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Australian Open : Ysaline Bonaventure pour la première fois en tableau final de Grand Chelem

Enfin ! Ysaline Bonaventure avait toujours échoué sur la dernière marche des qualifications, à l'US Open il y a trois ans, à Roland Garros l'an dernier, cette fois c'est passé. Et sur ce qu'elle a montré lors de ses deux derniers matches à Melbourne, le fait qu'elle se retrouve pour la première fois en tableau final de Grand Chelem est à la fois logique et mérité.
 

A 23 ans, la Stavelotoise a atteint un premier objectif dans son encore jeune carrière : se retrouver en tableau final d'un tournoi de Grand Chelem, en l'occurrence l'Australian Open 2019. Un premier pas qui en appelle un autre dans un avenir plus ou moins proche : se retrouver dans le Top 100 mondial. On s'accorde à dire que, bien exploitées, elle en a les qualités tennistiques, et elle a fait en sorte, physiquement, de travailler à ses points faibles durant l'hiver. Si sa décision d'arrêter prématurément sa saison 2018 pour "se reprendre en mains" l'a amenée à rétrograder au classement mondial (Ysaline est aujourd'hui 158e), elle a porté ses fruits. Le bénéfice du travail entrepris avec l'ancien préparateur physique de l'AFT, Patrick Meur, a en tout cas sauté aux yeux lors de ces qualifications australiennes, la joueuse a déjà l'air plus "fit", mieux en jambes, elle bouge mieux, et du coup ses grosses frappes de gauchère en coup droit ou revers font d'autant plus mal. 

De 0-3 à 6-3

A Melbourne, elle n'a certes pas dû affronter de fille mieux classée qu'elle, mais aussi bien au deuxième tour contre la jeune Australienne Lizette Cabrera (WTA 234, 21 ans), qui jouait "à la maison", qu'au troisième face à l'expérimentée Hollandaise Richel Hoogenkamp (WTA 168, 26 ans), notre compatriote a dominé son sujet et maîtrisé son adversaire sur le même score, 6-4, 6-3. On a seulement craint pour elle au début du deuxième set contre la Néerlandaise lorsqu'elle se retrouva menée 0-3, et qu'elle en lâcha un moment sa raquette de frustration, on connaît son caractère, mais elle a su se remettre dans le match, et ne plus rien lâcher jusqu'au bout. "On se connaît très bien", rappelait-elle. "Je l'avais battue l'an dernier 6-4 au troisième set en qualifs à Auckland, c'est une joueuse qui a beaucoup d'expérience. Elle a été Top 100 et s'est déjà qualifiée pour des tournois du Grand Chelem. Elle défend très bien et chipote pas mal, contre elle il faut être solide dans la tête." Elle l'a été. "Je suis contente, c'est la première fois que je joue comme ça en Australie, je ne voulais plus trébucher sur la dernière marche, j'étais décidée à m'accrocher."

Le coach de Darcis

Au terme d'une préparation hivernale aux effets positifs, avec de bonnes choses mises en place, on a été étonné d'apprendre lors du tournoi d'Auckland que Didier Jacquet n'était subitement plus l'entraîneur d'Ysaline et qu'il était rentré au pays. "Ce sont des circonstances difficiles, je n'ai pas envie d'entrer dans les détails", glissait-elle, "disons qu'on n'était plus sur la même longueur d'ondes, cela s'est bien passé durant deux mois et demi d'entraînement, mais une fois en tournoi je me suis aperçue que ce n'était pas ce que je cherchais, il y avait certaines frustrations et je suis déjà souvent frustrée sur le court, mieux vaut ne pas en rajouter en dehors. Je dois reconnaître que j'étais fort stressée, ici, au premier tour contre Naomi Brady (qualification 6-3 au troisième set, ndlr) ce n'était pas un bon match mais ensuite je suis parvenue à me libérer. Je dois vraiment remercier Steve Darcis qui m'a en quelque sorte "prêté" son coach, Yannis Demeroutis, pour quelques jours, c'est d'une grande gentillesse, ils ont tous les deux été hyper positifs, notamment lorsque j'ai été menée 0-3 dans le deuxième set contre Hoogenkamp, je m'étais réveillée six fois la nuit d'avant en repensant que j'avais perdu d'autres matches importants par le passé parce que je n'avais pas su être suffisamment forte mentalement, ils m'ont dit que c'était normal d'être tendu avant un tel match et que si j'avais peur, mon adversaire avait peur aussi, je vais les inviter au restaurant c'est la moindre des choses.

