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Coupe Davis : rendez-vous en septembre contre l'Australie de Kyrgios !

D'habitude, c'est Steve Darcis qui joue les héros pour qualifier la Belgique. Cette fois, c'est à David Goffin que revenait la tâche de remporter le point décisif face à l'Italie et de nous éviter les affres d'un cinquième match à suspense. A l'image de celui de vendredi face à Seppi, il a géré la partie contre Lorenzi comme un maître. Deux ans après l'Argentine à Forest, nous revoilà en demi-finale, contre l'Australie, et encore chez nous ! Qui l'eût cru ?
 

En 2015, en demi-finale puis en finale de la Coupe Davis, on s'était bien promis de profiter à fond, en se disant que l'occasion ne se représenterait pas de sitôt. D'autant qu'à l'époque, les dieux du tennis avaient clairement choisi notre camp en plaçant sur notre route des adversaires déforcés aux premier et deuxième tours. Qui aurait cru alors que l'on remettrait ça deux ans après ? Personne, et surtout pas après un tirage au sort nous opposant d'emblée à l'Allemagne au complet, à Francfort, en l'absence de David Goffin. Parce qu'il faut le dire comme c'est, le mérite de l'équipe est plus grand aujourd'hui que lors de l'historique et inoubliable campagne qui l'a menée jusqu'en finale. Pour atteindre les demies cette année, elle n'a pas affronté de demi-mesures, ou des opposants décimés, à l'exception du seul Fognini pour l'Italie. Elle - et particulièrement Steve Darcis - a réalisé un exploit retentissant en Allemagne, et s'est tout simplement imposée sur sa valeur ce week-end au Spiroudôme de Charleroi. A un point près, elle aurait d'ailleurs pu conclure sur un 3-0 sans bavure samedi.

"Quoiqu'il fasse, j'avais la parade"

Cela confirme qu'avec ses meilleures forces actuelles - c'est-à-dire David Goffin et le Steve Darcis d'aujourd'hui, soyons clairs - la Belgique, sans se pousser du col, possède un groupe consistant au niveau international, surtout avec un double qui, sans écumer le circuit ATP dans la discipline, est capable de réaliser des résultats. Le match de samedi a montré qu'il ne fallait peut-être pas non plus faire de la paire Bemelmans/De Loore ce qu'elle n'est pas, mais il s'agit d'une trouvaille un peu inespérée et d'un atout que l'on n'avait pas, ou plus. On attendait de David Goffin qu'il fasse tomber la décision dimanche dès le premier match, il n'a pas failli à la tâche. Malgré l'un ou l'autre "moment de déconcentration" comme il dit. Sans doute dû au fait qu'il savait se trouver face à un profil de joueur, Paolo Lorenzi, 35 ans, 38e mondial, qui faisait au final tout moins bien que lui. Il a géré la partie "de manière très professionnelle" (ce sont ses termes) comme il l'avait fait contre Seppi deux jours plus tôt. "C'est génial de remporter le point décisif dans une ambiance pareille", souriait-il, "et c'est chouette d'avoir pu le faire sans que cela coûte trop d'énergie ou sans subir trop de stress. Je savais que j'avais les armes contre Paolo, le retour, le tennis pour le faire courir, il était important pour moi de serrer le jeu après avoir été un peu déconcentré, de montrer que quoiqu'il fasse j'avais la parade, y compris sur le plan physique."

"Je ne dirais pas qu'on est favoris contre l'Australie"

