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David Goffin à l'European Open d'Anvers : "De la pression ? Pas tant que ça..."

Le tournoi ATP 250 d'Anvers a débuté lundi. Sur les courts, mais aussi en coulisses, puisqu'on a pu croiser trois de ses têtes d'affiche, Andy Murray, Stan Wawrinka et David Goffin, lors d'une séance média à laquelle ne manquait que Gaël Monfils pour que les trois mousquetaires soient bien quatre. Morceaux choisis.

Goffin : "Que du positif"

David Goffin est rentré d'Asie où il a manqué de peu d'éliminer Roger Federer lors du Masters 1000 de Shanghai... ce qu'Alexander Zverev s'est empressé de faire dès le lendemain en passant 20% de premières balles de plus que notre compatriote, ceci expliquant sans doute cela. David préfère, à raison, insister sur le super niveau de jeu qui fut le sien en Asie, une région du monde qui lui réussit plutôt bien.

Q. A quoi attribuer le fait qu'au fil des ans cette tournée asiatique vous apporte autant de satisfaction ? De bon augure pour... les Jeux olympiques de Tokyo l'an prochain ?

R. Je ne peux dire qu'une chose : j'aime vraiment être là quand d'autres l'appréhende après la tournée américaine. Je m'y adapte bien, cela correspond à mon jeu, le rebond n'est pas très haut, il fait chaud, mais pas trop. Donc que les Jeux se passent dans une ville où j'ai gagné en 2017 et où j'ai atteint les demi-finales cette année, seulement arrêté par un grand Djokovic, c'est bon pour moi, je valide, en même temps il n'y a que trois médailles et le "big 3" est toujours là, plus tous les autres, j'essaierai sûrement de me faufiler... mais c'est pour beaucoup plus tard, il peut se passer tant de choses d'ici là.

Q. Puisqu'on parle du "Big 3", être arrêté une fois sur deux, et parfois trop tôt, par l'un des trois lors de vos onze derniers tournois, cela ne vous casse pas le moral, et cela ne vous coûte-t-il pas très cher dans la course au Masters ?

R. Que puis-je y faire ? Au moins, je suis chaque fois arrivé jusqu'à eux, j'ai donc gagné de bons matches, et le fait est qu'ils sont difficiles à battre. La semaine dernière, j'ai eu une petite opportunité contre Roger, la semaine d'avant Djokovic était vraiment très fort, on continue d'apprendre, et on espère que si à nouveau une petite occase se présente...

Q. Le Masters, parlons-en, vous comptez les points au classement ? NDLR : David est 10e, à 220 pts de la dernière place qualificative occupée par l'Italien Berrettini, lequel ne joue pas cette semaine, et notre compatriote engrangera 250 points s'il gagne Anvers...

R. Je sais qui est dans la course, mais je ne m'accroche pas au ranking, je me concentre sur ce que je sais faire et contrôler, si les autres font mieux bravo à eux. Comment je considère ce Masters ? Comme un bonus, si ça arrive c'est bien, sinon je me concentrerai sur la Coupe Davis et la saison prochaine. J'ai commencé ma saison un peu tard, j'aurais mieux fait de m'y mettre plus tôt (sourire). 

Q. Déjà en 2017, vous aviez été à votre meilleur niveau en fin de saison, jusqu'à repousser quelques limites physiques dans une sorte de marathon, c'est différent cette fois avec encore Anvers, Bâle, Bercy et la Coupe Davis dans le viseur ?

R. Contrairement à cette saison, j'avais bien commencé l'année, mais j'avais ensuite connu cette blessure à la cheville avec la bâche à Roland Garros, et j'avais longtemps stressé avant de savoir si j'allais pouvoir revenir. J'avais retrouvé mon niveau en fin de saison, mais, dans l'ensemble, au risque d'étonner, c'est plus mentalement que physiquement que cela m'avait coûté de l'énergie. Là, je me sens plutôt bien, frais mentalement et physiquement.

Q. Cette semaine, pas de Nadal, de Djokovic ou de Federer, mais un tournoi où tout le monde vous attend, et où vous ne devrez affronter Monfils ou Wawrinka qu'en finale si Dieu le veut. Ce sont là vos principaux rivaux ?

R. Même si cela vous fait sourire, ils le sont tous. J'ai rarement vu un ATP 250 aussi fort, alors qu'il y a pourtant trois tournois du même niveau cette semaine. Je n'ai jamais affronté celui qui sera mon premier adversaire jeudi soir, ni le jeune Français gaucher Ugo Humbert qui a beaucoup progressé, ni Jozef Kovalik, un Slovaque très complet qui revient de blessure je crois. Tous les matches sont durs en fin de saison, surtout lorsqu'on entre dans un tournoi où les conditions sont différentes, indoor, sur du greenset, il faut retrouver les bonnes sensations, ce qui, j'en conviens, est toujours plus facile quand on est en confiance. Jouer en Belgique c'est de la pression, mais pas tant que ça finalement. Comme l'an dernier à pareille époque j'étais blessé, il ne peut m'arriver que du positif, je joue encore pour le Masters alors qu'il y a quatre ou cinq mois je ne l'aurais jamais cru possible. L'an dernier, je n'avais pas pu jouer ici, cela me tient à coeur, je vais essayer de poursuivre sur ma lancée, de continuer à m'accrocher avec un bon niveau.

