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Roland Garros : l'horizon s'ouvre pour Elise Mertens, victorieuse de la 3e mondiale

Après deux premiers matches plutôt laborieux Porte d'Auteuil, on ne savait pas trop quoi attendre de notre 28e mondiale Elise Mertens face à la numéro 3 à la WTA, l'Américaine Jessica Pegula. Le moins que l'on puisse écrire est que la surprise a été agréable, surtout lors d'un premier set qui compte parmi les meilleurs de sa carrière. La voilà en 1/8e de finale comme l'an dernier. Et, d'un coup, la route s'ouvre peut-être sur son meilleur résultat Porte d'Auteuil.

"Mes coups rentraient"

Elise Mertens avait clairement souligné, après sa victoire au deuxième tour face à la Colombienne Camila Osorio, que la compétition allait changer de dimension avec la troisième mondiale Jessica Pegula et que son niveau de jeu, son agressivité, devraient suivre si elle voulait avoir une chance d'égaler sa performance de 2022. Ce qu'elle avait montré jusque là sur les courts parisiens, après une préparation à nouveau chahutée par ses problèmes d'épaule et des performances au service un peu bancales, n'incitaient pas à l'euphorie, mais on sentait qu'elle y croyait. Elle n'avait plus battu une Top 5 depuis plus de deux ans, mais n'avait jamais perdu contre Jessica Pegula.

Ce n'est pas la première fois qu'elle entame un Grand Chelem sans briller et qu'avec son esprit de combat, elle grandit tennistiquement dans le tournoi. C'est manifestement ce qui s'est produit ce vendredi. On s'est même quelque peu frotté les yeux en la voyant débouler au premier set toutes voiles dehors, étranglant littéralement une Américaine dépassée qui n'arrivait pas à prendre pied dans le match et à laquelle elle n'allait au total laisser que quatre jeux (6-1, 6-3 en 1 h 22). On ne rêvait pas. La Limbourgeoise prenait bien les risques annoncés "et mes coups rentraient", souriait-elle.

"Le meilleur set du tournoi"

Au service, elle ne passait toujours que 50 % de premières balles mais en faisant... 91 % des points sur celles-ci et 55 % sur les deuxièmes, avec aucune balle de break contre elle, une démonstration. "Le meilleur set du tournoi féminin", a estimé Justine Henin. "Il fallait que je sois agressive, j'ai vraiment attaqué, je suis allée au filet, j'ai couru sur toutes les balles", disait Elise. "Je n'ai presque pas commis de fautes. Mentalement j’étais présente et notamment sur mes premiers services, elle ne trouvait pas de solution. C'est vraiment le niveau que je suis capable de produire. J'avais l'impression de jouer à domicile sur ce court historique où Nadal a multiplié les exploits. Je suis tellement fière". 

Après une envolée pareille, on se doutait qu'il y aurait, un moment, des passages plus délicats, un peu moins de points au service, un peu plus de fautes, une Américaine qui, du coup, retrouve quelques couleurs. Ce fut le cas au deuxième set, beaucoup plus accroché, où Jessica Pegula a parfois mené le jeu. Mais, dans la difficulté, notre compatriote est non seulement parvenue à breaker une nouvelle fois son adversaire, mais également à remporter son service à 4-3 en sauvant trois balles de break dans un jeu interminable. "C'était la clé du match, le jeu qu'il fallait absolument gagner. En face, il y avait une grande compétitrice et j'étais un peu plus nerveuse. Après j'ai pu me relâcher", reconnaissait-elle. "J'ai joué mon meilleur tennis au premier set et je me suis battue pour gagner au deuxième, je suis heureuse de mon niveau. Je vais encore regarder le match à tête reposée, cela permet de mieux voir les choses."

Contre Pavlyuchenkova pour un premier quart de finale

Il y aura donc une Belge en 1/8e de finale du simple dimanche - soit dit en passant, il n'y a déjà plus de Français(e) -, et les oracles qui attendaient un duel Pegula (WTA 3)-Potapova (WTA 25) auront donc plutôt droit à un Mertens (WTA 28)-Pavlyuchenkova (WTA 333) totalement ouvert. Avec l'hécatombe constatée en première semaine parmi les têtes de série - Pegula s'ajoutant à Garcia, Sakkari et Kvitova, d'autres Top 10 prématurément sorties -, l'horizon s'ouvre pour plus d'une joueuses, dont Elise, du moins jusqu'en demi-finale. 

Anastasia Pavlyuchenkova n'est certainement pas un 1/8e de finale inaccessible pour notre compatriote, qui n'a jamais atteint les quarts de Roland Garros. La Russe a plongé au classement après avoir été longtemps absente des courts pour blessures, mais elle a aussi joué la finale Porte d'Auteuil et a été 11e mondiale en 2021. Pour la gagnante, Avenesyan, Muchova ou Begu au tour suivant ne s'annoncent pas intouchables non plus. "Le tournoi n'est certainement pas fini pour Elise", a conclu Justine Henin. "Je vais en tout cas tout donner dimanche", a promis la Limbourgeoise.

Dans la foulée, notre insatiable compatriote, contente de n'avoir pas concédé un set de l'après-midi, a également gagné son double avec l'Australienne Storm Hunter en un peu plus d'une heure. De son côté, notre paire de Coupe Davis Vliegen/Gille a poursuivi sur sa lancée de belle manière en survolant son deuxième tour face au duo tchéco-vénézuélien Jebavy/Martinez, 6-1, 6-2 en seulement 45 minutes. En revanche, en double dames, Zanevska, Zimmermann et Bonaventure ont été éliminées.

 

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