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Roland Garros : désormais, la parole est à David Goffin et Elise Mertens!

Des cinq Belges qualifiés pour le deuxième tour, il n'en reste plus que deux au troisième, David Goffin - il rencontre Gaël Monfils ce vendredi après-midi - et Elise Mertens - elle jouera Daria Gavrilova samedi - qui sont à leur place et que l'on aurait été très déçus de ne pas retrouver à ce niveau. Il aurait pu y en avoir d'autres. Ruben Bemelmans a mené deux sets à zéro. Et Alison Van Uytvanck fut l'égale de la onzième joueuse mondiale, sauf dans les moments déterminants malheureusement.

Goffin de nouveau sur le Lenglen

Sur le papier, devoir se farçir Gaël Monfils au troisième tour de Roland Garros, troisième tour où le parcours de David Goffin s'était malencontreusement arrêté l'an dernier contre Horacio Zeballos (pas vraiment le même calibre) à cause d'une bâche intempestive, n'est pas ce que l'on peut appeler une bonne nouvelle. A l'époque, on sentait que le Liégeois en avait encore pas mal sous la raquette et on ne sait où se serait arrêté son "French" sans la scoumoune. Cette année plus encore, il espère son tournoi définitivement lancé, mais quelles que soient les rumeurs, colportées par Monfils lui-même, il sait qu'il vaudra mieux qu'il soit à la hauteur ce vendredi, en troisième match (à partir de 11 h, après Keys-Osaka et Bautista Agut-Djokovic), sur le fameux court Suzanne Lenglen où il a décidément élu domicile (il y aura joué trois de ses quatre derniers matches Porte d'Auteuil). 

Monfils ma bataille ?

En face, c'est vrai qu'on se perd en conjectures. Roland Garros est le Grand Chelem que Gaël Monfils a toujours voulu gagner, et depuis Yannick Noah il est sans doute le Français qui avait le plus les moyens de le faire. Mais c'est quelqu'un de compliqué, de sensible au niveau humain, et une sorte d'ovni tennistique dont on ne sait jamais trop quoi attendre. Il traverse certainement une nouvelle période difficile, en plus il s'annonce malade, fièvreux, le genou tordu, il assure qu'il a surtout eu de la réussite jusqu'ici, qu'il met la balle dans le jeu mais que la tête ne suit pas, et il le pense sûrement. En même temps, cela lui enlève de la pression, il dit aussi "quand je viens à Paris, j'oublie tous les bobos", l'an dernier il était déjà arrivé Porte d'Auteuil sans repère, éliminé d'entrée à Munich et Madrid, cela ne l'avait pas empêché d'aller en huitième de finale, éliminé par le finaliste Stan Wawrinka. Monfils ma bataille ? Nous est avis qu'il faut être prêt à tout.

Mertens, sans trop bien jouer ça va aussi

"J'ai gagné, mais je ne suis pas contente de moi, je suis fâchée de la manière dont j'ai joué". C'est résumé en une phrase le sentiment d'Elise Mertens lorsqu'elle a quitté le court après avoir battu l'Anglaise Heather Watson (80e mondiale) 6-3, 6-4. "Je sais où se situe mon meilleur niveau, c'est ce qui est frustrant, mais gagner en deux sets en jouant très moyen, sans être vraiment dedans lorsque menant 4-1 dans la deuxième manche je me laisse rejoindre à 4-4, même si elle a bien joué à ce moment-là, c'est la preuve qu'au moins je suis là mentalement. Comme dans le match précédent où j'ai été mené deux fois 3-5 et où je m'en suis finalement sortie, c'est mon caractère, cela doit être quelque part dans mes gênes." 

Gavrilova... encore une fois

Le moins que l'on puisse écrire est que l'adversaire d'Elise au troisième tour, samedi, ne lui est pas inconnue. Elle l'a déjà rencontrée, et battue, à trois reprises, l'an dernier à Roland Garros même, en trois sets, à la Hopman Cup et lors de l'Australian Open de cette année. Ce dernier match est particulièrement un cruel souvenir pour Daria Gavrilova, 25e mondiale, puisqu'elle menait 5-0 dans la première manche et a forcé huit balles de set avant de baisser pavillon 7-5, 6-3. "Cela a chaque fois été difficile mais c'est passé", sourit la Limbourgeoise, qui du coup était allée en demi-finale à Melbourne. "Là, je suis au troisième tour, j'ai défendu les points de l'an dernier, j'en suis contente, mais je veux plus", insiste-t-elle. Quant à l'Australienne d'origine russe, elle a envie de revanche, on s'en doute. "C'est une bonne occasion d'aller en deuxième semaine pour toutes les deux", dit-elle. "Je pense sincèrement que j’ai le jeu pour la battre. J’étais très bien entrée dans notre match à l’Australian Open. Si je parviens à dicter les échanges avec mon coup droit, j’ai une bonne chance. Mais c'est une vraie battante, et elle a fait d’énormes progrès ces derniers mois."

