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David Goffin ira bien au Masters comme réserviste

Tsonga éliminé à Bercy, le Liégeois est assuré d'être réserviste au tournoi des maîtres londonien... que Raonic, blessé, risque de manquer. Quant à Murray, il sera bien lundi le 26e numéro un mondial de l'histoire.

Après le couac de l'US Open, le team Goffin avait décidé de maintenir le lourd programme de fin de saison pour remettre David sur les rails, "quitte à finir la saison fatigué au Masters 1000 de Paris/Bercy et à assumer". Le plan s'est déroulé (presque) sans accroc. Et même lors de ce sixième tournoi disputé d'affilée (73 matches sur l'ensemble de l'année), même en manquant de fraîcheur dans son jeu ("David n'en peut plus", reconnaissait son coach Thierry Van Cleemput), le Liégeois a eu sa chance dans le huitième de finale parisien contre Marin Cilic. Au point d'en sortir encore avec un goût de trop peu. Un huitième de finale stressant, disputé sur le fil du rasoir, dont le Croate, qui termine la saison en forme et en confiance - titré à Bâle, il en était à sept victoires en dix jours... et sur sa lancée il a battu Djokovic vendredi en quart ! -  est finalement sorti victorieux au terme d'un tie-break épique où notre compatriote a sauvé cinq balles de match et en a manqué une de troisième set. 

Dans une première manche entamée avec le handicap d'un service abandonné d'entrée (0-2), mais où les deux joueurs perdirent encore chacun deux fois leur engagement, David ne parvint jamais à profiter de l'étonnant chassé-croisé et à refaire son retard, affichant à peine 47 % de premières balles (3-6). Difficile de remporter un set à ce niveau lorsqu'on perd son service trois fois sur cinq. Plus encore, c'est lors de la deuxième manche que notre compatriote laissa passer sa chance lorsqu'il prit l'ascendant à 5-3, service à suivre. Une fois encore, malheureusement, alors qu'il n'avait concédé aucune balle de break jusque là dans cette manche, il choisit ce moment crucial pour délivrer un jeu catastrophique, perdu blanc. "Catastrophique est bien le terme qui convient pour qualifier la manière dont David a servi", convenait Van Cleemput, "malgré le goût de trop peu il n'a pas été à la hauteur, il faut être lucide."

Dominic Thiem dernier qualifié pour le Masters

Dans la foulée, Goffin sauva encore la mise en gagnant un jeu à 5-5 au cours duquel il commit deux doubles fautes, et se retrouva mené 3-6 dans le tie-break pour revenir à 6-6, obtenir une balle de troisième set, et s'incliner 9-11 à la sixième balle de match pour Cilic, qui obtenait donc légitimement le droit de disputer le Masters une semaine avant la finale de la Coupe Davis avec la Croatie face à l'Argentine. Quelle fin de saison ! Vendredi soir, le dernier point d'interrogation tombait en vue de l'ultime rendez-vous londonien. Berdych et Tsonga éliminés (respectivement par Murray et Raonic), c'est bien Dominic Thiem qui, malgré une fin de campagne plus que poussive, conserve la huitième place qualificative et s'ajoute aux Djokovic, Murray, Wawrinka, Nishikori, Raonic, Monfils et Cilic déjà assurés de la qualification.

David ira lui aussi à Londres, mais comme réserviste. Seul Tsonga pouvait l'en priver en allant en finale, ce qui ne fut donc pas le cas. Cette place de réserviste permettra au Liégeois de participer quand même à la prestigieuse fête finale ATP, d'en goûter l'ambiance au terme d'une belle saison, de s'y entraîner durant une semaine avec les meilleurs, et de toucher accessoirement un chèque de 95.000 dollars même s'il ne joue pas.

