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Les qualifications de l'Open d'Australie, une première pour Marie Benoit

C'était l'objectif de l'Eupenoise Marie Benoit cette année : entrer pour la première fois dans les qualifications des tournois du Grand Chelem. Bien sûr, elle ne pouvait deviner ce qu'allait devenir 2020. Elle a néanmoins failli y parvenir à Roland Garros. Ce n'est que partie remise, ce sera pour le tout début 2021.

Son meilleur classement

A 25 ans, Marie Benoit affiche déjà quelques années au compteur sur le circuit. Son premier titre en tournoi ITF 10.000 dollars date, en effet, de 2012. Depuis elle en a gagné cinq, mais aussi trois 25.000, dont le dernier au début de cette année à Daytona en Floride. Elle a petit à petit progressé au ranking WTA pour atteindre cette année son meilleur classement, autour de la 230e place mondiale. Elle a notamment passé quatre tours au 125.000 dollars de Prague, y battant l'Américaine Varvara Lepchenko. Ce qui, une fois n'est pas coutume, lui a permis non seulement de gagner 25 places au classement mondial mais aussi de repartir avec un chèque de 34.000 dollars qui lui a un peu facilité la vie. Il faut savoir qu'à ce niveau de classement et de tournois, le circuit pro coûte plus qu'il ne rapporte. Une saison normale se chiffre pour Marie, qui vit toujours chez ses parents, autour de 50/60.000 euros, et c'est la première année qu'elle s'en approche en prize-money. Il lui est arrivé de devoir se contenter de trois fois moins. "Avec l'aide que je reçois et les interclubs que je dispute, ça peut s'équilibrer", glisse-t-elle.

Une formation en nutrition

La tête bien faite, Marie avait pointé 25 ans comme un âge charnière dans son plan de carrière tennistique, mais, si elle a entamé à distance des formations en nutrition naturelle et en alimentation sportive - "ça m'intéresse, j'arrive à adapter mes horaires sans trop de pression, j'ai passé un premier examen il y a un mois" -, elle n'est pas encore prête à arrêter le niveau international, elle n'est pas allée au bout de sa passion. "J'étais dans une belle dynamique quand on n'a plus pu jouer, tous mes objectifs sont tombés à l'eau, reportés d'un an, même si pour Roland Garros à deux semaines près j'avais le classement pour entrer dans les qualifs. En tant qu'élite sportive, en communauté germanophone, j'ai heureusement pu continuer à m'entraîner à Eupen, et surtout je n'ai pas l'impression d'avoir utilisé au maximum mes possibilités. Bien sûr, je me pose des questions, c'est dans ma nature, surtout dans une famille où tout le monde a fait des études, et je ne vais pas encore faire dix ans comme ça. On ne sait pas toujours soi-même lorsqu'on a atteint son plafond, mais je n'en ai pas l'impression et l'envie est toujours là, j'ai gagné en maturité, en constance, j'ai retravaillé les variétés de mon jeu, je me sens mieux armée. Service, coup droit, gestion des matches... je sais qu'il y a encore des progrès possibles."

"Pas plus facile en 2021"

Qui plus est, ce n'est pas au moment où une joueuse touche au Graal que sont les Grands Chelems, qu'elle pense à abandonner. Dans un premier temps, elle ne pourra malheureusement y goûter dans le cadre légendaire qui fait rêver lorsqu'on est enfant, puisque les qualifications féminines de l'Australian Open n'auront pas lieu à Melbourne mais à Dubaï (9/13 janvier). "D'un côté c'est dommage, je ne suis encore jamais allée en Australie, de l'autre les conditions n'auraient pas été évidentes là-bas. De nos jours il faut prendre les choses telles qu'elles sont, et c'est plus stressant, il est difficile de s'organiser, tout peut changer en dernière minute, tout est plus compliqué, trouver des avions, voyager... et comme c'est moi qui m'en occupe seule. Déjà, hors Australie, on ne sait toujours pas à quoi va ressembler le calendrier WTA/ITF fin janvier, début février. Je ne suis pas sûre que ce sera plus facile en 2021."

"J'étais trois dehors"

C'est donc le 2 janvier que l'Eupenoise s'envolera pour Dubaï (3 h de décalage horaire) après avoir pu passer les fêtes en famille. "Jusqu'il y a peu j'étais toujours "trois dehors" (à trois places d'en être, ndlr) pour ces qualifs, mais je n'étais pas inquiète. Il a suffi que le tournoi annonce ses "wild cards" le soir du réveillon de Noël pour que ça entre: trois Australiennes, 129, 130 et 140e mondiales, accédant au tableau final. Le fait qu'Ysaline (Bonaventure) sera là-bas elle aussi est un avantage. Elle a l'expérience, on se connaît, on passe volontiers du temps ensemble, on s'est entraînées quelques fois à Mons, elle est disponible pour moi, c'est très gentil de sa part." Marie aura également un coach à ses côtés aux Emirats arabes unis en la personne de Xavier Le Gall de la fondation Hope and Spirit qu'elle a intégrée l'an dernier. "Je m'entraîne à Eupen dans de bonnes conditions avec Olivier Zimmermann et Marc Vogel, mais ils ne peuvent m'accompagner qu'une dizaine de semaines sur le circuit. Dès lors le soutien de la fondation est important, il me permet de combler en partie cette lacune avec des entraîneurs qui ont un oeil neuf sur mon tennis, ce qui est intéressant pour mon développement, ou d'avoir accès à des stages enrichissants comme celui d'Abu Dhabi l'an dernier, c'est un atout supplémentaire.
 

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