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Belgique-Hongrie (3-2) : David Goffin... comme d'habitude

On n'en doutait pas vraiment, mais David Goffin a fait comme d'habitude en Coupe Davis : valider le ticket pour le tour suivant, un quart de finale aux Etats-Unis (John Isner, Sam Querrey, capitaine Jim Courier), du 6 au 8 avril, dans la foulée des Masters 1000 d'Indian Wells et de Miami, juste avant la reprise européenne sur terre battue. Dans une salle quasiment comble, soit près de 4.000 personnes, l'effet David a joué à plein ce dimanche, il n'y avait qu'à voir les files aux guichets en fin de matinée. L'ambiance est d'ailleurs montée d'un cran par rapport aux journées précédentes, le 7e mondial a pu mieux mesurer à quel point il a désormais conquis les coeurs, pas seulement liégeois, et c'est bien ainsi. Parce qu'en battant le numéro un hongrois, 63e mondial, Marton Fucsovics, en quatre sets - 7-5, 6-4, 3-6, 6-1 -, le Liégeois a tout simplement remporté son 11e succès d'affilée en Coupe Davis. Mieux, depuis le 5e set de folie abandonné 12-10 face à Golubev au Kazachstan lors du premier tour 2014, il n'a perdu en simple que contre un Murray supersonique en finale à Gand, pour un total de 23 victoires en 26 matches. C'est juste sensationnel.

Du pain bénit pour l'organisation et le public

On doit donc bénir le ciel d'avoir pu aligner si souvent ces dernières années un joueur dont l'agenda est devenu de plus en plus exigeant et contraignant au fil des saisons. Bien sûr, sans l'extraordinaire performance de Steve Darcis en Allemagne on ne serait jamais arrivés en finale l'an dernier, et lors de ce week-end la belle victoire de Ruben Bemelmans face au numéro un hongrois a lancé l'équipe d'idéale manière, mais il tombe sous le sens que l'on n'aurait pu vivre les récentes belles campagnes sans un tel Goffin. S'il avait pu, David se serait bien passé de devoir jouer un match décisif le dimanche alors qu'il est tête de série au tournoi de Montpellier cette semaine (bye au premier tour, sans doute Gilles Simon au deuxième), d'où la déception d'avoir vu le double belge s'incliner la veille. En revanche, pour l'organisation et le public, ce fut du pain bénit, de nombreux retardataires ont ainsi rallié in extremis le Country Hall dimanche midi, appâtés par une affiche intéressante avec l'enfant du pays. 

Coup de mou au troisième

On se doutait que Martin Fucsovics, bon joueur, bon physique, bon service, bon coup droit, allait donner tout ce qui lui restait d'énergie et de conviction pour essayer de faire au moins douter notre Top 10 mondial. Ce fut certainement le cas, mais lors des deux premiers sets cela n'empêcha pas David d'émerger en ne concédant qu'une balle de break (d'ailleurs transformée) à son adversaire. On s'est alors dit qu'il allait limiter les frais en s'imposant de nouveau en trois sets, "sauf que ce n'est jamais facile, il y a toujours un moment où l'on est un peu moins bien", expliquait-il. Un moment où, surtout, il permit au Hongrois d'affirmer irrésistiblement ses points forts. "J'avais mis beaucoup d'intensité pour gagner le deuxième set, après j'ai eu un coup de mou au troisième, il m'a breaké deux fois d'affilée, mais j'ai su me reconcentrer au début du quatrième, mieux servir, être plus agressif, jouer plus profond, c'était la clé, mais c'est resté dur jusqu'au bout, c'était un match assez physique face à un joueur solide qui sert bien et a de la condition."  

Rendez-vous à Nashville ?

"Tout le monde trouve normal qu'on batte la Hongrie, mais cela montre le niveau que l'on a atteint grâce aux joueurs dont on dispose, les matches il faut les gagner, surtout dans le groupe mondial, quelqu'un commme David est toujours capable de quelque chose de spécial", dit le capitaine Johan Van Herck. Mais justement, pour le prochain rendez-vous, du 6 au 8 avril aux Etats-Unis, David Goffin pourra-t-il encore faire coïncider son agenda avec la Coupe Davis ? La rencontre se disputera dans la foulée des tournois d'Indian Wells et de Miami, ce qui pourrait faciliter l'opération. Mais cela priverait aussi le Liégeois d'une bonne semaine de préparation à la terre battue dont la saison reprend le 15 avril à Monte Carlo, parce que les Américains vont évidemment jouer sur dur. "Il faut voir comment on peut éventuellement agencer le calendrier, on en saura plus dans les prochaines semaines", dit David, "ici l'élimination australienne a aidé, et il est sûr que je ne pourrai pas réaliser six ans de suite des saisons comme celle de 2017. J'ai entendu qu'on pourrait jouer à Nashville, sur la côte est, ce qui, par rapport à Miami, serait plutôt une bonne chose." 

"Steve reste avec nous"

Bien entendu, pour ce troisième quart de finale en quatre ans, l'opposition sera d'un autre calibre que les Hongrois de ce week-end. "C'est jouable mais aussi un gros challenge pour nous", estime Van Herck. "Les Américains ont un large effectif, avec beaucoup de bons joueurs", continue Goffin, "il n'y a pas qu'Isner et Querrey, il y a aussi Sock, Johnson, Harrison, toutes des "tours" qui frappent très fort dans la balle, j'ai des arguments à faire valoir face à leur style de jeu, mais cela dépend aussi d'eux, si un Isner sert très bien et est solide du fond, sur sa surface et devant son public..." Johan Van Herck, qui devra aussi prendre des options côté double, ne pourra en tout cas toujours pas compter sur Steve Darcis. Du moins sur le court, parce que son intention est de l'emmener dans ses bagages aux USA. "Sa semaine avec nous a été profitable à tous", note-t-il, "il a très bien rempli son rôle, son impact sur les autres joueurs est important, il reste avec nous." Pour conclure, ce voyage rappellera quelques souvenirs au capitaine, même s'il préfère ne pas trop approfondir le sujet. En 1998, la Belgique a en effet déjà disputé un quart de finale en Amérique, plus précisément à Indianapolis, face à une armada impressionnante composée de l'actuel capitaine US Jim Courier, qu'il retrouvera donc sur le banc, Andre Agassi et Todd Martin. La Belgique de Filip Dewulf, Christophe Van Garsse, Xavier Malisse et Johan Van Herck s'est nettement inclinée (3-0, puis 4-1 pour du beurre), le seul match accroché étant le double perdu 6-1 au cinquième set par la paire Malisse/Van Herck.

Les résultats :

Bemelmans - Fucsovics 6-4, 4-6, 7-6 (7/5), 6-3
Goffin - Balazs 6-4, 6-4, 6-0
Fucsovics/Balazs - Bemelmans/De Loore 6-3, 6-4, 6-7, 4-6, 7-5
Goffin - Fucsovics 7-5, 6-4, 3-6, 6-1
iros - Cagnina 6-3, 7-6
 

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