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Que devient une fédération de tennis... sans tennis ?

Comme tous les autres, le monde du tennis est à l'arrêt, sans savoir jusqu'à quand, même si au niveau international on avance le 7 juin comme date de reprise de compétition. A l'AFT, on n'entraîne plus, mais on (télé)travaille.

Depuis une semaine, si on encourage toujours, à titre strictement individuel, les gens à sortir, marcher, courir, l'ensemble des activités sportives sont à l'arrêt dans notre pays. En ce qui concerne le tennis, tous les clubs sont fermés, on n'y joue plus, même en privé, on n'y donne plus aucun cours. "Ce n'est pas évident. Certains moniteurs en vivent, ils sont indépendants. Comme d'autres, ils n'ont plus de revenus, sans savoir combien de temps cela va durer", rappelle Olivier Davin le directeur sportif fédéral. Pour l'heure, dans le tennis francophone, seules trois élites de haut niveau ont encore le droit de s'entraîner normalement, à condition que ce soit annoncé/programmé suffisamment à l'avance et seulement dans les installations fédérales montoises qui, pour le reste, demeurent closes. Il s'agit de Joachim Gérard, notre champion de tennis en fauteuil, de David Goffin qui, ayant rejoint sa résidence à Monaco, a peu de chances d'y venir, et d'Ysaline Bonaventure qui consacre cette première quinzaine à de l'entretien physique.

D'un extrême à l'autre 

"Il reste douze semaines avant la date de reprise annoncée, sauf blessure jamais un pro du tennis n'a eu un tel temps de pause devant lui, même en hiver où l'espace de préparation se réduit d'ailleurs comme peau de chagrin", dit le coach d'Ysaline, Germain Gigounon. "Là, on passe carrément d'un extrême à l'autre, et par nature je préfère y voir le positif, comme la possibilité de travailler des choses souhaitables dont on n'a pu s'occuper par manque de temps. On a la chance unique de pouvoir le faire, mais il faut en même temps éviter la saturation chez une joueuse en mal de compétition, trois mois d'entraînement c'est beaucoup, l'idée serait plutôt de fonctionner par blocs spécifiques de deux ou trois semaines." Cette chance unique, les autres ne l'ont pas, on parle ici des Gauthier Onclin, Arnaud Bovy, Clément Geens, Louis Herman, Marie Benoit, Kimberley Zimmerman, ou des juniors Raphaël Collignon, Romain Faucon, Martin Katz, ainsi que de tous les jeunes des Centres de formation. On peut dire que les plus privilégiés possèdent un court en plein air à la maison, mais ils ne sont pas nombreux, et sont tenus eux aussi au confinement familial. "Il est évident qu'il faudra de toute façon au moins deux ou trois semaines à tous ces joueuses et joueurs, qui n'auront pas eu l'occasion de faire de tennis durant je ne sais combien de temps, pour retrouver la compétition dès le moment où ils auront pu reprendre un entraînement normal", conclut le directeur technique de l'AFT Thierry Van Cleemput.

Interclubs

Depuis le début, l'AFT observe à la lettre les directives gouvernementales, et insiste sur le sens civique de tous. Ses entraîneurs sont confinés chez eux, des consignes de maintien en forme physique à domicile ont été délivrées aux jeunes du Centre qui ont également reçu des données scolaires de la part de l'athénée Bervoets avec laquelle le Centre collabore. "On leur a surtout dit : "rentrez chez vous, protégez-vous, protégez les autres"", insiste Thierry Van Cleemput. "De notre côté, alors que nous sommes au coeur de différentes phases de restructuration, on est obligé de sortir de notre folle animation quotidienne où l'on n'a pas une minute à soi, cela nous permet aussi de prendre le temps de peaufiner les projets. De toute façon, les règles sont strictes, personne n'a le choix." "J'en profite pour tout mettre en ordre, mais en restant à la maison", continue Olivier Davin. Quant à la cellule administrative de Wierde, "elle ne manque pas de boulot, mais tout le monde télétravaille sauf si une présence coordinatrice sur le site s'avère réellement indispensable", explique le secrétaire général adjoint Samuel Deflandre, "on n'est pas si nombreux, et il reste pas mal de choses à régler minutieusement au niveau réglementaire ou pour préparer la suite, je peux déjà vous assurer que l'on fera tout pour que les interclubs se déroulent, quitte à remodeler le calendrier en fonction de la date de reprise." 
 

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