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David Goffin renonce aux Jeux Olympiques : "Je ne pourrai reprendre la raquette que dans huit ou dix jours"

On ne peut pas dire que l'annonce ait surpris. Elle était dans l'air depuis que David s'est blessé à la cheville en glissant sur le gazon de Halle. Même si la revalidation se déroule comme espéré, le timing était à l'évidence trop serré pour affronter une compétition débutant au Japon le 24 juillet. 

"On savait que ce serait compliqué sans prendre un énorme risque"

"Depuis le début, il était prévu que j'aille aux Jeux, et cela n'a jamais été remis en question jusqu'à cet accident malencontreux lors de mon premier match sur herbe, à Halle", explique le Liégeois. "Même si ce sera très bizarre là-bas avec le covid, sans public, j'aime bien Tokyo, les conditions de jeu m'ont toujours réussi (il y a remporté le tournoi ATP en 2017 après avoir disputé la finale l'année précédente, ndlr), et représenter son pays c'est toujours quelque chose de spécial. Les responsables du Comité Olympique savaient depuis le début que je ferais le maximum mais que ce serait compliqué sans prendre un énorme risque." Revenant sur la blessure qui l'a écarté des courts à la mi-juin et sur les nombreuses chutes constatées plus tard sur le gazon de Wimbledon, il ne dramatise pas : "Il y en a chaque année. Une reprise d'appui, les hanches qui s'écartent un peu comme cela m'est arrivé, le genou ou la cheville qui tourne, cela peut occasionner de grosses blessures. C'est vrai qu'aujourd'hui certains osent plus que d'autres, ils y vont à fond, comme Djoko qui glisse sur toutes les surfaces, mais, moi, d'habitude sur gazon je suis plutôt léger avec un bon jeu de jambes, c'est rare qu'il m'arrive ce genre de truc. A Halle, le terrain était tout neuf, donc l'herbe est toujours un peu plus glissante; Je me souviens d'un match à Wimbledon dans des conditions identiques, nouvelle surface sur le central, contre Andy Murray qui était tenant du titre, ce sont des choses qui arrivent, c'est juste un coup de malchance.

Très précisément, on a diagnostiqué un micro arrachement osseux et des fissures ligamentaires, la cheville a été immobilisée dans une botte pendant un peu plus de deux semaines. Depuis, cela évolue très bien, je suis dans les temps, je refais du physique, je vais chaque fois plus loin dans le déplacement, le renforcement, la musculation. Je devrais reprendre la raquette dans huit ou dix jours." A ce moment-là, Elise Mertens et les autres seront déjà à Tokyo...

"En 2017 cela m'avait réussi"

C'est en Belgique, entre Liège et Namur, que David poursuit sa revalidation avec coach, kiné, préparateur physique, médecin - "c'est plus facile pour tout coordonner" -, avec désormais en point de mire la reprise lors de la tournée américaine du mois d'août. "A coup sûr, je serai à Cincinnati (15 août) et à l'US Open (30 août). Entre les deux, il y a Winston Salem, on verra comment je me sentirai à ce moment-là. Si tout avance vite et bien, je pourrais peut-être déjà jouer Toronto (9 août), mais si j'ai encore une petite crainte je ne prendrai aucun risque. La déception initiale évacuée,  je  ne pense pas avoir pris un coup au moral avec tout ça, je préfère voir le positif dans le négatif,. Je me suis reposé, j'aime les périodes de travail comme celle-ci, je vais arriver frais en Amérique, physiquement prêt pour la fin de saison. Je me retrouve un peu dans les mêmes conditions qu'en 2017 après l'accident dans la bâche de Roland Garros. Cela m'avait plutôt bien réussi (deux tournois asiatiques gagnés, finale au Masters et démonstration en Coupe Davis, faut-il le rappeler, ndlr), j'espère retrouver cette même combativité et fraîcheur mentale". Avec la particularité qu'en octobre le tournoi d'Anvers, dont il est traditionnellement tête d'affiche, suivra immédiatement Indian Wells replacé en automne, le plus grand écart possible en termes de distance, d'horaire, de climat, de conditions de jeu... "mais comme je serai en pleine forme à ce moment-là ce sera du gâteau", sourit-il pince sans rire. Pour conclure, on ne pouvait pas ne pas évoquer avec quelqu'un qui les côtoie de près les 3x20 titres majeurs du trio Djokovic/Nadal/Federer... "en dix-huit ans 60 Grands Chelems à trois c'est clairement un bilan extra-terrestre, d'abord Roger, puis Rafa, et maintenant Djoko qui revient en force, c'est exceptionnel, je ne sais pas si on revivra ça un jour, il n'y a rien à dire, juste chapeau à tous les trois. Et Djoko n'a pas l'air d'être fatigué, il donne l'impression de pouvoir aller plus loin encore. Ils ont tiré le tennis vers le haut, et ils sont encore là, c'est juste énorme."
 

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