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David Goffin : "J'ai l'impression de lui avoir donné le match"

Encore une fois le match le plus médiatisé de David Goffin en Grand Chelem est malheureusement aussi celui où il aura le moins montré ce qu'il est capable de faire une raquette à la main. Et encore une fois, il faut le dire aussi, face à un des trois "intouchables" du circuit un peu vite dans le tournoi, ce qui n'est pas peu de chose. A Roland Garros dès le 3e tour contre Nadal, à Wimbledon en quart face à Djokovic, et à New York en 1/8e devant Federer, trois joueurs qui, en tournois majeurs, à l'exception d'un super Thiem Porte d'Auteuil, ne se battent qu'entre eux. 

Le problème, on l'a déjà dit ici, n'est pas qu'il soit battu par eux, tout le monde l'est, mais qu'après quelques jeux, plus ou moins nombreux, où il leur tient la dragée haute on ait l'impression trop vite qu'il n'y a plus match, plus de véritable opposition, qu'en face on peut dérouler une supériorité tranquille. Celui qui a regardé le match (?) de ce David fébrile et impuissant contre Federer vainqueur 6-2, 6-2, 6-0 ne peut s'imaginer le Liégeois que l'on avait vu, deux jours plus tôt, se battre comme un lion pour émerger d'une belle et intense bagarre de très haut niveau avec Carreno Busta. Rien à voir avec Federer, vous nous direz. Evidemment. Mais de là à mener 2-1 break contre le divin Suisse, et puis ne plus faire que deux jeux en trois sets il y a une marge que lui-même ne comprend manifestement pas. Bien sûr c'est tennistique, en face il y a le meilleur joueur de l'histoire, mais pas seulement...

"Le plus mauvais match de la tournée"

"Rien n'allait, et je ne sais pas pourquoi", convenait-il, "c'est de loin mon plus mauvais match contre lui, et le plus mauvais de ma tournée américaine, j'ai l'impression de le lui avoir donné, c'est dur et frustrant parce qu'on veut bien faire, même si dès le départ on sait qu'on a peu de chances de gagner et que contre lui on manque parfois des coups que l'on ne rate pas en d'autres temps, ce dont je n'ai pas non plus l'explication. Mais, là, j'ai très très mal servi, alors que cela m'aurait aidé, et j'ai à peu près tout raté, y compris des balles faciles, cela lui a donné encore plus de confiance. Je n'ai pas su saisir l'opportunité de me mettre à l'aise lorsque j'ai eu de suite un break d'avance sur un mauvais jeu de sa part. Ensuite, petit à petit, il m'a fait jouer, il a déroulé de mieux en mieux et moi de moins en moins, dans ce stade impressionnant tout acquis à sa cause. Il joue vite, ce ne sont pas de longs échanges où vous pouvez trouver votre rythme, il sert sur les lignes, et quand vous avez une chance il faut la prendre, sinon lorsqu'il a un puis deux sets d'avance c'est de plus en plus compliqué, et quelque part on attend la fin."

Encore de belles perspectives

Roger Federer ne pouvait évidemment qu'être content de la tournure prise par les événements. "Parfois ce genre de score arrive", disait-il. "Si on tombe sur un bon jour pour soi et un mauvais pour l'adversaire, ça va très vite. J'ai eu un peu de mal en début de match mais j'ai trouvé mon rythme. David n'était pas aussi bon que ce à quoi je m'attendais, il avait des difficultés, j'ai été capable d'en tirer parti. Un quatrième tour comme ça, si on peut avoir une bonne rencontre, courte, c'est parfait." "Que fait-on d'un match pareil ?", demandait-on à Goffin. "On l'oublie. Je n'ai de toute façon pas joué longtemps", grinçait notre compatriote, "il ne peut en tout cas pas effacer ce qu'il y a eu de positif sur le sol américain, de Cincinnati à New York, avant la tournée asiatique qui nous attend." Notre compatriote reste, en effet, plus que jamais en course pour le Masters de novembre qui réunira les huit meilleurs de 2019, même si les candidats aux 7e et 8e places sont nombreux. Et il conforte sa position dans le Top 15 mondial ATP, avec plus rien à défendre d'ici la fin de l'année alors qu'il pointe à environ 500 points du Top 10. Encore de belles perspectives, donc, pour la fin de saison qui s'annonce.
 

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