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La Belgique garde sa place en Coupe Davis

Week-end réussi pour la Lotto Belgian Davis Cup Team, dans une salle hasseltoise surchauffée comme aux plus belles heures de la compétition. Après une entame chahutée samedi (1-1), nos compatriotes ont remis les pendules à l'heure dimanche face à l'Ouzbekistan, s'imposant comme attendu en double tandis que Joris De Loore, principal artisan de la qualification, apportait la dernière pierre à l'édifice face au numéro un adverse (3-1).
 

Dimanche sur le coup de 17 h, dans la coquette salle d'Hasselt transformée en chaudron par 2000 supporters enthousiastes, plus personne ne parlait de la cruelle défaite de Kimmer Coppejans la veille face au numéro un ouzbek Khumoyun Sultanov.
On n'y faisait allusion que pour saluer le fait que ses 3 h 11 d'épuisante bataille avaient pas mal entamé son adversaire et n'ont pu que faciliter la tâche de Joris De Loore lors du match décisif.
De Loore qui, en s'imposant dans ses deux matches de simple, est donc le principal artisan de la qualification de l'équipe belge, obtenue sans David Goffin resté sur le banc durant les deux jours parmi les autres joueurs et le staff - il fera d'ailleurs encore l'impasse sur le Challenger de Saint-Tropez cette semaine, reportant sa rentrée à celui d'Orléans dans huit jours.
 
De Loore sans perdre un set
 
La Belgique ayant gagné le double et le premier simple de la journée, le dernier match, superflu, n'a pas été disputé. Pour sa première en tant que capitaine, Steve Darcis pouvait donc être content, également de l'état d'esprit qui a régné dans l'équipe durant toute la semaine.
"On sent que Steve était encore lui-même joueur il n'y a pas longtemps, cela fait une vraie différence, il est plus relax, plus à l'aise, il trouve les bons mots, j'aime bien, disait Joran Vliegen.
Bien sûr, tout heureux qu'il soit, Steve sait qu'il n'y a pas non plus de quoi grimper au rideaux parce qu'on a éliminé l'Ouzbekistan et ses 400 ou 700es joueurs mondiaux. Si l'on n'y était pas parvenu, même sans David, le camouflet aurait été cinglant. On aurait d'ailleurs pu se passer des quelques frayeurs qui ont émaillé le week-end. Comme ce deuxième set concédé dimanche en double par Vliegen et Gillé, rebaptisés "les Bryan" dans l'équipe, face aux juvéniles et inexpérimentés Fomin/Shin (3-6) après avoir survolé le premier 6-1 et avant de dominer le troisième 6-2.
"Je n'ai jamais paniqué, soulignait Darcis, "il y avait une telle différence de niveau."
"Perdre un set face à une équipe plus faible ce sont des choses qui arrivent, tant qu'on gagne à la fin, dans cette deuxième manche ils jouaient tout ou rien en retour, en souriant, et ça passait, ajoutait Sander Gillé.
 
Joris De Loore, lui, n'a pas perdu un set de tout le week-end, nous remettant dans la course samedi et gagnant le point de la victoire de manière convaincante dimanche. Il avait dit samedi soir qu'il avait le jeu pour battre Sultanov, et cela s'est confirmé sur le court. Même si ce n'était plus tout-à-fait le même Ouzbek qui avait été au bout du bout samedi contre Coppejans, on a bien compris que la puissance et la lourdeur des frappes ou du service du Brugeois lui posaient plus problème. C'est simple, De Loore, vainqueur 6-3, 6-4 en moins d'1h30, n'a pas concédé une seule balle de break sur le match.
"J'étais un peu nerveux au début, mais au fil du temps c'est passé. Il s'agit d'abord d'une victoire d'équipe, mais rapporter deux points qui font la différence fait évidemment plaisir", souriait-il.
 
Que faire de cette compétition ?
 
La Belgique s'est donc qualifiée... mais pour quoi ? Dans cette Coupe Davis, qui s'est tellement fourvoyée que plus personne n'y voit clair, nous avons, en fait, gagné le droit ce week-end de disputer au début de l'an prochain les qualifications pour les phases finales de l'épreuve. Une épreuve qui plus que jamais semble sur le grill, avec des poules finales qui se disputent dans des salles vides - les Belges l'ont eux-mêmes vécu à Madrid ou à Hambourg - sauf pour les matches de la nation qui joue à domicile. Qui plus est cette année le trophée va se disputer à Malaga... sans l'Espagne qui s'est faite éliminer. Cela pourrait ressembler à un enterrement de première classe, en contraste saisissant avec notre rencontre à l'ancienne contre le modeste Ouzbékistan dans une arène comble chauffée à blanc.
 
"La dernière fois que j'ai joué en Coupe Davis il y avait deux personnes dans le stade, raconte encore Steve Darcis. "Là, j'ai retrouvé l'ambiance que j'aime, dans un rôle dont j'avais toujours rêvé, c'était magique."
Tout le monde a l'air aujourd'hui d'accord pour dire qu'il va falloir faire quelque chose pour que cette belle et traditionnelle compétition ne se retrouve pas bientôt à l'état de souvenir dans un calendrier où une chatte n'y retrouverait pas ses jeunes. Facile à dire, mais faire quoi ? Comment en arriver à ce que la compétition retrouve son charme, son attrait, autre que pécunier, et soit disputée par les meilleurs ?
Nous voilà revenus pile au point de départ. Marion Bartoli vient, par exemple, de proposer de revenir au format à domicile/à l'extérieur et de l'organiser tous les trois ou quatre ans, comme un grand événement, avec qualification pour les Jeux olympiques.
Et Steve, il en pense quoi ?
"Ce n'est pas mon job, ni de mon ressort, mais on voit bien qu'il faut retrouver les fondamentaux, les rencontres à la maison ou en déplacement, et peut-être qu'on ne doit plus la faire chaque année, mais là c'est pourri, toutes ces salles vides donnent envie de pleurer."
 

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