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Près de 100 ans de tennis sur la Citadelle

C'est le plus ancien club de la région, et de loin, ce qui ne l'empêche pas de demeurer un des plus dynamiques, labellisé "or" par la fédération (un programme de labellisation de l’AFT soutenu par son partenaire BNP Paribas Fortis) pour son niveau de formation. Niché tranquillement dans un écrin de verdure, au sommet du plus imposant site historique namurois, le Tennis de la Citadelle, rajeuni, poursuit son oeuvre de rénovation.

Le premier terrain couvert

Même les plus anciens ont du mal à être sûrs des dates. On a donc eu recours aux archives fédérales qui situent la création du club de la Citadelle en 1925, soit près de 40 ans avant que le tennis ne commence vraiment à se développer dans la région de Namur/Luxembourg. C'est énorme. Au plus haut point namurois, à exactement 190 mètres d'altitude, on a donc cinq ans pour préparer un centenaire dont peu peuvent s'enorgueillir en Belgique. C'est là aussi que le premier - et unique durant longtemps - terrain couvert de la région a été aménagé, profitant du fait que le site est bâti sur un réseau de casemates en sous-sol, la Citadelle étant comme on le sait truffée de sous-terrains en tout genre. Le vénérable court n'avait pas les dimensions de compétition, mais à une époque c'était le seul moyen de taper la balle "à l'intérieur" à la mauvaise saison, même le regretté Jean-Pierre Collot, génial inventeur du mini-tennis, en a profité.

 Une école de tennis "en or"

Qu'après toutes ces années, le club soit toujours "alive and well", démocratisé, modernisé et à la pointe dans bien des domaines, est plutôt rare et témoigne de la continuité de la gestion.  Aujourd'hui, le confort est évidemment tout autre pour Didier Demanet, directeur de l'école de tennis du club labellisé au plus haut grade fédéral et pour beaucoup dans la distinction de "club en or" attribuée par la région AFT Namur-Luxembourg voici deux ans. C'est le poumon de la Citadelle. Avec notamment Christophe Decock, Frédéric Van Durme et Michaël Greco, Didier essaie d'allier performance et esprit familial parmi les 300 membres inscrits aux cours, jeunes et adultes, le plus beau fleuron du club n'étant autre que son fils Emilien, 15 ans, formé par Christophe Decock et sélectionné depuis deux ans au Tennis Etudes fédéral. Après le confinement, entre mai et août, alors que le centre de Mons ne pouvait encore être opérationnel, les jeunes élites de l'AFT ont d'ailleurs plus d'une fois "squatté" les hauteurs namuroises pour leurs entraînements, profitant à la fois d'une position centrale en Wallonie, dans une période où il fallait limiter les déplacements, et de la compétence de l'accueil. 
Du loisir à la compétition

"Ce qui, je pense, fait notre force au sein de l'école de tennis, explique Didier Demanet, c'est d'une part l'exigence dans la pédagogie de formation évolutive et la philosophie "Mon Tennis" - nous avons passé des soirées à cibler les objectifs, à mettre au point les stratégies aux différents stades, pour les enfants entre 4 et 12 ans - et d'autre part le fait que la base de l'équipe de formation soit la même depuis une dizaine d'années, ce qui permet une stabilité d'enseignement précieuse. Nous balayons également tout le spectre tennistique, du loisir à la compétition, des plus jeunes à ceux qui le sont moins (il y a 10 % d'adultes à l'école), tout le monde a droit au même encadrement. 120 à 130 jeunes participent aux interclubs Ethias, répartis en une trentaine d'équipes - avec sept titres à la clé l'an dernier - et une bonne soixantaine d'entre eux jouent également en tournois. On insiste pour orienter vers la compétition ceux qui en ont les qualités, mais parmi les 600 affiliés au club, qui viennent de tous les coins du grand Namur et de tous les milieux, il y a tous les profils. Si le slogan de l'AFT est d'être ouvert à tous, c'est également le nôtre." 
 
L'ancêtre qui rajeunit

L'école et la formation mises à part, on peut dire que c'est tout le Tennis de la Citadelle qui a pris un coup de jeune ces dernières années, avec une nouvelle présidente Céline Schreiber - la fille du regretté secrétaire Daniel Schreiber qui a marqué l'histoire du club - et un rafraichissement d'image souhaité par le Conseil d'administration. Quant aux installations, dont certaines dataient encore de 1925, elles ont été remises à neuf et inaugurées il y a quatre ans : club house, vestiaires, sanitaires et éclairage des courts couverts en hiver. La suite de l'entreprise de rénovation, à concrétiser si tout va bien en 2021, concernera les courts eux-mêmes, plus exactement les sept face au club-house (sur un total de dix, dont les deux du château de Namur) qui seront refaits complètement, avec drainage moderne, nouveaux grillages et arrosage automatique. Quant à la bulle d'hiver, elle devrait, dans douze mois, couvrir quatre courts et non plus trois. Un projet padel est également dans les cartons, mais il est moins avancé.

Un mémoire à la "cafet"

Quant à l'impact de la Covid sur la vie d'un club qui organise annuellement cinq tournois - dont un, la Terra Nova Cup en août, à la participation internationale... sauf cette année vu le contexte - et qui aligne 56 équipes en interclubs Ethias, il a été plutôt bien contenu jusqu'à l'automne. "Il nous a manqué quelques cotisations de ceux qui ne s'inscrivent que pour les interclubs", explique la présidente qui est aussi juge-arbitre maison, "elles ont été compensées par le plus grand nombre de gens qui sont revenus frapper la balle après le confinement, un peu comme partout. On a fait le plein cet été, et on espérait pouvoir continuer à jouer sous la bulle en respectant les consignes." Mais l'invasion virale a repris de plus belle en octobre, déclenchant un nouveau coup d'arrêt, reste à voir l'évolution. "Didier Demanet et son équipe croisent les doigts pour que les cours puissent reprendre normalement cet hiver", continue Céline Schreiber, "et  comme le club vient de confier la gestion de la cafétéria à deux jeunes, en indépendants, on fait de même pour eux, comme pour nous, avec l'espoir que les conditions sanitaires s'améliorent - tous deux, Bastien Lecocq, qui est un joueur du club, et Sean Bisiau, sont encore aux études, c'est même leur sujet de mémoire."

(Crédit photos: VLR - Films Victorien Loriers et @Dronapix - Gaëtan Fisse).)
 

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