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Les vœux du secrétaire-général

Une fédération régresse si elle ne se remet pas en question

Chères amies, chers amis,

Nous voici avec un an de plus au compteur, c'est ainsi, on n'y peut rien. A tout le moins, cela me vaut le plaisir de ce petit billet de circonstance, agréable formalité à remplir dans l'ambiance des fêtes et au terme d'une année qui aura compté dans l'histoire de notre fédération. Si pour vous, joueuses ou joueurs classés, 2019 sera l'année du changement, pour l'AFT (mais aussi Tennis Vlaanderen) ce sont les douze mois précédents qui auront vu un vaste chantier, en gestation depuis quatre longues années, trouver son aboutissement. Il s'agit d'une réforme fondamentale élaborée pour la première fois au plan national et qui a exigé, de la part de certains d'entre nous, des jours et des nuits de réflexion, de consultations, de calculs, d'ajustements en tous genres, un travail titanesque et minutieux avec un unique objectif : que notre sport en sorte meilleur, des enfants aux moins jeunes, des tout bons aux moins bons.

Refuser l'immobilisme

Il n'est jamais facile de contenter tout le monde, de rencontrer tous les cas de figure quand on s'adresse à une "clientèle" aussi peu homogène, qui va en gros de 8 à 88 ans. Mais une fédération qui ne se remet pas en question, qui ne nettoie pas les araignées nichées dans les coins du plafond, est une fédération qui régresse. Les échos recueillis à l'annonce des modifications décidées sont heureusement et majoritairement positifs. Quant aux remarques négatives - je les appelle de mes vœux tant qu'elles sont constructives - il peut y en avoir de pertinentes, je vois d'ailleurs 2019 à la fois comme le début d'une nouvelle ère et comme une sorte de saison de transition à l'issue de laquelle un premier bilan sera dressé, avant que les classements ne deviennent bisannuels en 2020. Si une fédération comme la nôtre se porte bien en ces temps difficiles, si elle a su stabiliser ses effectifs, c'est notamment parce qu'elle refuse de vivre dans l'immobilisme. A tous les niveaux. Ceux qui ont mis en place la réforme savent à quel point l'implication des clubs a été - et sera - primordiale pour la réussite de l'entreprise, je veux les en remercier. Quant au projet "Mon Tennis", concocté par notre cadre sportif, il s'inscrit également dans le sens d'une approche plus moderne du développement de notre sport chez les jeunes.

Coupe Davis enterrée

En 2019 on "enterrera" la Coupe Davis, du moins telle qu'on la connaissait. C'est une compétition prestigieuse, qui avait le mérite d'exister, que tout champion, finalement, voulait accrocher à son palmarès, et qui nous a valu beaucoup de bons moments, mais qui le plus souvent nous coûtait aussi pas mal d'argent. Bien sûr lorsqu'on a la chance d'y faire des résultats et d'atteindre deux fois la finale, cela équilibre le compte "pertes et profits". En même temps, il faut reconnaître que si on a pu en arriver là c'est aussi parce que certains adversaires n'ont pu présenter leur meilleure équipe, et que si les meilleurs n'y participent pas, ou plus, la compétition elle-même perd de son sens. Le problème c'est que si la formule traditionnelle est ainsi condamnée, le format new look, discutable et discuté, semble déjà l'être tout autant. Ceux qui l'ont concocté derrière leur bureau n'ont pas davantage tenu compte du fait qu'en dernière analyse les joueurs restent maîtres de leur choix. Ils ont cru qu'en faisant juste miroiter des montants financiers soi-disant "énormes" tout irait de soi, y compris une période de la saison, fin novembre, qui court-circuite la préparation hivernale d'un grand nombre de joueurs. Quand en plus vient s'ajouter une Coupe du Monde alternative de l'ATP dès le mois de janvier suivant, qui va s'étonner si la nouvelle formule se plante à son tour ? Une Coupe Davis au format traditionnel répartie sur deux ans eût certainement été préférable, mais il n'y a rien eu à dire, les jeux étaient faits.

Tous à la Fed Cup

En attendant, il faudra faire avec. En commençant par un voyage au fin fond du Brésil qui s'annonce inconfortable, compliqué, mais loin d'être inaccessible sportivement. Et puis, comme la Fed Cup n'a pas changé de formule, on aura encore du tennis haut de gamme à se mettre sous la rétine avec le Belgique-France de la revanche début février au Sart Tilman. N'en doutez pas, on a une bonne équipe, le parcours d'Elise Mertens depuis deux saisons n'est pas loin de celui de David Goffin chez les hommes. Qui sait, si ça se met bien, elles peuvent peut-être même atteindre ce dont les gars ont tant rêvé : la gagner cette Coupe, comme Justine et Kim à leur époque. Pour ça, il faut commencer par battre les Françaises à Liège, et les filles auront besoin de leur public pour y arriver, ce public qui a porté plus d'une fois l'équipe de Coupe Davis vers l'exploit. Elles attendent de jouer en Belgique depuis 2013, ce n'est évidemment pas pour se retrouver dans une salle à moitié vide où les Français donneront de la voix, elles ne le méritent pas. Il vous reste un bon mois pour remplir le Country Hall, un mois au cours duquel le tennis va d'ailleurs revenir à la "une" de l'actualité de l'autre côté du monde. On va de nouveau se passionner, se coucher tard, se lever tôt, peut-être passer des nuits devant l'écran télé ou l'ordinateur.

Les attentes du padel

2018 fut la première année où le padel a fonctionné au sein de l'AFT de manière intégrée, tout en conservant ses bases propres, son ADN, et on se félicite d'avoir vu son nombre d'affiliés doubler lors des douze derniers mois, les attentes en termes de développement seront donc d'autant plus importantes en 2019. A mes yeux, il s'agit d'un sport à part entière, intéressant, amusant et complet, excellent comme loisir et passionnant en compétition de haut niveau pour les meilleurs, il ne s'agit pas d'un défoulement pour "has been" du tennis comme certains l'ont prétendu, il n'est même pas nécessaire d'avoir foulé un court pour le pratiquer, et, ce qui ne gâte rien, il ajoute de la vie dans les clubs qui ont choisi d'y consacrer l'un ou l'autre terrain.

La fidélité des partenaires

Pour conclure, tout le monde sait qu'une association comme l'AFT ne se gère pas sans aides extérieures. Elles sont institutionnelles, comme celle de l'ADEPS qui a plus que jamais soutenu et mis en exergue notre projet en 2018, se positionnant de manière identique pour 2019, ou celle de la Loterie Nationale fidèle à ses principes et fidèle partenaire du sport. Elles sont aussi commerciales. Dans cet ordre d'idée, décembre 2018 était une date-clé pour le renouvellement du partenariat avec nos deux principaux sponsors et partenaires traditionnels, Ethias et BNP Paribas Fortis. Je ne peux donc que me féliciter de les avoir vu nous confirmer leur confiance pour un nouveau bail, et remercier ceux - et celles - qui ont oeuvré - et oeuvreront - comme eux, à la prospérité de l'AFT. Quelle que soit la manière dont vous avez choisi de la commencer, je vous souhaite à tous une bonne année, et un millésime grand cru conforme à vos souhaits. Prenez soin de vous.

Pierre Delahaye
Secrétaire-Général AFT
 

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