Goffin : "Cet hiver, ce sera vraiment important"

"Même comme réserviste, j'avais bien l'intention d'y aller", disait-il. "Je m'y suis déjà une fois rendu pour recevoir le prix du "come-Back de l'année". Ça m'avait vraiment plu, c'est une salle incroyable, un superbe événement. Je n'ai jamais été dans cette position : devoir me tenir prêt et attendre pour peut-être jouer ou pas, donc on verra bien. Contre Cilic, j'ai fait mon maximum, pas de regrets, mais je sais aussi qu'il y a des moments que j'aurais pu mieux gérer, quand on breake deux fois Marin en un set et que l'on a autant de balles de jeu... j'ai loupé beaucoup d'occasions... peut-être en m'impliquant un peu plus sur 2 ou 3 points, ça aurait pu faire toute la différence. 

A 5-3, je suis bien dans le deuxième set, et je joue un très mauvais jeu. Est-ce la fin de saison ? Tout le monde me parle de ça, mais je ne sais pas, c'est dur à expliquer. Un match où je fais un mauvais jeu cela peut m'arriver en milieu d'année. Il a très bien retourné pendant toute la partie, c'est lui aussi qui fait que je rate. C'était une saison assez dure, mais une très belle année. L’an passé, je n’ai pas eu de repos, pas de préparation à cause de la finale de la Coupe Davis. Je n'ai pas pu retravailler certaines choses. Cet hiver, ce sera vraiment important, on va mettre l'accent sur pas mal de choses au niveau physique, et repartir en profondeur dans le tennis, retravailler dur sur le terrain, un peu tous les coups, essayer de gagner un petit truc en plus avant de repartir pour la nouvelle saison. Je pense encore pouvoir développer pas mal de choses dans mon jeu. Est-ce que je vais y arriver ou pas ? En tout cas, je vais tout faire pour
."

Murray numéro un mondial sans jouer

10e mondial au classement pris en compte, notre compatriote, ATP 12, est désigné pour le Masters en tant que deuxième réserviste, le premier étant Berdych. Mais, samedi, la surprise a été totale à Bercy lorsque Milos Raonic est venu annoncer qu'il était incapable de disputer sa demi-finale contre Andy Murray. "Contre Tsonga en quart de finale, à 4-2 au premier set, j'ai commencé à ressentir une douleur à la jambe droite", a expliqué le Canadien. "Au début, je n'y ai pas trop pensé, mais ce matin j'avais dû mal à marcher à la sortie du lit. J'ai passé une IRM et elle a révélé une déchirure au quadriceps droit. Je ne suis pas en mesure de jouer contre Andy. C'est encore possible d'être au Masters, mais on m'a dit qu'il fallait 5 à 10 jours pour récupérer, donc ça va être juste." Et si c'est trop juste, c'est Tomas Berdych qui monte d'un cran pour le remplacer, Goffin devenant alors première réserve. Sait-on jamais ce qui peut encore se produire...

Si forcément le public n'a guère apprécié la tournure des évènements samedi à Bercy, Andy Murray, lui, ne s'en est pas plaint. L'énorme pression pesant sur ses épaules, et que l'on avait déjà ressentie en quart de finale contre Berdych - 7-6 (9), 7-5, il a été mené 1-6 dans le tie-break du premier set -, s'est d'un coup évaporée. Djokovic décidément en nette perte de vitesse et éliminé en quart de finale par Cilic, il lui suffisait en effet d'aller en finale pour devenir pour la première fois numéro un mondial, consécration largement méritée même si encore impensable au moment de Roland Garros alors qu'il comptait 8.000 (!) points de retard sur l'implacable machine à gagner serbe. Le 26e numéro un mondial de l'histoire a donc pu disputer l'esprit plus tranquille une finale qui l'opposait à la surprise du chef, John Isner, qui, dans l'autre demi-finale, a infligé 18 aces à un Marin Cilic qui a peut-être payé la note des efforts consentis depuis deux semaines. Comme on le pensait, l'Ecossais s'est imposé à l'Américain mais, là encore, en trois sets plus accrochés que prévu, 6-3, 6-7 (4), 6-4.
 

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