Elise Mertens remporte une des plus belles victoires de sa carrière face à Simona Halep
La Limbourgeoise n'avait gagné qu'un match sur les six derniers disputés face à Simona Halep, aujourd'hui 3e mondiale mais ex-numéro une et lauréate de deux Grands Chelems. Cela ne l'a pas empêchée de s'imposer face à la Roumaine, mardi, en huitième de finale du tournoi de Madrid, au terme d'un match serré et acharné, de haute tenue, qui a duré 2 h 34. Ce mercredi, c'est un quart de finale peut-être encore plus difficile qui l'attend, contre son ancienne partenaire de double Aryna Sabalenka, 7e mondiale, récente finaliste à Stuttgart après avoir dominé Halep en demi-finale.
Jusque là, Elise Mertens ne s'était encore imposée que cinq fois sur le circuit face à une joueuse du Top 5 mondial. Enorme bosseuse et infatigable battante, au jeu sans grands coups mais complet, sans réelle faiblesse, elle cherche toujours à progresser avec une qualité de travail, une modestie dans l'attitude, un caractère, une régularité et une résilience dans le jeu qui forcent l'admiration. En prenant la mesure de Simona Halep, super joueuse de terre battue, victorieuse deux fois à Madrid où elle a aussi disputé deux autres finales, notre compatriote a certainement réalisé une des plus belles prestations de sa carrière. Ce fut un match de haut vol, au suspense haletant, où paradoxalement les breaks furent nombreux (8 réalisés par notre compatriote, 7 par Halep) et les doubles fautes à l'avenant (19 au total). Elise, qui a perdu le premier set 4-6, a su, malgré le tir de barrage adverse, renverser la tendance au deuxième set 7-5, et tenir le choc dans la manche décisive, revenant de deux breaks pour prendre le service de son adversaire dans l'ultime jeu (à nouveau 7-5). Elle a fini - aussi psychologiquement - par faire déjouer la Roumaine et la forcer à commettre au total 48 fautes directes. "C'était vraiment très serré comme match, un de ceux qui figurent au plus haut dans ma hiérarchie, contre une des trois meilleures joueuses sur terre battue dans un grand tournoi, cela donne confiance", souriait-elle, "je suis surtout fière d'avoir été forte mentalement, et de m'être plus concentrée sur mon jeu que sur le score. C'est une victoire qui compte, le Top 10 est une catégorie à part, mais je m'en sens plus proche aujourd'hui, c'est pour ça que je joue."
Sabalenka "on fire"
Pour l'heure 14e mondiale au ranking virtuel (en partie "gelé" par la pandémie) de la WTA, elle est même Top 6 à la Race, le classement qui ne prend en compte que les résultats de l'année, derrière Barty, Osaka, Muguruza, Sabalenka et Brady. Or, pas vraiment gâtée par le tirage au sort, c'est justement la Bielorusse Aryna Sabalenka qu'elle retrouvera ce mercredi en quart de finale. Elle ne pourra être plus en pays de connaissance, mais son adversaire non plus, puisque ces deux filles ont écumé le circuit avec succès en double. "Ce n'est jamais un désavantage de savoir comment l'autre joue", dit Elise. Certes mais Sabalenka a remporté leurs deux dernières confrontations, même si c'était sur surface dure. Sur terre battue, le seul match les ayant opposées a été gagné par Elise lors de la finale du tournoi de Lugano 2018. Soit dit en passant, la Bielorusse qui frappe tous azymuts vient de disputer la finale à Stuttgart, perdue contre Ashley Barty, et de dominer... Simona Halep en demi-finale. Ce mardi, tandis que Mertens bataillait plus de 2 h 30, elle s'est défaite de Jessica Pegula 6-1, 6-2. "Je sais, quand elle est "on fire", surtout en altitude comme ici, elle joue un tennis très agressif, trouve des angles, expédie des coups gagnants aux quatre coins du terrain. Ce sera un tout autre match, mais mon premier objectif sera de récupérer, d'aborder ce quart de finale fraîche mentalement, et ensuite de jouer mon jeu, garder un maximum de balles dans l'échange et profiter des occasions qui vont se présenter. Je vais aussi jeter un oeil sur sa finale contre Barty pour voir comment elle s'y est prise."
Retour à la liste