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Roland Garros : l'adversaire de David Goffin à Roland Garros a aussi gagné... à Havré

David Goffin a laissé très belle impression au premier tour de Roland Garros dimanche, en n'abandonnant que quatre jeux à Ricardas Berankis et en jouant le tennis que l'on attend, lui le premier. C'était pratiquement le match parfait.  "Mon meilleur premier tour à Roland", s'est-il même réjoui. Sur la route de l'"ogre" Rafael Nadal au troisième tour, il doit logiquement pouvoir confirmer ce mercredi face au jeune Serbe Kecmanovic... d'autant qu'il le connaît très bien. On vous explique.

Vainqueur lundi après-midi, à l'issue d'un marathon en cinq sets - 6-0, 6-7 (7-9), 5-7, 6-3, 6-4 -, de l'Américain Denis Kudla (ATP 81), pas vraiment un spécialiste de la surface, c'est donc Miomir Kecmanovic - 85e mondial à 19 ans (il en aura 20 fin août) - qui sera l'adversaire de David Goffin ce mercredi au deuxième tour de Roland Garros. On ne dira pas non plus qu'il s'agit d'un fan de la terre battue, puisqu'il n'avait remporté jusque là que quatre matches sur la brique cette année, tous en qualifications. En revanche, il avait causé une juvénile surprise en atteignant les quarts de finale à Indian Wells, éliminé par Raonic. Pour la petite histoire, c'est ce même Serbe ambitieux que l'on avait remarqué en Belgique lors de l'été 2017, il s'était imposé dans le tournoi Future 15.000 dollars de Havré, avant d'atteindre les demi-finales à Arlon la semaine suivante. 

"On s'est entraîné ensemble à Tenerife"

Malgré le jeune âge du Serbe, David non plus ne se retrouvera pas en terre inconnue ce mercredi, Kecmanovic lui-même se chargeant d'éclairer notre lanterne. "J'étais en stage à Tenerife avec Goffin en fin d'année dernière, alors oui, on se connaît plutôt bien", sourit-il, "on s'est entraînés ensemble tous les jours, on s'est très bien entendus, pour peu que je m'en souvienne c'est souvent lui qui gagnait, mais c'est un gars simple et qui a les pieds sur terre pour quelqu'un qui a joué Top 10. Quand il a battu Federer au Masters j'y étais, je l'ai regardé, je ne voulais pas qu'il gagne, je préférais Roger, mais il avait joué de manière incroyable, c'est excitant d'avoir vu ce genre de gars à la télé et de se retrouver face à lui, c'est spécial. Il joue vite, prend la balle tôt, mais j'aime bien ça. Avec mon entraîneur, on aurait voulu suivre une partie de son premier tour, mais c'est allé trop vite, le temps de manger c'était fini (sourire). Gagner mon premier match en Grand Chelem, qui plus est après avoir été mené deux sets à un c'est déjà formidable, mais je suis jeune et j'ai faim de victoires."

"Je n'avais rien d'autre à faire"

A la question de savoir si un joueur de moins de vingt ans peut aujourd'hui gagner un Grand Chelem, le sympathique garçon n'hésite pas une seule seconde : "Tout peut toujours arriver, mais pour moi maintenant c'est impossible. Rafa ici, Federer à Wimbledon, Djokovic partout, et puis Tsitsipas, Zverev, Thiem... tant de bons joueurs, sans parler du volume physique nécessaire, cinq sets, six matches... non je ne crois pas ça possible pour l'instant." Et quand on lui demande pourquoi, enfant, il a choisi le tennis, il prend carrément tout le monde de court : "Parce que je n'avais rien d'autre à faire, je m'ennuyais, j'ai essayé ça, et maintenant Novak Djokovic me donne des conseils ."

Flipkens éliminée...

Décidément, Kirsten Flipkens ne gagnera pas un match sur terre battue cette saison. Elle s'est en effet inclinée au premier tour face à la 59e mondiale Monica Puig, 1-6, 5-7, et n'en était pas surprise : "Lors du premier set, je n'étais pas du tout dedans. Dès les premiers échanges. A 0-3, il y a certes eu un jeu de 15 minutes qui aurait pu tomber d'un côté comme de l'autre, mais je savais que la confiance, nécessaire pour gagner une telle partie, n'était pas là, avec la pluie en plus qui s'invitait sur mes lunettes, j'étais presque plus embêtée par ça (pâle sourire)... Il y a cinq ou dix ans c'est une rencontre que j'aurais perdue sur un double 1-6, mais, là, à 1-6, 0-3, je me suis dit "ok essaie quand même d'entrer dans ce match", et heureusement, sur l'expérience, cela a tourné un peu, je me suis retrouvée à servir pour le set à 5-4, mais en sachant que c'était déjà un demi-miracle. Au départ de cette saison sur terre, il y a eu... la Fed Cup sur dur, c'était un choix, mais la semaine suivante j'ai dû abandonner à Istanbul. En plus, la semaine dernière à Nuremberg, sous la pluie, j'ai été victime d'un refroidissement, et comme je n'aime pas prendre des antibiotiques, surtout que je ne savais pas quand je jouerais ici, ma santé a eu des hauts et des bas, je n'étais pas prête à 100%." Bien qu'elle reste engagée en double Porte d'Auteuil avec Johann Larsson, c'est peu dire que Flipkens attend  avec impatience la saison sur herbe, sa préférée, même si à 33 ans elle avance semaine après semaine sans savoir de quoi l'avenir sera fait. C'était peut-être son dernier match de simple à Roland Garros, peut-être pas...

... Mertens doit se méfier

Rappelons que, deuxième Belge restant en lice, Elise Mertens affrontera ce mercredi la "régionale de l'étape" et à coup sûr chouchou du public parisien, la toute jeune Diane Parry, même pas 17 ans, présentée comme "plus gros espoir du tennis français" et déjà comparée à Mauresmo par Marion Bartoli. L'ambiance 100 % belge pour le premier tour d'Elise va se transformer en "chaudron bleu" pour le deuxième, il vaudra mieux avoir les nerfs solides. "Je ne peux rien dire sur elle, sinon qu'elle sera dans la peau de la fille qui peut tout donner parce qu'elle n'a rien à perdre, je sais que c'est un match dangereux", dit notre compatriote. "Je ne suis pas vieille, mais par rapport à elle... ça fait un peu drôle de dire que je vais faire parler mon expérience, je reste en tout cas sur les sensations de mon troisième set lundi où j'ai vraiment joué un bon tennis." Quant à la fille de Boulogne-Billancourt, qui, chose rare, a changé seulement il y a quatre ans son revers à deux mains pour celui à une main "à la Justine/Amélie", on la dit calme et posée, genre force tranquille : "Je vais essayer de faire au mieux, et on verra ce que cela peut donner face à une 20e mondiale."

Élise Mertens et David Goffin sur le même court à partir de 11 h

Les deux Belges qualifiés pour le deuxième tour joueront l'un derrière l'autre sur le même court 14 ce mercredi. Honneur aux dames, Élise Mertens ouvrira le bal face à Diane Parry, avant que David Goffin n'affronte Miomir Kecmanovic.

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