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Interclubs Ethias Messieurs : pour Fayen-bois aussi "la D2 est un choix"

Après un séjour de plus de vingt ans en division I, sans interruption, le club de Fayen-bois a décidé, comme d'autres, de ne pas poursuivre sur la même lancée sportivo-financière parmi l'élite des interclubs nationaux. C'est la deuxième année que sa meilleure équipe évolue un cran plus bas. "Dans la plupart des clubs, les budgets ont sérieusement diminué", dit Frédéric Dufrane, à Fayen-bois depuis 45 ans, "nous avons rompu avec l'escalade financière, je ne jure pas que par la suite, s'il y a possibilité, on ne rejouera pas au plus haut niveau, mais, là, c'est la décision que le club a prise il y a deux ans. L'autre raison est que la formule a changé. Jusqu'il y a deux ans justement, en D1 nationale, tout se disputait sur une semaine au mois de septembre, c'était plus facile pour s'organiser et faire venir les joueurs, alors qu'aujourd'hui rien que la phase de poules s'étale sur un mois alors que les gars sont sur le circuit. 

On joue avec beaucoup de Liégeois, et des jeunes de notre région, le capitaine Guillaume Crasson, Andy Minguet, Loïc Jusczak, Jeremy Dedroog, Pierre Bury... il y a un seul étranger dans l'effectif, le Français Julien Mathieu, il vient chaque saison depuis huit ans et n'a rien d'un mercenaire. Cette année, il n'a pu s'aligner que lors du premier match. C'est un Messin qui travaille comme coach au TC Arquebusiers à Luxembourg. En dernière minute, on a appris qu'il ne pourrait être là pour les autres rencontres, ce qui nous a un peu pris de court, mais il est si proche du club qu'il a encore téléphoné dimanche pour connaître le résultat. On avait également espéré pouvoir compter pour ce match contre l'Argayon (quand même gagné 7-2) sur Loïc Cloes, qui combine tennis et études aux Etats-Unis, mais il ne sera là que pour la prochaine et dernière rencontre."

Quand même un derby contre le RTC Liège ?

"A propos de cette dernière rencontre (au Tennisdel Genk, ndlr), on est parti dans ce championnat pour se maintenir, mais, l'appétit venant en mangeant, on voudrait à présent se qualifier pour une demi-finale en septembre en finissant deuxième (derrière le Vautour B, ndlr), et si on gagne c'est fait", continue Didier Jacquet, responsable sportif du club. Qui plus est, cette demi-finale pourrait tout aussi bien être, au niveau D2, le derby liégeois dont on est désormais privé en D1 contre le RTC Liège, à condition que l'équipe B de ce dernier s'impose également lors du match au sommet dans l'autre poule à Sterrebeek. "On s'entend bien entre "voisins", c'est une rivalité saine, on ne se tire pas dans les pattes", assurent nos interlocuteurs, "et quand on se rencontre c'est forcément particulier d'autant qu'à Liège on est attaché au tennis et qu'on y a le tempérament festif." 

Au début des années 2000, les deux ténors de la Cité ardente se sont même disputés le titre de champion de Belgique devant un millier de personnes. On n'en est plus là. Mais "notre club vit bien", insiste Jacquet, "le week-end dernier, on avait pas moins de sept rencontres d'interclubs sur nos douze terrains, on a fini juste à temps dimanche à 20 h 15, il n'y avait plus une place sur la terrasse ni dans le club house, avec un concert en prime à 21 h, on a la chance d'avoir un gérant, Alexandre Bailly, qui se bouge énormément. Pour les interclubs, on est "full" en messieurs et en jeunes, pas en dames... comme partout. Pourquoi ? Peut-être qu'il n'y a plus de "locomotive" comme Justine ou Kim, et on ne voit malheureusemnt pas encore d'où elle viendrait. David Goffin ? C'est un mec, et lui-même pâtit injustement de la comparaison, le grand public ne se rend toujours pas compte de ce que cela représente dixième mondial à l'ATP. Malgré tous les efforts réalisés, il faut croire que les filles préfèrent faire autre chose, même du hockey depuis que c'est "tendance" avec les succès de nos équipes nationales."

Le padel a la cote à Liège aussi

S'il est question de la nouvelle formule des interclubs où l'on joue les doubles avant les simples, Didier Jacquet, lui, n'est pas contre : "Il n'y a pas de solution idéale. Quand on dit que ce sont les simples les plus importants et qu'on les aborde dans des conditions physiques différentes après avoir déjà joué les doubles, c'est un argument qui peut porter. Mais au moins tous les matches ont lieu. Avant, quand le score était acquis, les doubles passaient à la trappe, pire on s'arrangeait pour mettre un score sur la feuille sans monter sur le court. En simple, on ne joue pas que pour son équipe, on joue aussi pour ses points quand on est Belge, donc, en principe, on ne laisse pas filer. Quant à trouver la "formule magique" pour dynamiser les interclubs nationaux au plus haut niveau, s'il y en a une, j'ai toujours pensé qu'il faudrait mettre autour de la table fédérale les hommes de terrain, les responsables de clubs importants, à la recherche de la meilleure période, du meilleur espace/temps - peut-être jouer sur dix jours et deux week-ends - et d'un règlement ficelé, bétonné, qui assure une compétition sportivement stable et crédible."

Si le club de Fayen-bois, qui compte 500 affiliés, dont 200 jeunes à l'école de tennis, et qui a fourni des talents comme jadis Julien Cagnina ou aujourd'hui Raphaël Collignon, a donc réduit son engagement financier dans les interclubs, il a par contre investi dans la nouvelle "folie" du monde de la raquette, le padel, qui a désormais pris d'assaut la place liégeoise, deux terrains au RTC, un à Visé, trois à Tennissimo, et désormais deux à Fayen-bois. "Tous ceux qui y ont joué trouvent ça très amusant, et comme nous avons été subsidiés pour installer ces deux courts nos prix sont très démocratiques, 25 euros par an pour nos affiliés, 100 pour ceux qui viennent de l'extérieur, sans compter le matériel bien sûr, et on peut dire que c'est bien parti, nous en sommes à 80 membres en un mois."
 

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