Responsive menu

David Goffin éliminé d'entrée : "Après trois jeux je cherchais déjà mon second souffle"

On s'en doutait un peu au vu des événements des dernières semaines : David Goffin, à peine remis d'une infection au Covid 19, n'était pas vraiment préparé à disputer l'European Open d'Anvers. Lors du deuxième tour, jeudi soir, il a certes essayé avec pas mal de bonne volonté mais aussi trop de hauts et de bas, s'inclinant en deux manches face à l'Américain Marcos Giron qui à 27 ans vient d'entrer dans le Top 100 après avoir subi auparavant deux opérations à la hanche.

Un bon chirurgien

Après le match, un journaliste anglo-saxon a demandé à David Goffin s'il savait que son adversaire jouait à présent le meilleur tennis de sa carrière... après avoir été longtemps martyrisé par les blessures, et pas n'importe lesquelles. Fin 2015 et début 2016, Marcos Giron a en effet été opéré successivement de la hanche droite puis de la hanche gauche au niveau du cartilage, mais le solide Américain, bon serveur, physique et puissant comme tant de ses compatriotes, n'a rien lâché durant le délicat parcours de combattant qu'il s'est ainsi imposé. "Je n'étais pas au courant", répondait Goffin, "la seule chose que je peux en dire est qu'il a un bon chirurgien (sourire), c'est étonnant comme il bouge et frappe après avoir subi tout ça." Notre compatriote a donc perdu en deux sets (3-6 après avoir été mené 1-5, et 5-7) à l'issue d'un match où, comme il dit, il a alterné les "ups and downs" d'un moment, ou d'un jeu, à l'autre. On a même pensé qu'il pourrait renverser la vapeur en remportant la deuxième manche, il a eu des opportunités de filer à 4-2 lorsqu'il s'est retrouvé à 0-40 sur le service de son adversaire, il a aussi mené 5-4, mais, décidément trop irrégulier, il a perdu son service dans la foulée. 

Faire le point avec le docteur

"J'ai essayé, je me suis battu et accroché, il me manquait les matches, le rythme, le fitness", justifiait Goffin. "Lui a été solide et constant, à 5-5 au deuxième il n'a pas bronché, il a fait son match d'un bout à l'autre, alors que dans mon jeu il y a eu de bonnes choses, surtout au second set, mais aussi des baisses d'intensité, des fautes commises sans aucune raison. Avant de jouer, je ne savais pas à quoi m'attendre, et finalement ce n'était pas si mal, cela aurait pu être pire, mais j'ai vite senti que je devais surtout retrouver un rythme respiratoire. Après seulement trois jeux, dans l'intensité du match, je cherchais déjà mon second souffle, ce qui n'arrive jamais, au second set ça allait déjà un peu mieux. Est-ce qu'il y a du Covid là-dessous ? On y pense, forcément, mais on ne revient pas non plus comme ça de deux grosses semaines où l'on n'a rien fait du tout. En principe, je joue à Vienne la semaine prochaine, j'en ai envie, mais je vais quand même faire le point avec le docteur, voir ce qu'il en pense, s'il n'y a pas de problème à "pomper" ainsi j'irai, mais c'est d'abord priorité à la santé, on prendra la décision en fonction de ça."

Zizou quasi l'égal du 17e mondial 


 
C'est donc l'Américain inconnu Marcos Giron qui rencontrera Alex De Miraur en quart de finale, avec dans un coin de la tête le souvenir d'Indian Wells 2019 où il a causé la surprise en éliminant le jeune Australien. Il n'y aura en revanche plus de Belge en lice dès ce vendredi, du moins en simple (la paire Vliegen/Gille reste en course en double), puisque, logiquement, Zizou Bergs n'a pu réussir l'exploit de sortir le 17e mondial Karen Khachanov après l'Espagnol Ramos Vinola (ATP 45). Et pourtant il y a cru, notamment au deuxième set après avoir de nouveau remporté le premier. Le Limbourgeois de 21 ans a encore donné la chair de poule à tout le monde en arrachant 7-5 ce premier set sur l'unique break de la manche. Un seul break aussi dans le deuxième, toujours in extremis, mais cette fois à l'avantage du Russe (4-6), et bis repetita au troisième sur le même score. Khachanov ne cachait son bonheur d'avoir "survécu" - ce sont ses propres termes - "mon adversaire surfait sur son élan, il avait le soutien du public, il a très bien joué et passé beaucoup de coups gagnants, il peut devenir un bon joueur." 

Travailler le mental

On énonce une évidence lorsqu'on écrit que Zizou n'a pas joué à Anvers en 500e mondial, mais comment faire pour transposer le tennis qu'il a montré là (même s'il lui reste du travail) sur le circuit Future dans des circonstances autrement ingrates ? "Je suis devenu plus complet, je me savais capable de jouer comme ça, mon jeu et mon service sont là", répète-t-il, "ce que j'ai appris cette semaine c'est que je pouvais le faire au niveau ATP, battre un Top 50 et pousser un Top 20 dans ses derniers retranchements, moi aussi ce sont des scores qui m'impressionnent, cela ne peut que booster ma confiance pour la suite et confirmer que mon principal chantier est d'abord mental. Quand on joue chaque semaine pour prendre quelques maigres points ATP quasiment seul dans un coin perdu d'Europe face à un 500e ou 800e mondial, qu'il faut le faire dans chaque set, dans chaque match, c'est autre chose que de se retrouver ici, relax, libéré, enthousiaste, avec rien à perdre, les gens derrière soi, et un rêve à portée de raquette. Mais après ce que je viens de réaliser je me dois de tout faire pour franchir l'indispensable palier. J'ai entamé il y a une semaine le travail mental dont je vous parlais, je suis curieux de voir ce que cela va donner. J'espère seulement qu'avec tous ces tournois ITF qu'on annule il en restera encore suffisamment pour que je puisse jouer, sinon je m'entraînerai encore plus." 

Les quarts de finale ce vendredi

14 h Loyd Harris (Afr s) - Ugo Humbert (Fr) suivi de  Daniel Evans (Gr Br) - Karen Khachanov (Rus)
18 h 30 Marcos Giron (USA) - Alex De Minaur (Aus) suivi de Grigor Dimitrov (Bul) - Milos Raonic (Can)

Retour à la liste