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Roland Garros : le rêve est devenu réalité pour Joran Vliegen et Sander Gille

Ils l'ont fait ! Porte d'Auteuil, samedi après-midi, après la prometteuse finale dames Swiatek-Muchova, Joran Vliegen et Sander Gille vivront un moment dont rêve n'importe quel joueur ou joueuse de tennis. Ils disputeront une finale de Grand Chelem. Avec l'espoir de la gagner, comme Olivier Rochus et Xavier Malisse l'avaient fait il y a 19 ans. "Ils ont une bonne chance d'aller au bout", estime Oli.

"Une bonne chance"

C'est une expression du monde du sport pour qualifier l'un ou l'autre athlète qui surfe sur la forme du moment : il est "dans la zone". Notre paire de double de Coupe Davis est dans ce cas depuis le début du tournoi de Roland Garros. Cinq matches, cinq bons matches, cinq victoires, peut-être pas sur un nuage, mais pas loin. Et tant mieux s'ils ne réalisent pas encore tout-à-fait, parce que samedi il faudra jouer le sixième match comme les cinq autres. Car dans ce cas "ils ont une bonne chance d'aller au bout", prédit Olivier Rochus. Ce sera face à la quatrième tête de série du tournoi, le Croate Ivan Dodig et l'Américain Austin Karjicek (cousin éloigné de Richard), qui ont déjà disputé la finale l'an dernier. "Il y aura beaucoup de pression, mais nos gars n'ont rien à perdre et ils jouent très bien, j'espère qu'il pourra y avoir suffisamment de Belges dans le stade pour les supporter", continue Rochus. 

"Cela marque les gens"

Avec Malisse, Oli avait eu la chance qu'en 2004, un an après la "première" de Justine, on attendait les Belges en finale dames. Le vent avait mal tourné pour elles, mais nombre de nos compatriotes avaient profité du ticket pour reporter leurs encouragements sur nos surprenants duettistes que personne n'attendait, opposés aux chouchous du public français Llodra/Santoro. "Notre cas était différent", souligne encore Olivier, "nous étions des joueurs de simple qui adorions jouer en double, notre association était occasionnelle, on s'amusait. Eux c'est leur boulot, ce pourquoi ils jouent au tennis et font des sacrifices, se retrouver en finale de Grand Chelem c'est le graal ultime. Cela marque les gens; ils me parlent plus de ce titre en double que de ma carrière en simple. Il faut qu'ils en profitent.

"Dans le rythme idéal"

Ce qui frappe dans cette belle aventure c'est que Sander et Joran répètent qu'ils jouent calmes et relax, et qu'effectivement c'est l'impression qu'ils laissent sur le court alors que "c'est un rêve qui se réalise" sourit Joran Vliegen. "On travaille toute notre vie pour jouer ce genre de match. On est vraiment très à l’aise sur cette quinzaine, on est dans 'la zone', dans le rythme idéal. Et ce n’est pas fini." En attendant, ils se sont imposés ce jeudi on ne peut plus logiquement face au Hollandais Middelkoop et l'Allemand Mies classés une vingtaine de places au dessus d'eux. Après avoir sauvé puis manqué deux balles de break dans le premier set, ils ont pris le service de leur adversaire au meilleur moment pour s'imposer 6-4, avant de réussir un nouveau break en début de deuxième set (2-0), mais de se faire reprendre, avant de faire à nouveau la différence sur le dernier jeu de service adverse (7-5). Du beau travail.

"On savait qu'on en était capable"

"Cela fait plusieurs années que l'on se dit que l’on est capable de le faire", disent-ils. "Peut-être qu'avant c'était trop tôt. Là on est en finale mais on a toujours été convaincus qu’on avait le niveau pour y arriver. On joue ensemble depuis sept ans. Chaque année, on apprend de nouvelles choses, le travail n’est jamais fini. On va jouer une équipe très forte, mais on est très fort aussi. On a  justement montré qu'on était costauds mentalement en remportant la demi-finale sur un ultime break. Nous sommes en confiance, mais nous devons encore rester concentrés durant 48 heures. Il y a un dernier match à gagner. Il restera assez de jours la semaine prochaine pour "revivre" tout ça à tête reposée." Une chose est déjà sûre, ils n'auront jamais gagné autant de points ATP ni d'argent en prize money que durant cette quinzaine, et cela peut changer leur vie.
 

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