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Goffin a donné une leçon de tennis à Karlovic : "Je ne m'attendais pas à ça"

David est en huitième de finale de l'Open d'Australie comme l'an dernier, il y affrontera dans la nuit de dimanche à lundi son copain Dominic Thiem, 8e mondial, qu'il avait battu à Melbourne y a douze mois et qui avait pris sa revanche cinq mois plus tard à Roland Garros.
 

Il l'avait dit, et on était d'accord avec lui, David Goffin possède les armes tennistiques pour faire déjouer le géant Ivo Karlovic, 2 m 11, 37 ans, 21e mondial, l'as des aces (75 au premier tour contre Zeballos, 22-20 au 5e set !), mais personne ne s'attendait à une telle exhibition de notre compatriote. En vérité, peu de joueurs ont été capables de faire ce qu'il a réalisé samedi face au Croate, c'est-à-dire s'imposer 6-3, 6-2, 6-4 sans concéder une seule balle de break, en prenant le service de son adversaire à quatre reprises et en ne commettant que cinq fautes directes, le tout en 1 h 28 à peine. "Face à un gars qui sert des bombes tout le temps, je n'en crois pas mes yeux lorsque je regarde le score", sourit notre compatriote. Un deuxième match expéditif d'affilée, après la grosse bataille du premier tour contre Opelka et la démonstration face à Stepanek. Une véritable leçon de tennis.

"Tout m'a un peu réussi"

Le Liégeois a littéralement "démantelé" le jeu si caractéristique de Karlovic en désarmant son arme de destruction massive grâce à une excellente lecture de son service d'entrée de jeu et à ses qualités de retourneur. Facile tout au long du match, il reconnaît que c'est aussi un jour où tout lui a "un peu réussi" : "J'ai été solide sur ma mise en jeu et j'ai très bien retourné. Lorsque j'étais du bon côté, sur la balle, j'ai su sortir de gros passings, dans les pieds, j'étais aussi très vif derrière sur le deuxième coup, je suis parvenu à le passer à peu près dans toutes les zones, y compris en lob malgré sa taille. Je m'attendais à un match long, j'étais prêt à me battre jusqu'au bout de la nuit (sourire), je ne m'imaginais pas une seconde pouvoir m'imposer en trois sets de cette façon, surtout après le premier tour vécu face à un même style de joueur. Peut-être est-ce l'avantage de l'expérience justement, je gère de mieux en mieux, je n'en suis pas moins surpris de réussir un résultat pareil face à quelqu'un comme Karlovic, c'est quasiment le match parfait." 

Karlovic démuni

On a certes eu l'impression, au fil du temps, d'un Croate démuni, voire dégouté, ne sachant plus trop quoi faire, acceptant, avec même une pointe d'admiration, la supériorité tennistique de notre compatriote, il est vrai assez impressionnante. "Karlovic ne s'en est pas sorti parce qu'il n'a jamais pu imposer son atout maître dans le match et prendre confiance", confirme le coach de Goffin, Thierry Van Cleemput, "David lui a de suite montré qu'il était en mesure de retourner son service, et a aussi très bien joué quand son adversaire, fort de son envergure, montait à la volée derrière sa première balle, il l'a obligé à coller au filet en jouant très bien croisé, puis il a commencé à le lober, c'était vraiment très bien."

"On est juste là où on doit être"

David se retrouve donc pour la deuxième année consécutive en huitième de finale de l'Open d'Australie, et face à Dominic Thiem qu'il avait justement éliminé au troisième tour voici douze mois. Ce qui n'est en rien une garantie, dans la mesure où, depuis, le jeune Autrichien a pris sa revanche à Roland Garros sur son terrain de prédilection, la terre battue. Thiem a beaucoup joué en 2016 et, même au bout du rouleau en fin de saison, s'est qualifié pour le Masters de Londres parmi les huit meilleurs mondiaux alors que Goffin finissait 11e. "Si on veut rester à un bon niveau il faut figurer en deuxième semaine dans les tournois du Grand Chelem, donc on est juste là où on doit être", continue Van Cleemput. "Et un match n'est pas l'autre, on va vers quelque chose de totalement différent, qu'il faut préparer tout autrement. Thiem, trois ans plus jeune, est un grand espoir du tennis mondial, il frappe très fort, il connaît David autant que David le connaît, ce sont toujours des confrontations difficiles, mais de bons matches à jouer." 

"Plus vraiment de secrets entre nous"

On le sait, les deux garçons s'entendent particulièrement bien. Tandis que David survolait le débat, Dominic n'était pas mécontent de s'en sortir en quatre sets difficiles (reconnaissant même avoir eu "un peu de chance") face à un Benoît Paire ragaillardi. L'Autrichien a aussi fait appel au kiné durant l'ultime manche en raison d'une gêne à l'épaule. "Entre David et moi, il n'y a plus vraiment de secrets", dit-il, "c'est la 7e ou la 8e fois que nous nous rencontrons, c'est toujours serré, disons que nous avons tous les deux une bonne chance d'atteindre les quarts de finale (sourire)." "On s'entraîne souvent ensemble", enchaîne Goffin, "il a des frappes lourdes, j'essaie de prendre la balle tôt, c'est un peu une opposition de style qui a déjà donné de super matches, j'espère que ce sera encore le cas. Après deux rencontres qui ne se sont pas éternisées, je suis encore frais physiquement, je sens bien mes coups, solide, rapide sur les jambes, et... si je peux gagner tant mieux (sourire)." 
 

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