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Deuxième titre de Grand Chelem en double et numéro une mondiale... Elise Mertens rejoint Kim Clijsters

Jusque là, une seule joueuse belge avait accroché deux titres de Grand Chelem en double, Kim Clijsters en 2003 (Roland Garros et Wimbledon) avec la Japonaise Ai Sugiyama. Elise Mertens a rejoint vendredi sa voisine et modèle, en remportant l'Open d'Australie en compagnie d'Aryna Sabalenka après que le duo se soit déjà imposé à l'US Open 2019. Cerise sur le gâteau, comme Kim à l'époque, elle devient numéro une mondiale dans la discipline.

"Finir en beauté"

Ce ne fut pas un match dont le niveau de jeu restera dans les annales ("on a beaucoup mieux joué en demi", convient Sabalenka), mais lors d'une finale ce qui compte n'est pas tant de bien la jouer que de la gagner. Ce qu'Elise Mertens et Aryna Sabalenka ont fait sans discussion vendredi face à la paire tchèque Barbora Krejcikova et Katerina Siniakova, sur le score ("un peu sévère", dixit Mertens) de 6-2, 6-3. La Belge et la Bielorusse deviennent dès lors les nouvelles numéros unes mondiales de la discipline. "J'avais fait le calcul, je savais qu'on le serait dès notre victoire en quarts de finale, mais Aryna pas", révèle notre compatriote, "cela nous a donné un coup de boost supplémentaire pour finir en beauté avec le titre." Finir en beauté est bien le mot qui convient puisqu'Elise sait depuis début janvier que son équipière a décidé se concentrer sur sa carrière en simple lors des Grands Chelems (elle est 7e mondiale), et que donc l'Open d'Australie serait leur dernier tournoi majeur ensemble, au moins pour cette saison. Ce n'est pas un "divorce" puisqu'on les verra encore côte à côte dans quelques semaines à Dubaï et Miami. "Si jamais je décide un jour de reprendre, j'espère que cette fille sera encore là", a d'ailleurs indiqué Sabalenka. 

"Elle arrête... je continue"

"Elle veut épargner un peu d’énergie en Grand Chelem. Elle va essayer pour voir ce que ça donne, je vais regarder aussi si ça marche pour elle", continue Elise. Beaucoup d'observateurs pensent, en effet, qu'à force de combiner simple et double dans les grands tournois notre compatriote finit par manquer un peu de fraîcheur dans les moments clés de sa carrière individuelle. "Selon moi, elle est capable de combiner les deux disciplines", dit la finaliste du double à l'US Open 2000 Els Callens, "en même temps si on veut gagner des grands tournois en simple il peut être intelligent de laisser tomber le double. Kim l'a fait après un temps et s'en est bien trouvée. Elise s'est dite fatiguée après son élimination face à Muchova alors qu'elle avait disputé un double de 2 h 11 la veille. C'est exigeant physiquement, chaque moment de repos est important." Pourtant, Elise, fille de caractère, persiste et signe : "Elle arrête... je continue, parce qu'avant tout j'aime jouer beaucoup de matches. Notre succès tient d'ailleurs à ce qu'on l'a fait sans stress, pour gagner mais en s'amusant. Notre collaboration avait débuté, ici, en 2019, et on avait justement été battues en trois sets par Barbora et Katerina. Puis, on a gagné les titres à Indian Wells, à Miami, à l’US Open et finalement à Melbourne, la boucle est quelque part bouclée, sincèrement on ne pensait pas pouvoir gagner tous ces grands titres (rires). Maintenant, je verrai quelle partenaire voudra jouer avec moi en Grand Chelem, beaucoup de paires sont déjà formées."

Avec Kim ?

L'intérêt de disputer les Grands Chelems en double, Elise Mertens le constate aussi sur son compte en banque. Rien que ses deux finales lui ont rapporté près de 500.000 euros ; à 25 ans, elle se trouve déjà à la tête d'un prize money de 6 millions d'euros, brut bien sûr. En double, pour performer au niveau de ces deux dernières saisons, la Limbourgeoise a probablement besoin d'une équipière puissante, à la façon de Sabalenka certes un peu irrégulière mais dont les coups forts font mal, le tout combiné à la stabilité du jeu de notre compatriote capable de maintenir le bateau à flots comme elle l'a fait au coeur du deuxième set vendredi. Peut-on rêver dès lors d'une paire Mertens/Clijsters en vue d'une médaille aux Jeux olympiques de Tokyo cet été ? Idéalement pas impossible, mais encore faudrait-il... qu'ils aient lieu, et que Kim, qui aura 38 ans au moment des J.O., remonte d'urgence au classement mondial, donc joue et gagne des matches. Avec son standing de Top 10 en double, Elise peut en effet s'aligner avec la compatriote de son choix pour la compétition olympique, à condition qu'elle figure dans le Top 300 mondial (ce qui est pour l'instant le cas de Kirsten Flipkens - très expérimentée mais aux antipodes de Sabalenka tennistiquement - et d'Ysaline Bonaventure - aux frappes puissantes mais qui manque de constance et d'expérience - parmi les filles qui jouent en double), or Clijsters, au profil évidemment adéquat mais dont le troisième come back laisse toujours perplexe, pointe pour l'heure à la 1041 place WTA.
 

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