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David Goffin, vainqueur du 5e mondial, tient son match référence : "Cela représente beaucoup pour moi"

En battant pour la première fois un Top 5 mondial sur gazon, qui plus est Alexander Zverev chez lui, sur son herbe préférée, celle de Halle, David Goffin a réalisé le match, et la performance, derrière lesquels il courait depuis des mois. "Cela représente beaucoup pour moi", a-t-il reconnu. On a quasiment eu l'impression de retrouver le Liégeois de fin 2017, de bon augure pour la suite de sa saison.

"Un premier set sous pression"

Ce quart de finale du tournoi germanique fut avant tout une partie de très haut niveau. Que notre compatriote, après un début de match difficile, soit finalement arrivé à faire douter le jeune prodige allemand devant son public, malgré un break de retard dans le troisième set décisif, dit bien le niveau de tennis (et de confiance) progressivement atteint par David dans cette rencontre qu'il a vraiment mérité de remporter. Encore fallait-il conclure cette fois, ce qu'il est arrivé à faire de maîtresse façon. A ce stade, il a déjà regagné sept places au classement mondial (d'ATP 33 à 26), ce qui, chose primordiale, lui garantit une place de tête de série à Wimbledon. Et ce n'est peut-être pas fini puisqu'il affronte ce samedi à 13 h la sensation italienne du moment, Matteo Berretini, 23 ans, en plein boum cette saison, pour une place en finale dimanche, sans doute face à Roger Federer. Cela avait pourtant mal commencé pour Goffin, complètement sous le joug de Zverev qui le cisaillait littéralement avec 71% de premières balles "chirurgicales" à 220/225 km/h, 6 aces et 93% de points sur ce premier service. Le contraste ne pouvait être plus saisissant avec un David à 44% de premières, s'inclinant 3-6 sans forcer la moindre balle de break. "J'étais clairement sous pression", reconnaissait-il, "compliqué de retourner, et donc difficile de trouver son rythme, sous un tel bombardement."

"Un peu meilleur que lui sur la fin"

Par la suite, est-ce l'Allemand qui n'a pu maintenir suffisamment sa cadence infernale, est-ce le Belge qui a trouvé la clé pour mieux retourner, ramener de plus en plus de balles, mieux servir aussi ? Il y a forcément des deux. "Clairement, j'ai moins bien servi, moins bien joué dans l'échange, et contre un tel adversaire les choses peuvent tourner vite on le sait", expliquait Zverev, "il n'en reste pas moins que ce fut une partie de grande qualité, probablement la meilleure de la saison pour Goffin qui a été incroyable en retour, dans ces conditions je peux très bien perdre 7-6 au troisième et prendre le positif avec moi à Wimbledon. Mon genou n'était peut-être pas à 100 %, mais ce n'était pas non plus un souci." "En prenant pied dans le deuxième set, et en finissant par le dominer (6-1), je me suis mis à y croire, à prendre confiance au fil des jeux, à retrouver l'agressivité", complétait David, qui fut pourtant breaké dans la manche décisive avant de revenir à 4-4, de s'octroyer deux balles de match sur le service de l'Allemand, et d'aller chercher un tie-break (7-3) impressionnant sans abandonner un point lors de son engagement. "Sur la fin, je pense que j'étais un peu meilleur que lui, très précis dans mes frappes, même si sa première balle peut parfois suffire sur gazon", estimait le Liégeois.

L'homme en forme

C'est donc un David Goffin retrouvé, en pleine remontée, qui disputera la demi-finale ce samedi en début d'après-midi. Un David Goffin que l'on aurait déjà bien vu gagner Rosmalen il y a une semaine sans un match à 44 % de premières balles et 10 doubles fautes contre Mannarino qui a fini par remporter le tournoi. Après avoir été frustré à Roland Garros de devoir quitter la terre battue trop tôt, Nadal oblige, on a l'impression qu'il se sent de mieux en mieux sur gazon. N'oublions pas que son coach Thomas Johansson l'a un jour gagné, ce tournoi de Halle, il y a 18 ans d'ici. "Il m'aide beaucoup sur cette surface, ce n'est pas un secret", sourit un Goffin apparemment libéré. Ceci dit, si le nom de son adversaire en demi-finale, Matteo Berrettini, ne vous dit peut-être rien, il n'en reste pas moins un des joueurs les plus redoutables du circuit ces dernières semaines. Depuis Cecchinato à Roland Garros 2018, on a intérêt à se méfier de l'Italie, un tennis qui monte, qui monte, d'autant que Berrettini, 22e mondial, est, pour l'heure, mieux classé que Goffin à l'ATP. Et pour cause, il vient de dominer le tournoi de Stuttgart, son premier titre sur gazon, sans perdre un set, après avoir brillé sur terre battue, battant lui aussi Zverev à Rome, jouant la finale à Munich et remportant le tournoi de Budapest, tout ça en moins de deux mois. Il vient d'aligner huit victoires d'affilée sur herbe, et de s'imposer deux fois à Karen Khachanov en deux semaines sans perdre un set, remportant ce vendredi en quart de finale 85 % des points sur un premier service passant à 72 %. Grande méfiance donc, même si on a pu apprécier une qualité de relance exceptionnelle chez notre compatriote lors des deux derniers sets face à Zverev. 
 

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