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Ysaline Bonaventure a gagné 300 places en quatre mois

Après neuf mois de galères, de blessures en opérations, la Stavelotaine Ysaline Bonaventure, 23 ans, a repris la compétition en avril et reste sur quatre mois encourageants. De fin juin à fin octobre, elle est passée de la 480e à la 181e place mondiale, et elle a terminé l'année par la plus belle victoire de sa carrière, lors du tournoi 60.000 dollars de Toronto.
 

S'il y a une joueuse francophone qui paraît posséder les coups de tennis pour atteindre le Top 100, c'est bien Ysaline Bonaventure, mais si ce n'est pas le caractère qui lui manque, peut-être n'a-t-elle pas toujours fait preuve de l'extrême constance dans l'effort, de l'absolue exigence physique et mentale, pour s'imposer à ce niveau-là, alors qu'elle a pointé 140e mondiale, son meilleur classement, en juillet 2016. A l'époque, elle a également été stoppée, il faut le dire, par une série de contretemps physiques - deux opérations au poignet fracturé, suivie d'une autre à l'épaule - parmi les plus handicapants quand on joue au tennis. "Je n'ai pas pu tenir une raquette pendant huit mois, et pas joué en compétition durant neuf", rappelle-t-elle. Cette longue indisponibilité aura eu un seul avantage, comme un mal pour un bien : elle lui a permis de travailler physiquement avec le préparateur AFT Fabien Bertrand comme elle ne l'avait jamais fait auparavant, avec un programme diététique adapté, et elle en est certainement sortie plus affûtée. "J'ai bossé dur quatre à cinq mois et j'ai senti la différence", confirme-t-elle, "au delà des résultats, j'arrive à enchaîner beaucoup plus de matches. Il est plus difficile de s'astreindre à un régime quand on est sur le circuit et que l'on mange au resto tous les jours, mais j'essaie de tenir le programme."

En Hollande... avec le mari de sa coach

On sait que la trajectoire tennistique d'Ysaline a été plutôt atypique depuis qu'à l'âge de 14 ans elle est allée s'entraîner aux Pays Bas à l'INTIME Academy fondée par l'ancienne joueuse Noëlle Van Lottum et son mari Martijn Belgraver. Depuis, elle est non seulement devenue parfaite bilingue, mais elle a également noué avec la Hollandaise une sorte de relation "mère-fille" qui à la longue a néanmoins fini par lasser et ne plus porter sportivement les fruits attendus. "J'ai grandi et mûri, on saturait, on n'était plus vraiment sur la même longueur d'onde, elle comme moi", souligne Ysaline, "elle avait l'impression que je ne l'écoutais plus et je sentais que cela ne m'apportait plus suffisamment." On aurait pu croire, dès lors, le moment bien choisi pour (r)entrer full time dans le giron fédéral, "mais en Hollande je m'y sens bien depuis neuf ans", insiste-t-elle, "j'avais envie d'y rester "tennistiquement", avec le support AFT pour le côté physique. La solution ? C'est désormais le mari de Noëlle, Martijn, qui s'occupe de moi, et m'accompagne sur le circuit durant dix-huit semaines, il est également prévu qu'un coach de la fédé soit à mes côtés durant quatre semaines, pour le reste j'arrive à me débrouiller seule, avec des sparring partners et la famille. Mon papa, pensionné depuis une semaine, m'a dit que, si je voulais, il pourrait être là plus souvent, faut voir, c'est un ancien basketteur qui a son caractère, comme moi (sourire)."

Rien à défendre avant fin avril

"Je me doutais qu'après une aussi longue indisponibilité, la reprise ne serait pas simple", confie-t-elle. Malgré une finale à Antalya en ITF 15.000 dollars, elle s'est d'ailleurs retrouvée 480e mondiale fin juin. Depuis lors, elle a grignoté les points dans des tournois 25.000, 60.000 et 100.000 dollars - "ceux auxquels j'avais accès directement avec mon classement" -, soit 300 points en quatre mois à peu de choses près. "Ce qui est encourageant, c'est qu'elle a réussi quelques uns des meilleurs résultats dans les plus gros tournois, quarts de finale (dont un contre Belinda Bencic) et finale (contre la 28e mondiale Shuai Zhang à Astana) en 100.000 dollars, victoire en 60.000 dollars à Toronto (face à Patty Schnyder redevenue 140e mondiale, qui l'avait éliminée en qualifications de l'US open), la dernière de la saison et la première de sa carrière", glisse l'entraîneur fédéral Ananda Vandendoren. Prochain objectif ? "D'abord revenir à mon meilleur classement de 2016, et bien sûr j'aimerais viser le Top 100, mais je n'ai pas envie d'être obnubilée par ça. Avant ma blessure, dans mon contrat avec la fédération Wallonie/Bruxelles, l'objectif fixé était Top 110, mais neuf mois d'indisponibilité bouleversent le paysage." Son classement actuel n'en détermine pas moins les perspectives pour 2018. "Il me permet d'accéder aux qualifications des Grands Chelems et de tournois WTA, alors que je n'ai aucun point à défendre avant fin avril", continue Ysaline soutenue notamment par l'entrepreneur Laurent Minguet qui aide également Julien Cagnina depuis un an. "Dans l'immédiat, je vais prendre neuf jours de vacances en Thaïlande, et enchaîner avec deux semaines de physique en compagnie de Fabien Bertrand. Comme en 2016, lorsque j'avais pu affronter Azarenka à Brisbane, je commencerai l'année nouvelle là-bas, ou à Auckland, avant les qualifs de l'Open d'Australie."
 

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