On rejouera donc les demi-finales. Pour la troisième fois seulement depuis l'époque Washer/Brichant, c'est dire la performance. Cela se passera du 15 au 17 septembre quelque part en Flandres. On parle d'Hasselt (proche de la cité ardente de David et Steve), mais aussi d'Anvers, de Gand, de Bruxelles (palais 12 ?) et d'Ostende (mais c'est trop petit, la fédération internationale imposant en principe 7 ou 8.000 places). On parle aussi de la terre battue pour accueillir l'Australie. "C'est normal qu'on y pense", dit le capitaine Johan Van Herck, "mais on doit encore en discuter, la surface choisie ce week-end convient bien à nos joueurs, il faut tenir compte des qualités adverses mais les nôtres comptent en premier". "Pour eux, la terre battue est moins naturelle, même si tout le monde sait jouer sur toutes les surfaces de nos jours", indique David Goffin. "On arrivera de la tournée américaine sur dur, mais, quand il le faut, on s'habitue vite, on a déjà joué de bons matches sur terre en rentrant d'Australie." A domicile, sur la surface qu'on aura choisie, ne sera-t-on pas encore légèrement favoris pour aller en finale... cette fois en déplacement que ce soit en France ou en Serbie, les deux autres demi-finalistes ? "Que peut-on dire alors que le rendez-vous est dans cinq mois, sinon qu'on a tout le temps", continue David, "cela dépend tellement de ce qui se passera d'ici là. A l'heure actuelle, Kyrgios bat tout le monde, mais il faut voir comment il sortira de l'US Open, et moi aussi, Jordan Thompson (23 ans le 20 avril, 79e mondial, il a battu Sock ce week-end, ndlr) est un bon joueur, ils ont un double intéressant, Bernard Tomic n'est pas dans sa meilleure forme, mais d'ici là qu'adviendra-t-il de lui ? Franchement, je ne dirais pas qu'on est favoris."

"Quand on a gagné 17 matches sur 20, on n'est pas Mister Davis Cup ?"

Johan Van Herck a-t-il un moment douté d'une issue favorable durant le week-end ? "Avant la rencontre, comme toujours, mais dès vendredi soir je me suis senti à l'aise. J'aurais voulu que l'on gagne le double, cela aurait été un signal plus fort, mais même comme ça on a montré ce que l'on vaut. Si les Australiens (qui disputeraient la finale à la maison, ndlr) ont dit qu'ils jouaient pour gagner la Coupe, je ne vois pas pourquoi on ne pourrait pas le dire aussi. Il y a deux ans, on a eu un peu de chance d'affronter des équipes qui n'étaient pas au mieux de leur effectif lors des deux premiers tours, mais le team a grandi et les joueurs ont évolué, au complet on peut jouer contre n'importe qui. Je ne sais pas si on ira en finale, mais, mi-septembre, on ne va pas faire le show, on va se battre pour les trois points, ce n'est pas fini, vous pouvez en être sûr." Déjà bien joyeux en conférence de presse, nos lurons se sont amusés d'une question malicieuse d'un confrère italien : "Vous appelez Steve Darcis Mister Davis Cup, que faut-il pour que David Goffin le soit ?" "Il est 14e mondial, a remporté dix-sept matches de Coupe Davis sur vingt, avec cinq balles de match lorsqu'il perd contre Golubev et après avoir servi pour le match à deux sets zéro contre Troicki, cela aurait donc pu être dix-neuf sur vingt (il a perdu contre Murray en finale, ndlr),  comme vous le dites que faut-il qu'il fasse ?" "Je suis le copilote de luxe de Steve", souriait David, tandis que Van Herck lançait : "Ce n'est pas mon problème si Steve est moins motivé sur le circuit qu'en Coupe Davis !" dans un grand éclat de rire. Avant de conclure : "Vous voyez, c'est ça avoir vraiment une équipe !"

Cap sur Monte Carlo

David Goffin met le cap de suite sur Monaco, et le Masters 1000 de Monte Carlo qui commence dimanche prochain, pour se préparer à la terre battue. La suite de son programme : Barcelone, Madrid, Rome, Roland Garros. Steve Darcis rejoindra, lui, la Principauté vendredi, avec dans la foulée Budapest et Istambul. Ruben Bemelmans restera sur dur avant la Porte d'Auteuil et s'alignera trois semaines en Corée : "On essayera de coordonner nos agendas de l'été avec Joris (De Loore) pour jouer encore quelques fois ensemble en double avant l'Australie."

Les résultats

Belgique - Italie 3-2

Steve Darcis - Paolo Lorenzi 6-7 (3), 6-1, 6-1, 7-6 (4)
David Goffin - Andreas Seppi 6-4, 6-3, 6-3
Ruben Bemelmans/Joris De Loore - Simone Bolelli/Andreas Seppi 6-4, 3-6, 4-6, 6-3, 6-7 (6/8)
David Goffin - Paolo Lorenzi 6-3, 6-3, 6-2 Joris De Loore - Alessandro Giannessi 4-6, 6-7 (9-11)
 

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