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Johan Van Herck de la Coupe Davis à la Fed Cup : "Le même travail... pas les mêmes douches"

Premier rendez-vous au Country Hall de Liège ce mercredi pour les joueuses de Fed Cup. Le France-Belgique de samedi et dimanche s'annonce plus que jamais palpitant, d'autant que le public a manifestement répondu aux appels répétés des dernières semaines, on annonce environ 3.000 personnes samedi et dimanche, il reste des places pour les deux jours (www.countrytickets.eu) mais il ne faut plus traîner.

Comme la plupart des observateurs, les joueuses belges ont été surprises par la présence de Caroline Garcia dans l'effectif adverse. Même si la meilleure Française au ranking a été éliminée trois fois au premier tour cette année, cela rend la rencontre encore plus serrée. "Je ne regarde jamais que le positif, on a une équipe pour les battre", résume Johan Van Herck, rentré forcément gonflé à bloc du sensationnel Brésil-Belgique de Coupe Davis de fin de semaine dernière. On peut compter sur lui pour faire profiter les filles du "boost" dont les garçons ont encore gratifié le tennis belge. Trois d'entre elles rentraient de St Petersbourg, mais elles ont quand même su capter quelques images d'Uberlandia, et Elise Mertens, qui s'est consacrée à l'entraînement depuis l'Open d'Australie, a tout vu. Difficile de trouver plus inspirant. "C'était beau à voir, cette ambiance, ce bonheur dans l'équipe", disaient-elles en choeur. "J'en ai profité pour regarder comment Johan fonctionnait", souriait Elise.

"Quand l'équipe s'entraîne à Tennissimo elle gagne"

Van Herck et son staff rentrés lundi soir, ils étaient à pied d'oeuvre dès mardi matin. Dans les installations de Tennissimo, mises à disposition par le club de Sprimont, l'équipe a pu s'entraîner une première fois ensemble avant de prendre possession du Country Hall. "C'est un honneur de participer à une telle aventure", dit Régis Defays, responsable liégeois, "mes premiers grands souvenirs tennistiques je les dois à la Coupe Davis, et même à Johan Van Herck dont une victoire m'avait tellement marqué que j'avais porté toute l'année leur T shirt Lotto de l'époque. Il a apporté beaucoup à notre sport, et c'est un plaisir de recevoir de tels sportifs, aimables, disponibles, cela avait déjà été le cas avec la sélection masculine, d'autant que notre club est historiquement lié à la famille Darcis, Steve lui-même en a été le président. J'ajoute que chaque fois qu'une de nos équipes représentatives est venue s'entraîner chez nous elle a remporté sa rencontre !"

La première d'Elise Mertens en Belgique

On ne l'a plus vue en compétition depuis l'Australian Open, mais si on peut attendre quelqu'un de spécialement motivé dès samedi après-midi c'est bien Elise Mertens. Ce sera en effet la première fois qu'elle jouera en Belgique depuis qu'elle est devenue une joueuse qui compte dans le monde. "C'est spécial", soulignait-elle, "comme d'ailleurs de s'entraîner avec les autres plutôt que toute seule, je ne me sens pas vraiment leader de l'équipe, c'est un team, il y a là quatre filles qui veulent gagner, on se sent bien ensemble." Toutes tablent aussi sur l'expérience du capitaine dans ce genre de rencontres, certaines l'ont côtoyé au sein de Tennis Vlaanderen, et il n'a sans doute aucun secret pour Kirsten Flipkens par exemple. "Mais si j'ai une bonne vision du groupe, il est vrai qu'en Coupe Davis on était en terrain archiconnu, et que là on doit encore apprendre à se connaître un peu mieux", dit Van Herck. "Pour le reste, que ce soit des femmes ou des hommes, ce qui compte c'est de bien se préparer, tout est dans la préparation, je ne parle pas autrement que la semaine dernière, j'essaie de trouver les mots qui portent avec chacune, le travail est le même, sauf qu'on n'est pas dans le même vestiaire, pas dans la même douche, et sauf que là elles m'écoutent, ce qui n'est pas toujours le cas à la maison (sourire)." 

Benneteau : "Se concentrer sur le week-end qui vient, pas sur le passé"

Lors de la conférence de presse française, le capitaine Julien Benneteau est venu seul. Pas une joueuse présente. Elles n'étaient pas obligées d'être là, mais on peut évidemment se demander si la situation au sein de l'équipe, avec le retour de Caroline Garcia, n'y est pas aussi pour quelque chose, d'autant que les médias français guettent volontiers la petite phrase "qui tue". "Je m'attends à ce que les retrouvailles soient froides", avait d'ailleurs prévenu la numéro une française, 19e mondiale, en délicatesse depuis plus de deux ans avec son équipe et sa fédération, surtout avec Kristina Mladenovic son ancienne équipière de double. Après avoir réservé sa réponse dans un premier temps, elle a fini par accepter la sélection. Au capitaine, qui rêvait de "la meilleure équipe possible" - "je suis donc un homme heureux pour l'instant" - d'assumer et de gérer, de désamorcer la "bombe" en quelque sorte. 

"Du 50/50... avec l'avantage du terrain pour les Belges"

"Caroline est arrivée à Liège avant nous", explique Benneteau, "j'ai d'abord parlé uniquement avec elle, avant qu'elle ne discute avec les autres filles, cela n'a pas duré longtemps, cela s'est passé de manière intelligente et professionnelle, j'ai ensuite orienté le débat dans le sens "on avance, on se concentre sur le week-end qui vient, pas sur le passé, on arrive à faire la part des choses, toutes unies autour d'un objectif, gagner la rencontre." Je ne sais si c'est mon discours qui a achevé de la décider, mais devant les filles Caroline a surtout déclaré qu'au fond d'elle-même elle avait cette envie de retrouver l'équipe de France. Je ne suis pas seulement content de l'avoir avec nous, mais également Alizé Cornet, dont le retour est aussi intéressant, avec sa maturité et le niveau de jeu qu'elle affiche cette année. L'équipe belge, si je la connais ? Je ne suis pas allé à Melbourne pour rien. C'est très solide, très homogène, avec Elise Mertens qui fait preuve de constance et de régularité dans le Top 20 mondial, et d'autres filles au jeu un peu atypique. Je m'attends à une confrontation très serrée, genre 50/50, avec l'avantage du terrain pour les Belges." Johan Van Herck, avec lequel Benneteau a discuté un moment, ne dit pas autre chose : "On a là deux équipes qui alignent leurs meilleures joueuses et qui sont bonnes en Fed Cup, il y aura beaucoup de qualités sur le court, je pense moi aussi que ce sera une rencontre très équilibrée, je ne peux pas dire autre chose."

- Pour rappel, l'an dernier, la France, sans Caroline Garcia et Alizé Cornet mais avec une formidable Kristina Mladenovic, avait éliminé la Belgique 3-2 à Mouilleron-le-Captif. La désillusion avait été énorme côté belge, elle avait coûté la place de capitaine à Dominique Monami. Elise Mertens, invaincue jusque là en Fed Cup, avait perdu en simple contre Mladenovic mais aussi le double avec Kirsten Flipkens, c'est donc bien l'heure de la revanche pour la Limbourgeoise. 
 

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