Van Uytvanck aurait voulu rejouer Serena

Alison Van Uytvanck ne méritait pas vraiment de perdre, en tout cas pas comme ça, et en deux sets (5-7, 6-7(5)), face à la 11e mondiale allemande Julia Goerges. Elle a mené 5-3 dans la deuxième manche, et servi un mauvais jeu pour le set après qu'elle se soit énervée parce que l'arbitre n'a pas donné un avertissement à son adversaire qui a brisé sa raquette de rage. Alison y a sans doute laissé bêtement de la concentration puisqu'elle a perdu 12 des 13 points suivants, elle a également commis une double faute dans le tie-break alors qu'elle menait 4-2. Le fait qu'elle n'ait pas remporté un seul jeu décisif cette année situe évidemment le principal problème qu'il lui reste à régler pour mieux conclure et qui n'est pas tennistique, dans ce domaine-là, on le répète, elle a tout. "D'un côté, j'étais très proche de la 11e mondiale, de l'autre j'ai eu des occasions et j'aurais dû gagner le deuxième set (on aurait sans doute disputé le troisième ce vendredi en raison de l'obscurité, et qui sait ?)", explique la Grimbergoise, "mais elle a aussi bien joué quand il le fallait. Lorsque je sers pour le deuxième set à 5-4, elle met tous ses retours dedans, ce qui fait la différence c'est sans doute un peu plus de confiance. Pendant le match, j'entendais les annonces du Central Philippe Chatrier où jouait Serena, j'aurais voulu à nouveau me mesurer à elle." Quand on lui demande ce qu'elle pense du changement de surface qui l'attend, de la brique à l'herbe, elle n'en fait pas un fromage avec son jeu "passe-partout" : "Je n'ai pas beaucoup de problèmes avec ça, cela va tellement vite sur cette terre battue que j'ai parfois l'impression qu'elle est plus rapide que certaines surfaces dures." 

Bemelmans laisse passer sa chance... et attend Darcis

Pour une opportunité manquée, c'est une opportunité manquée. Ruben Bemelmans, qui avait vu jusque là tous les feux rouges parisiens se mettre subitement au vert comme par enchantement, a mené deux sets à zéro (un double 6-4) contre un autre de ces nombreux lucky losers 2018 de la Porte d'Auteuil, l'Estonien Jurgen Zopp. Il dominait le match, on le voyait déjà grand comme un building au troisième tour, où il n'aurait pas encore eu de tâche insurmontable dans la mesure où le 70e mondial allemand Maximilian Marterer a "sorti" la jeune star canadienne Denis Shapovalov. Malheureusement, les mauvaises langues diront que Bemel a fait du Bemel au mauvais moment. Lui qui se réjouissait d'avoir retrouvé son côté "guerrier sur le terrain" devait convenir, après le match, avoir commis l'erreur, en début de troisième manche, de se relâcher, de devenir "trop passif, trop mou", de "remettre son adversaire dans le match". "Mon service m'a lâché aussi, je lui redonné de la confiance, et après il a joué le plomb, il a frappé très fort et je ne suis plus arrivé à le dérégler (3-6, 4-6, 4-6, ndlr)", expliquait-il. 

"Steve est un dieu pour nous"

Comme Kirsten Flipkens, il aura au moins profité de la terre battue au delà de ses espérances, et c'est ce qu'il préférait retenir au delà de la déception. "C'est dommage, mais je veux emporter tout le positif sur le gazon que j'adore. Je n'ai pas encore pu tout analyser, mais ma mère a sûrement enregistré le match (sourire)." Il est de nouveau aux portes du Top 100 mais on n'oublie pas qu'à Wimbledon il aura un troisième tour à défendre. A la question de savoir si un coach à ses côtés aurait pu changer la donne, il acquiesce de la tête : "C'est toujours une aide, c'est sûr, de l'extérieur on voit mieux, j'ai contacté Steve (Darcis) quand on a su qu'il ne jouerait plus cette année, il a été super positif, il faut maintenant voir quand il trouvera le temps de venir avec moi. Steve c'est un dieu pour nous, il a donné tellement, en Coupe Davis et au long de sa carrière, il a l'expérience, l'oeil tactique aussi, ce n'est plus à mon âge que je vais apprendre à jouer au tennis." 
 

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