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David Goffin éliminé par Rafael Nadal... et par l'arbitre

David Goffin était bien parti samedi après-midi contre Rafael Nadal en demi-finale du Masters 1000 de Monte Carlo. Sur la lancée de son quart de finale contre Djokovic, il possédait un break d'avance au premier set, qu'il confirmait à 4-2 quand un incroyable incident vint changer le cours du match. Résumé des faits. La balle de Nadal, qui donne le 4e jeu à David, est manifestement faute, et pas d'un centimètre, ce que le juge de ligne a d'ailleurs parfaitement vu et sanctionné, quand l'arbitre français Cédric Mourier descend de sa chaise pour interpeller Goffin qui a déjà le dos tourné : "David, elle ne touche pas, là ?" Interloqué, le Liégeois se rend compte que l'arbitre se trompe de marque, et s'explique avec force gestes. "Non, ce n'est pas celle-là ! Tu ne peux dire ça ! Elle est complètement ici !" Pas tellement sûr de lui, Cédric Mourier lance un "peut-être que je me trompe" mais repart vers sa chaise pour abréger l'échange... vocal. "C'est pas vrai !", hurle Goffin, les mains sur la tête, avant de se diriger vers l'arbitre, revenu s'asseoir sur son perchoir, en faisant référence à un épisode précédent : "Mais tu fais la même chose contre Troicki à Rome ! Tu n'oses pas changer d'avis !". "C'est faux, c'est faux", rétorque Cédric Maurier. Dialogue de sourds. Mais, au lieu de 4-2, cela devient 3-3 au terme d'un bras de fer monumental de dix-sept minutes, et David ne s'en remettra jamais, il ne fera plus qu'un jeu face à un Majorquin monté progressivement en puissance et devant un public qui, lui non plus, n'a pas digéré l'évènement.

"Je sais que j'ai trop discuté, c'était plus fort que moi""


David Goffin, homme correct et droit révolté par l'injustice, n'a donc pu surmonter cet invraisemblable coup du sort, en supportant le poids jusqu'au bout du match qui n'en était plus un. C'est peut-être encore un cap qu'il lui faut franchir. "Mais quand on est à 110%, qu'on essaie de maintenir une énorme intensité et qu'on croit être à 4-2, ça demande encore plus d'énergie, mentalement, physiquement, pour passer au-dessus d'un truc pareil", explique-t-il, "et je n'ai pas pu en remettre une couche, j'étais déjà à 110 %. Je ne pouvais pas faire venir le juge arbitre et lui demander de regarder l'écran vidéo, j'ai perdu une énergie folle en discutant et, au fond, je sais que j'ai trop discuté, c'était plus fort que moi mais je suis conscient que cela ne sert à rien." S'il ne s'est pas départi de son allure placide et de son sens du fair-play, David bouillonnait manifestement à l'intérieur, cette histoire l'a rendu fou. "Mais je ne vais pas me battre, ni demander que l'on mettre le hawk-eye sur terre battue. Je n’ai rien contre Cédric Mourier, il est très sympa, mais il fait des erreurs. Je ne suis pas du genre à me plaindre durant des heures. Le match est terminé, il faut passer à autre chose."

Nadal n'a "rien fait de mal"

"Je n'y peux rien", a plaidé de son côté Rafael Nadal, resté dans sa bulle et tout à sa joie d'une onzième finale monégasque (contre l'excellent Albert Ramos-Vinolas) avant peut-être d'un dixième titre. "Que voulez-vous que je dise, je suis trop loin. Si ça avait été de mon côté et qu'elle avait été bonne je l'aurais évidemment dit. J'ai toujours été un joueur correct. Je peux comprendre que les gens soient énervés et que cela n'a pas aidé David qui jouait mieux que moi jusque là, mais on ne va pas faire l'hypocrite non plus et dire qu'un point à 3-2 dans le premier set change tout. En tennis, il y a beaucoup de points à jouer, c'est vrai qu'on ne sait pas ce qui se serait passé à 4-2 pour lui, mais je n'ai rien fait de mal non plus." "Rafa n’y peut rien", a confirmé Goffin. "C'est un des joueurs les plus fair-play, les plus gentils du circuit, et il a l'habitude de ces grandes rencontres. Il a fait son match, je n’ai rien du tout contre lui. Je ne regrette rien, j'ai livré un tournoi somptueux." Qui lui permet de filer sur Barcelone la semaine qui vient en tant que dixième mondial, Barcelone où il sera bye au premier tour, affrontera un qualifié ou le Georgien Basilashvili 59e mondial au deuxième, et qui sait ensuite Pablo Cuevas pour une revanche d'Indian Wells cette fois sur la brique.
 

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