de prendre les échanges à mon compte, il défendait très bien côté coup droit pour me repousser, et côté revers, chaque fois que j'essayais de mettre de l'intensité, il cassait le rythme avec son slice. J'ai essayé de le faire bouger, j'espérais qu'il se fatigue, mais il est resté solide et n'a pas montré de signes de fragilité. Quand on joue au tennis, et qu'on ne va pas au bout du tournoi, on perd chaque semaine, j'ai joué un bon Grand Chelem, c'est bien de voir dès le premier grand rendez-vous que le travail réalisé porte ses fruits, c'est motivant pour le reste de la saison." A présent, cap sur la Belgique... et la Coupe Davis (du 3 au 5 février), sujet délicat comme c'est le cas chaque fois que l'on va loin dans un Grand Chelem la semaine précédente à l'autre bout du monde - le numéro un allemand Alexander Zverev, lui, est déjà rentré chez lui. Pas facile à gérer pour un coach. Difficile décision pour un joueur. "Le tennis et le physique sont là, le plus dur c'est de récupérer du jetlag, d'être prêt mentalement", dit David, "je dois encore en discuter avec le capitaine Johan Van Herck, heureusement que la rencontre a lieu à Francfort, cela m'offre un peu plus de liberté que si l'on avait dû jouer en Argentine par exemple." On sait que la semaine qui suit le week-end de Coupe Davis David a inscrit pour la première fois l'ATP 250 de Sofia à son programme, avant de disputer Rotterdam et Marseille dans la foulée.
 

Retour à la liste