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Un bel été pour le Centre de Mons qui récolte ce qu'il sème

Au moment du bilan, et sans se pousser du col, on peut dire que les résultats de l'été ont été positifs pour l'AFT. Une encourageante confirmation pour ceux qui y oeuvrent au quotidien, sans ménager leur peine ou leurs heures. Petit tour d'horizon francophone au départ du Centre de formation fédéral.

Michaël Dermience, le directeur technique de l'AFT, n'est pas homme à se satisfaire de peu, il est plutôt du genre à placer l'exigence au centre du débat. Et donc, pour l'instant, son sourire en dit long. Dans un Centre de formation comme celui de Mons, il faut sans cesse remettre l'ouvrage sur le métier, rien n'est jamais acquis, mais lorsque ce que l'on a entrepris débouche sur des résultats positifs on a quand même le droit de se montrer satisfait. "Cet été nous a plutôt encouragé dans la voie que nous nous sommes choisie il y a trois ou quatre ans", dit Michaël, "au delà de la pure technique tennistique, domaine dans lequel le savoir-faire belge est internationalement reconnu, on essaie d'insuffler une dynamique collective, d'insister sur la détection, la mentalité, la responsabilisation, la culture de la gagne, la préparation physique, de corriger ce qui a parfois manqué par le passé. En tennis, et c'est logique pour un sport individuel, on cite volontiers des noms, on en sort l'un ou l'autre du lot, moi j'aimerais que l'on fasse une fois l'inverse. Certes, il est légitime de mettre en valeur les jeunes qui se sont distingués au niveau international, mais surtout je voudrais renvoyer collectivement l'ascenseur à l'équipe de formateurs, d'entraîneurs qui bosse sans compter les heures, et qui a la satisfaction de constater que le système fonctionne, qu'il est performant, bravo et merci à eux !"

Deux juniors Top 50 mondiaux avant leur dernière année

Si l'on veut bien se souvenir, au moment où Justine puis Kim ont pris leur retraite, alors qu'ils étaient très peu à imaginer David Goffin flirter avec le Top 10 mondial ou Elise Mertens avec le Top 15, beaucoup se demandaient ouvertement ce qu'il allait advenir du tennis belge, et l'optimisme ne débordait pas des commentaires. Or, aujourd'hui, ceux qui observent de plus près l'évolution des jeunes talents des deux côtés de la frontière linguistique se disent que si l'on n'en sort pas de nouveau l'un(e) ou l'autre capable de se distinguer au top niveau c'est qu'on aura raté quelque chose en cours de route. "C'est tout-à-fait ça", continue Dermience, "mais permettez-moi de me concentrer sur notre cas, et au départ de Mons d'abord où se situe le coeur de notre travail. Nous commençons peut-être à y récolter ce que nous avons semé, et c'est ce qui fait plaisir."  Pour être tout de même un minimum précis, on commencera par pointer les deux juniors du Centre, Louis Herman et Gauthier Onclin, qui se sont notamment imposés dans des tournois ITF grade 2 et figureront à coup sûr dans le Top 50 lorsque les classements mondiaux auront été "nettoyés" en fin d'année, gagnant plus de 200 places en quelques mois, alors qu'il leur restera une saison dans la catégorie. "Même si Gauthier a mieux négocié la fin d'été (trois victoires, à Maaseik, Clermont Ferrand et au Caire, débouchant déjà sur une place de 49e mondial, ndlr), ils sont sur le même plan dans notre esprit, parfois l'un performe plus, parfois l'autre", indique notre interlocuteur. Raphaël Collignon, un an plus jeune (16 ans), a également remporté un tournoi junior, le Kim Clijsters Trophy à Bree, et Martin Katz (15 ans) s'est imposé lors d'un tournoi Tennis Europe moins de 16 ans au Set Wahis, disputant aussi une finale à Rotterdam, ils ont avancé l'un de 700 et l'autre de 400 places dans leur ranking respectif.  

Progression dans à peu près toutes les catégories d'âge

Parmi ceux qui ont encore remporté des tournois et disputé des finales au niveau international, on peut citer pêle mêle Coralie Debruyne qui a gagné l'Argayon Cup moins 14 ans et joué une finale à Amsterdam, Evra Yildrim qui a atteint deux finales, à l'Argayon et à Uccle où Guillaume Jacob a réalisé la même performance chez les garçons. A 13 ans, Emilien Demanet s'est imposé dans des tournois Messieurs 2 et 1 B. Quant à la cerise sur le gâteau estival, elle est venue du triomphe de l'équipe belge moins de 12 ans à la Summer Cup où elle s'est emparée du titre en dominant l'opposition, avec Louis-Lou Langenaken qui confirme son statut européen dans sa catégorie d'âge. "Il ne faut surtout pas s'emballer", continue Dermience, "on sait tous que l'heure de vérité sonne seulement lorsque l'on passe sur le grand circuit, il faut savoir se montrer à la fois ambitieux et humble parce que ce ne sont pas toujours ceux que l'on attend jeunes qui réussissent adultes. Mais notre mission est de préparer les plus prometteurs au top niveau, ou plus largement à la vie qui les attend, et, toutes choses relatives, lorsque l'on enregistre des progressions dans à peu près toutes les catégories, pour les deux sexes, c'est signe de bonne santé du système." 

Consultance à distance

Un système englobant désormais les joueuses et joueurs qui ne sont pas, ou plus, encadrés à 100 % par l'AFT, mais dont le projet personnel s'inscrit dans celui de la fédération qui le soutient d'une manière ou d'une autre. Ainsi Ysaline Bonaventure, meilleure joueuse francophone, qui vise le Top 100, est passée de la 183e à la 119e place mondiale, et la saison n'est pas finie. Kimberley Zimmerman, qui se frotte à des tournois de niveau supérieur, vient de battre deux fois Maryna Zanevska, de disputer une finale en 60.000 dollars à Montreux et d'effectuer un joli bond de la 310e à la 222e place mondiale, qui sait elle sera peut-être Top 200 en fin d'année. Enfin, Arnaud Bovy, Top 30 et meilleur junior belge, s'est intégré cette saison à la structure AFT, et ce sera également le cas bientôt de sa jeune soeur Juliette. "Ce qui a été réalisé au sein de cette famille mérite vraiment d'être salué, c'est même quelque chose d'unique", insiste Michaël Dermience, "mais je pense qu'on apporte un "plus" à Arnaud, maintenant qu'il s'apprête à se lancer dans le "grand bain", et il le sait, il s'agit d'une opération "win win". On a la chance de pouvoir bénéficier de la consultance à distance d'un Thierry Van Cleemput qui oeuvre avec David Goffin, et sur l'expertise acquise "part time" à ses côtés par notre préparateur physique Fabien Bertrand, c'est un motif de fierté de voir un encadrement AFT se mettre en évidence au niveau mondial le plus élevé, respecté par les meilleurs, mais aussi de constater que le Centre continue de fonctionner avec succès alors qu'ils sont à l'autre bout de la planète."
 

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