Q. Une petite question subsidiaire en passant : vous attendez quoi du... retour de Kim Clijsters (sourire) ?

R. Resauter le pas, ainsi, à 36 ans, c'est physiquement dur, je ne vous apprendrai rien, en même temps elle a l'air de faire ça dans le bon état d'esprit, je suis curieux de voir.


Andy Murray : "J'ai pourtant cru que c'était fini"

Après deux opérations à la hanche et le placement d'une prothèse, Andy Murray avait avoué, entre les lignes, fin janvier qu'il tirait une croix sur sa carrière, et que s'il espérait pouvoir faire ses adieux sur le court, d'une manière ou d'une autre, à Wimbledon, c'était loin d'être sûr. Aujourd'hui, si, physiquement, il n'est évidemment pas au niveau qui fut le sien au sommet de sa gloire, il ne souffre plus de cette hanche qui l'a martyrisé, et il vient d'aligner trois tournois asiatiques, y remportant quatre matches en simple dont un sur un double 7-6 face Mario Berrettini, en position de se qualifier pour le Masters. C'est déjà un miracle pour lui qui considère Anvers comme une ultime étape dans la perspective d'un retour en Coupe Davis lors de la phase finale de Madrid en novembre et d'une reprise en Grand Chelem en Australie. 

Une troisième naissance

Il faut le dire, il a également choisi la Métropole pour sa proximité avec l'Angleterre où son épouse attend incessamment un troisième enfant. "La dernière fois que cela s'est produit j'étais en Australie, je n'avais pas envie de revivre ça. Je me suis renseigné sur Anvers, j'ai de bons souvenirs belges avec la Coupe Davis, et dans la foulée je prendrai un peu de repos en famille." Une semaine dans l'expectative, en quelque sorte. Ce qui ne l'empêche pas de dire que oui, il peut "le gagner ce tournoi, si tout se met bien", non sans souligner qu'il n'a pas encore "rejoué plus de trois matches en une semaine" et que ce qui compte le plus c'est qu'il se sente de nouveau "heureux". "Je sais que j'ai probablement commis des erreurs dans le passé", continue-t-il, "que je me suis peut-être entraîné trop fort, pour être numéro un j'ai emmené mon corps trop loin, jusqu'au traumatisme,  j'en ai payé le prix. J'ai vraiment cru que c'était fini, c'est pourquoi je veux autant en profiter aujourd'hui, tout en préservant un bon équilibre physique, avec un programme adapté, allégé, je vois bien que Rafael Nadal ne joue pas partout juste pour redevenir numéro un. Le ranking n'est pas la priorité. Je sais que je ne reviendrai pas à mon niveau d'avant, mais le simple fait de pouvoir à nouveau rivaliser avec les meilleurs est très spécial pour moi, et j'espère que cela pourra en inspirer d'autres qui vivraient la même chose.
 

Wawrinka : "Bons pieds, bon oeil !"

Quart de finaliste à l'US Open (éliminé par Medvedev), à Roland Garros (éliminé par Federer), à Madrid (éliminé par Nadal), finaliste à Rotterdam (battu par Monfils), Stan Wawrinka n'est peut-être plus tout-à-fait dans le "mood vainqueur de Grand Chelem" mais il ne se plaint pas de sa saison. Sa présence à Anvers est un peu due à un concours de circonstances. "J'ai souffert des deux pieds après l'US Open, je n'ai plus disputé un match depuis. Là, je me sentais bien pour rejouer, j'avais entendu du bien du tournoi, d'un pays accueillant - même si c'est la première fois que je mets... les pieds en Belgique ! -, ce n'est pas loin de la Suisse et on m'y a offert une wild card. Mais je ne vais pas dire que je viens pour gagner le tournoi, pour une reprise avec un tableau aussi lourd, et des joueurs comme Monfils ou Goffin qui se battent pour aller au Masters." Sur une note souriante, celui qui, dit-il, était proche de Christophe Rochus sur le circuit, n'a pas hésité lorsqu'on lui a demandé quel était le plus beau revers à une main au monde, le sien ou celui de Henin : "Celui de Justine sans hésiter !"


Darcis puis Murray à partir de 18 h

Ce mardi, Steve Darcis affrontera Gilles Simon à partir de 18 h, Andy Murray montera ensuite sur le court pour croiser la raquette avec Kimmer Coppejans. Ce mardi soir, David Goffin connaîtra également son adversaire au deuxième tour jeudi soir, le Français Humbert ou le Slovaque Kovalik. Lundi, en double, Arnaud Bovy, battu en qualification par Paolo Lorenzi après avoir remporté le premier set au tie-break, s'est également incliné non sans combattre en double avec Steve Darcis, 6-7, 5-7, face à la paire Cuevas/Gonzales.

Infos : www. europeanopen.be
 

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