Responsive menu

Joachim Gérard manque de peu un deuxième Masters de double : "Une déception énorme"

On a bien cru qu'avec son équipier Stefan Olsson, Joachim Gérard remporterait un deuxième Masters de double en fauteuil roulant ce dimanche à Bemmel aux Pays-Bas. La paire belgo-suédoise a en effet mené 5-2 dans la troisième manche de la finale face au duo français Stéphane Houdet-Nicolas Peifer, mais elle n'a pu ensuite enfoncer le clou, s'inclinant lors de l'ultime tie-break.

Dix points perdus de suite

Après une demi-finale "royale" samedi où Gérard-Olsson ont quasi "détruit" la redoutable paire Fernandez-Reid, ne lui abandonnant que deux jeux (6-2, 6-0), la finale a démarré dimanche sur les mêmes bases, un 6-1 des plus convaincants, notre compatriote et son compère suédois, excellents, jouant au diapason, ce qui ne fut plus toujours le cas par la suite. Il n'est pas chauvin de dire qu'Olsson parut parfois un ton en dessous du Brabançon qui s'empresse néanmoins de rectifier : "Je suis content de mon niveau, mais j'ai fait moi aussi quelques grosses bêtises qui ont compté, on gagne et on perd ensemble. On savait qu'en face c'était coriace, surtout Houdet, qu'il ne fallait surtout pas crier victoire avant la dernière balle, ils ne sont pas numéro un et deux mondiaux en double pour rien." Joachim, qui restait lui-même sur deux succès dans la discipline (à Bath et à Alghero en Sardaigne), l'un avec Olsson, l'autre avec le Britannique Gordon Reid, aurait pourtant pu accrocher son deuxième Masters du genre (le premier date de 2014, avec... Houdet) en deux sets. "Mais au deuxième, on a commis trop d'approximations, laissé passer trop d'occasions", dit-il. Menés 2-5, Gérard-Olsson revinrent à 4-5 avec plusieurs balles de 5-5, mais ce sont quand même les Français qui eurent le dernier mot. Situation inverse lors de la troisième manche. Quand le Suédois et le Belge prirent à leur tour l'avantage à 5-2 on pensa vraiment l'affaire entendue, mais c'était compter sans un très surprenant trou d'air, dix points perdus d'affilée, jusqu'à 5-4, 0-30, ce qui s'appelle relancer des adversaires qui ne lâchaient plus rien et allaient sauver une balle de match au passage. D'où 5-5, 6-6, et un tie-break malencontreusement vendangé d'entrée (0-5), du suspense, des moments de grand spectacle, mais au bout du compte la cruelle désillusion finale (3-7). 

A Orlando pour les simples

Comment expliquer l'inexplicable, surtout ces deux jeux blancs concédés alors qu'on a l'impression d'avoir le match en mains et qu'on peut servir deux fois pour le match ? "Stefan n'a pas très bien servi le premier jeu, puis à 5-4 je dirais que j'étais à moitié dedans, mais il est clair que c'est dans la tête que cela se joue", convient Joachim. "Et comme avec ce genre de gars en face rien n'est jamais fini... j'ai le sentiment d'avoir tout donné jusqu'au bout, mais la déception est d'autant plus énorme qu'on s'est senti meilleurs et qu'on a eu balle de match."  La déconvenue évacuée, il va désormais se concentrer sur le dernier grand rendez-vous de la saison, toujours le Masters, mais en simple, qu'il a déjà remporté deux fois, deux ans de suite (2015/2016), chaque fois à Londres, un cadre qui lui réussit. Cette année, en revanche, changement de décor, c'est vers Orlando en Floride qu'il s'envolera samedi prochain pour un dernier exercice de "haute voltige" au terme d'une saison lourde à plus d'un titre, la maladie de son coach, l'obligation de remonter au classement pour retrouver sa place dans les grands tournois... "qui plus est on finit une semaine après la finale de la Coupe Davis et on recommence en Australie en même temps que les gars de l'ATP, mais il faut faire avec, je serai content de souffler un peu mais seulement après avoir posé la cerise sur le gâteau d'une bonne saison", dit-il. "Je reste sur un sentiment positif quant à mon jeu, je suis à mon niveau, mais je sais aussi qu'avec l'intensité qui est aujourd'hui de mise je ne peux me permettre un match moyen contre les "top" du circuit, comme les deux que j'ai perdus en demi-finale contre Houdet à Alghero et à Bath." Pour l'instant, Joachim est revenu 6e mondial en simple et pointe 5e en double.
 

Retour à la liste