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Australian Open : Elise Mertens en deuxième semaine, pas David Goffin

Déception pour David Goffin qui n'ira pas plus loin que l'an dernier à l'Open d'Australie. Il est certes tombé au 3e tour sur un Andrey Rublev toujours invaincu en 2020 et qui "vole" pour l'instant, mais il n'a surtout pas réussi à faire tourner en sa faveur les moments importants du match. On peut parler d'une occasion manquée, même s'il n'a pas démérité. Face à l'Américaine Catherine Bellis, Elise Mertens a poursuivi sa route, seulement inquiétée lors d'un deuxième set perdu au tie-break. 

On savait qu'il ne serait pas simple pour David Goffin d'atteindre la deuxième semaine de l'Open d'Australie, après avoir souffert au niveau de la hanche gauche, des adducteurs et du bas du dos lors de sa victoire en cinq sets contre Pierre-Hugues Herbert au tour précédent. Qui plus est face au jeune en forme de ce début d'année, Andrey Rublev, à peine moins bien classé que lui et sur un nuage après avoir remporté coup sur coup les tournois de Doha et d'Adelaïde. Quand on n'a toujours pas perdu en 2020, on regorge évidemment de confiance. Mais avoir battu coup sur coup Dimitrov et Nadal n'est pas mal non plus, et Rublev a pu le constater d'entrée dans une partie que notre compatriote semblait même avoir à sa main au moment de servir pour le gain de la deuxième manche à 6-2, 5-4. Le pied léger, ne paraissant plus ressentir les effets du problème physique précédent, David appliquait à la perfection le plan initial consistant à dicter le jeu et à éviter que le Russe, énervé par la tournure des événements, n'utilise son coup droit destructeur dans sa zone de confort. C'est malheureusement là que le match s'est joué, et que l'affaire a mal tourné pour le Liégeois dans les moments décisifs d'une partie accrochée jusqu'à la dernière balle (6-2, 6-7(3), 4-6, 6-7(4)). C'est bien sûr là aussi que le jeune Russe se devait de mettre autant de "gomme" que possible, sous peine d'être largué deux sets à zéro, ce qu'il a fait, mais c'est surtout là que David, intraitable sur son service durant près de deux sets, est un peu retombé dans ses "vieux démons" au moment de conclure, il a moins bien servi, s'est montré un peu trop passif, et Rublev s'est engouffré dans la brêche.

"Les quelques % de différence c'est aussi un peu la chance"

"Dans ce jeu, j'aurais sans doute pu mieux faire, surtout que je jouais vraiment très bien, au service, au retour, j'étais très agressif, je ratais très peu, j'avais bien récupéré, je lui laissais très peu de chances de revenir dans le set", dit Goffin. "Mais lui n'était pas loin derrière, il s'accrochait, cela se jouait à pas grand-chose, j'étais vraiment à fond pour essayer de rester devant. Et là, à la moindre petite occasion, avec un peu plus de deuxièmes balles, il m'a agressé, n'a pas loupé une balle, puis il a servi 100% de premiers services, le match a tourné, il a commencé à s'habituer, à avoir plus de rythme, de confiance... déjà qu'il n'en manque pas avec ses derniers résultats, je n'ai pas vraiment de regrets, j'aurais préféré continuer mais j'ai tout donné, et il a bien joué aussi, je suis déçu c'est sûr, mais cela reste un match de très bon niveau, je pense être sur la bonne voie, à quelques points près, je passais. Ce qui a fait la (minime) différence ? Un peu plus d'audace dans les moments importants peut-être. Quand on vient de gagner 14 matches d'affilée, on ne se voit pas perdre, même si on est derrière au début, on ne panique pas, mais on y est allé tous les deux, donc les quelques % de différence c'est aussi un peu la réussite." Ce que confirmait Rublev : "C'est devenu une affaire mentale, je ne servais pas si bien, il retournait remarquablement, me mettait beaucoup de pression, j'avais le choix de continuer à m'énerver ou de me battre, et cela a fini par tourner, j'ai commencé à mieux jouer, c'était très accroché, à l'arrivée je gagne avec deux tie-breaks, j'ai eu un peu de chance." Deux tie-breaks dans lesquels Goffin, qui a aussi mené 2-0 au début du troisième set, a perdu d'entrée toute chance de gagner en se retrouvant mené 0-5 dans le premier et 0-6 dans le second. Quand on vous parlait des moments importants... 
 
- Prochain rendez-vous pour notre compatriote : le tournoi de Montpellier début février.

Simona Halep prochaine étape pour Elise Mertens

Si pour la première fois depuis le début du tournoi Elise Mertens a été poussée dans ses derniers retranchements lors d'un set - le deuxième face à la jeune Américaine Catherine "Cici" Bellis qu'elle a d'ailleurs perdu 6-7 -, l'Australian Open ressemble pour le reste à un long fleuve tranquille pour la Limbourgeoise qui n'a perdu que sept jeux lors des six autres sets disputés. Le genre de bilan qui donne confiance. On sait qu'à 20 ans, Bellis, jeune talent US plus que prometteur (elle a remporté un match à l'US Open à 15 ans), est une survivante, quasi une miraculée, après avoir subi quatre opérations au bras droit - une au poignet, une au coude et deux pour lui casser le bras et raccourcir son cubitus - un parcours de combattante au cours duquel elle s'est d'ailleurs vue annoncer qu'elle pouvait faire une croix sur sa carrière. Elle avait même repris des études de marketing à l'Université d'Indiana, tant elle craignait d'être perdue pour le tennis. On imagine dès lors ce que représentent pour elle les deux victoires acquises à Melbourne, elle qui a seulement repris la compétition en fin d'année dernière. La marche Mertens était cependant encore trop haute pour elle, surtout l'Elise des premier et troisième sets (6-1 et 6-0). Il est donc curieux qu'entre ces deux cavaliers seuls on pointe un tie-break perdu 5-7 par notre compatriote. "Il est vrai que ce fut un match un peu étrange", dit-elle, "j’ai un peu moins bien servi, elle s’est aussi mise à faire moins de fautes, c'est une battante et j’étais peut-être un brin trop passive". Il est clair, pour elle comme pour nous, que c'est l'Elise Mertens des premier et troisième sets que l'on devra voir à l'oeuvre lundi en 1/8e de finale face à rien moins que Simona Halep (WTA 3), l'ancienne numéro une mondiale, un ou deux crans au dessus de ce qu'elle a affronté jusqu'ici mais pas hors d'atteinte pour la cause. La dernière confrontation (et la seule sur surface dure) ayant opposé les deux filles a d'ailleurs vu la victoire de la Limbourgeoise en trois sets en finale à Doha. "Cela remonte déjà à un an. Halep, comme Bellis, ramène énormément de balles. C’est une remarquable joueuse de contre, il va falloir un super service, oser aller chercher les points, mais je me sens bien, tant physiquement que mentalement." Un gros match l'attend. Elle avait déjà atteint la deuxième semaine à l'Open d'Australie en 2018... et ne s'était arrêtée alors qu'en demi-finale.
 

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