Contre la 123e mondiale

Pour une joueuse de son niveau, cette qualification représente également un précieux viatique financier, la garantie de repartir d'Australie avec au moins 37.000 euros. "Je ne m'en cache pas, c'est très important, je dois toujours investir à l'heure actuelle et le compte n'est pas en positif, cela va mettre un peu de beurre dans les épinards." Qui sait, ce n'est peut-être pas fini, le sort ne lui a en effet pas été trop défavorable puisqu'au premier tour du tableau final Ysaline affrontera Sachia Vickery, une Américaine de 23 ans, 123e mondiale, qui a réalisé ses meilleurs résultats l'an dernier, pointant jusqu'à 73e mondiale et battant Agniezska Radwanska à Auckland ou Muguruza à Indian Wells, mais bien sûr cela pouvait être pire pour la Stavelotaine qui a un peu l'impression d'entrer dans un nouveau monde : "Après la dernière balle, je ne savais pas comment agir, s'il fallait que je m'écroule au sol de bonheur, cela ne m'était jamais arrivé, je suis restée sans réaction, et puis, je l'avoue, j'ai écrasé une petite larme." Bonaventure et Vickery se sont déjà mesurées en 2016 sur surface dure à Las Vegas, où l'Américaine s'était imposée 3-6, 7-6 (7/5) et 6-3 au premier tour d'un tournoi ITF. Rappelons qu'elle est la seule survivante belge, Yanina Wickmayer, Kimberley Zimmerman, Maryna Zanevska et Arthur De Greef avaient été éliminés au premier tour de ces qualifications, Kimmer Coppejans l'a été au troisième.

Steve contre Coric, David face à Garin

Le tirage au sort de cet Open d'Australie a désigné le 86e mondial chilien Christian Garin, 22 ans, comme adversaire de David Goffin, un saut dans l'inconnu puisque les deux hommes ne se sont jamais rencontrés, mais une tâche accessible. "Je ne l'ai jamais vu jouer, je vais devoir regarder sur vidéo", dit le Liégeois. En cas de qualification, il rencontrerait soit l'Espagnol Granollers (ATP 110), soit le Roumain Copil (ATP 61), ensuite il pourrait affronter Medvedev, et en 1/8e de finale... Djokovic, mais on n'en est pas là. "Je n'ai disputé qu'un match officiel en simple depuis l'US Open, car je ne compte pas le tournoi de Shenzhen, je n'attends donc rien de particulier", explique Goffin, "mais la bonne nouvelle c'est que mon coude est enfin à 100%, je peux servir à fond, m'engager dans les échanges, et je me suis bien entraîné avec Thiem, Djoko, Steve, Nishikori..." Steve Darcis, qui a donc pu mesurer le niveau de David (un double 6-1 à l'entraînement), aura pour sa part besoin d'une grosse "perf" pour passer le premier tour, puisqu'il sera opposé au Croate Borna Coric, 12e mondial. "Si je perds c'est normal, si je gagne c'est un énorme exploit", résume Steve. Chez les filles, Elise Mertens jouera contre la Slovaque Karolina Schmiedlova (WTA 77). Son deuxième tour pourrait être contre la Russe Margarita Gasparyan (WTA 91) ou une qualifiée. Alison Van Uytvanck a connu un des pires tirages possibles puisqu'elle se heurtera à la 3e mondiale et tenante du titre Caroline Wozniacki. Kirsten Flipkens jouera contre la Biélorusse Aliaksandra Sasnovich, 33e mondiale, qu'elle a battue en trois sets l'an dernier sur la terre battue de Lugano.
 

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