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Coupe Davis : match clé "muy complicado" pour l'équipe belge face à l'Australie

Ce mercredi soir, à partir de 18 h, dans le Stadium 3 de la glaciale Caja Majica madrilène, la Belgique devra s'imposer face à l'Australie pour assurer la première place de son groupe en phase finale de Coupe Davis, et garantir la qualification en quart de finale sans passer par l'incertaine loterie des deux meilleurs deuxièmes (sur six). Une tâche qui s'annonce très compliquée, mais sûrement pas inaccessible, et une rencontre à priori acharnée qui risque de s'achever au coeur de la nuit.

"La meilleure équipe que j'ai dirigée"

L'équipe belge a remporté son premier match lundi lors de l'ouverture de cette semaine de Coupe Davis new look. Mais elle n'a pas réalisé pour autant la meilleure opération possible dans la course éventuelle aux deux places de meilleurs deuxièmes, où les matches, sets, jeux et points remportés entreront en ligne de compte si nécessaire. Ainsi, la perte d'un set par David Goffin n'était évidemment pas "programmée", et le double a été si proche d'un résultat sensationnel qu'une légitime frustration était palpable après la rencontre. "La prestation était là, c'est d'autant plus bisquant qu'au final cela pourrait être important", grinçait le capitaine Johan Van Herck. Pour éviter d'ergoter autour d'une aussi aléatoire problématique ("je ne vais pas me mettre à scruter tous les autres résultats, j'ai autre chose à faire", insiste Van Herck), le plus simple est bien sûr de gagner le match clé qui s'annonce contre les Australiens. Le plus simple mais pas le plus facile. Le bouillant "boss" de notre futur adversaire, un certain Lleyton Hewitt, entraîne dans son sillage ce qui est sur papier "la meilleure équipe" qu'il ait jamais dirigée, selon ses propres termes. "Sauf que le tennis ne se joue pas sur le papier, surtout en Coupe Davis", s'empresse-t-il d'ajouter, "il faut surtout des gens capables de gérer la pression et les attentes liées au fait de porter les couleurs de tout un peuple". 

"Kyrgios est très motivé"

L'Australie aligne ainsi à Madrid trois joueurs faisant partie du Top 50 mondial, Alex de Minaur (ATP 18), Nick Kyrgios (30), John Millman (48), ainsi que le 63e Jordan Thompson, plus le spécialiste du double John Peer, alors que, chez nous, seul David Goffin fait aujourd'hui partie du Top 150 en simple. Qui plus est, à l'image de leur capitaine, il s'agit de joueurs pour lesquels défendre l'honneur de son pays compte, tandis qu'Hewitt semble être le seul homme au monde à pouvoir quelque peu canaliser l'impossible Nick Kyrgios aux multiples frasques. On avait déjà pu le constater en 2017 à Bruxelles lors de la demi-finale où le jeune Nick, pourtant poussé aux cinq sets par Steve Darcis et battu deux jours plus tard par David Goffin, avait affiché un comportement exemplaire. "Il fait réellement preuve d'engagement envers l'équipe", confie Hewitt, "il a mis un terme prématuré à sa saison en Asie afin d'arriver en pleine forme lors de cette semaine de Coupe Davis, il est très motivé."

Trois derniers succès belges

Le rôle de la cinquantaine de supporters belges survoltés risque donc d'être à nouveau très précieux pour pousser malgré tout nos compatriotes vers la qualification dans une salle de nouveau aux deux tiers vide. Il vaut d'ailleurs mieux ne pas réveiller chez le fougueux capitaine australien, ancien fiancé de Kim Clijsters et volontiers sanguin, quelques cuisants souvenirs belges. Nos compatriotes ont en effet remporté les trois dernières confrontations opposant les deux nations. En 2007 à Liège où Kristof Vliegen "crucifia" un Lleyton de très mauvais poil, en 2010 à Cairns où Steve Darcis arracha le point décisif le lundi alors qu'il avait plu tout le week-end et que Hewitt s'était blessé, et en 2017 au Palais 12 où nos compatriotes se qualifièrent pour leur deuxième finale dans une ambiance inoubliable. Soyez sûr qu'au fond de lui l'ancien champion n'a rien oublié et qu'il est avide de revanche. "Ce que je  pense de tout ça ? Que cela n'a plus rien à voir", assure-t-il, "le tennis belge est de qualité mais ce ne sont plus les mêmes équipes, ni la même surface, et on est sur terrain neutre."

Goffin-de Minaur première

On ne saura que ce mercredi après-midi le nom des joueurs qui en découdront sur le coup de 18 h. Est-ce encore Steve Darcis qui ouvrira le feu, ou Kimmer Coppejans ? Face à Nick Kyrgios, ou John Millman ? On penche chaque fois pour la première éventualité, mais sans véritable certitude. "Est-ce qu'il y a dans mon jeu des choses que Kyrgios n'aime pas ? Je ne sais pas", grince Steve, "en revanche il y en a certainement plein dans le sien que, moi, je n'aime pas, je fais ce que je peux sur son service par exemple, c'est vrai qu'il y a deux ans j'ai eu des occasions contre lui, y compris une balle de break en début de cinquième set, mais c'est un joueur capable de tout, et encore plus en Coupe Davis." En principe, David Goffin se retrouvera ensuite face à Alex de Minaur, 20 ans, actuel numéro un national vu la terrible inconstance de l'enfant terrible australien. Le garçon est en pleine progression, il vient de disputer la finale du Masters pour jeunes (perdue contre l'Italien Sinner découvert à Anvers) et a remporté trois titres cette année, à Zhuhai, Atlanta et Sydney. Il faudra à coup sûr un autre David que lundi. "Je n'ai jamais joué contre lui", dit le Liégeois, "bien sûr j'ai vu pas mal de matches, il est en forme, son jeu est bien en place, il dispute sa meilleure saison et il la termine bien, peut-être est-elle même un peu longue pour lui, je m'attends à beaucoup de frappes, à pas mal d'échanges, notre physique est assez similaire, pas très grand, assez fin, rapide, je vais essayer de mettre un jeu en place qui peut l'ennuyer, et de m'accrocher parce que ce ne sera pas une partie facile."

Une fois encore, on a bien compris qu'il faudra vraiment que David Goffin gagne son match, même dans la difficulté, et on a vu lundi que l'on pouvait aussi compter sur le double, dans une rencontre qui s'annonce "muy complicado" comme disent les "caballeros" d'ici, mais ce ne serait pas non plus la première fois que la petite Belgique au grand coeur réussirait une "perf" de ce calibre dans la compétition. Comme on le prévoyait, les Australiens ont battu, eux aussi, la Colombie mardi soir, mais sans perdre un match. Kyrgios et de Minaur ont gagné leur simple en deux manches, et le double Thompson/Peers a réussi là où Vliegen et Gillé ont échoué de justesse : remporter le tie-break du troisième set contre les numéros un mondiaux Cabal/Farah, lesquels avaient évidemment le match de la veille dans les jambes. Le décor est donc définitivement planté.

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