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Ysaline Bonaventure : "L'apport d'une coach mentale me fait énormément de bien"

La semaine dernière, Ysaline Bonaventure a battu, pour la première fois dans sa carrière, deux Top 50 d'affilée, lors du tournoi WTA 250 de Tallinn. Elle se rapproche à nouveau un peu plus du Top 100, et n'a plus de points à défendre d'ici la fin d'année. C'est le moment.

Ysaline Bonaventure a connu des hauts et des bas cette saison. Elle n'a pas toujours eu la vie facile, même si elle a su éviter les pépins physiques. En abordant une fin d'année dans laquelle elle place beaucoup d'espoir, celle qui est une des marraines du tennis féminin pour l'AFT vient heureusement de vivre un de ces moments qui vous requinque le moral, lors du tournoi WTA 250 de Tallinn où elle a dû passer par les qualifications pour atteindre le tableau final.

Au premier tour, elle a déjà réalisé la deuxième "perf" de sa carrière (après sa victoire contre Muguruza en Fed Cup), en battant l'Américaine Shelby Rogers, 35e mondiale, sur un double 6-4, et elle a enchaîné en éliminant la Suissesse Jill Teichmann (WTA 36) 7-6(8), 6-3. Jusque là, elle n'avait atteint que deux fois les quarts de finale dans un tournoi de ce niveau, à Budapest 2018 et Hambourg 2021. Sur sa lancée, elle a encore pris un set à l'icône locale, l'Estonienne Anett Kontaveit, 4e mondiale, tête de série numéro une et première attraction du tournoi. Ce beau parcours lui permet donc de gagner 16 places au ranking WTA, où elle pointe désormais à la 122e place, avec pour objectif de tout faire pour finir 2022 à une place qualificative pour le tableau final de l'Australian Open. De retour en Belgique, avant de repartir en milieu de semaine vers Cluj en Roumanie pour un autre tournoi WTA 250, de nouveau en qualifications, la Stavelotaine a fait le point pour nous.

"Le genre de matches que j'adore"

"Faut rester sérieux, si on devait parler de nouveau départ à chaque fois que je réussis un bon résultat, il y en aurait déjà eu un fameux paquet", sourit la Stavelotaine, lucide. "Je vois plutôt ça dans la continuité d'une année plutôt correcte, avec des pics à droite ou à gauche en termes de résultats. C'est pour cela aussi que je me sens bien en cette fin de la saison, alors que d'habitude j'avais tendance à y arriver un peu grillée. Je suis donc assez confiante pour la suite, cela fait forcément du bien de gagner quatre matches WTA, de battre des joueuses mieux classées et d'accrocher la 4e mondiale. Maintenant, je sais aussi que c'est le genre de matches que j'adore, qui ne me stressent pas énormément, avec beaucoup de public. C'est pour ces ambiances-là que je joue et que je me sens si bien en Fed Cup ou en Billie Jean King Cup comme on veut. Dans le tennis féminin actuel, tout le monde peut battre tout le monde, et je sais que si tout s'aligne je peux réussir des choses sympas. Cela fait plaisir d'être récompensée de ce que l'on a pu mettre en place cette année, cela me fait également monter au classement, donc c'est top."

"Bosser sur les choses qui me font du tort"

A propos de classement, Ysaline n'aura aucun point à défendre d'ici la fin d'année, avec encore au moins quatre tournois au programme (Cluj, Hambourg 60.000, Poitiers 80.000, Nantes 60.000), voire un cinquième après la phase finale de la Billie Jean King Cup si le jeu en vaut la chandelle. On ne va pas (re)parler du Top 100... mais on peut y penser. Après Roland Garros, où elle s'était qualifiée et avait fait douter Andreescu, elle n'avait pas profité de la lancée. Quelque chose a-t-il changé depuis lors ? "Au mois d'août, j'ai commencé à travailler avec une coach mentale, peu importe son nom, ce n'est pas l'important, ce qui compte c'est de prendre conscience de certaines choses, et de bosser sur celles qui me font du tort depuis un moment, cela me fait énormément de bien. Il me manque un peu de constance dans le jeu pour passer le cap, je peux faire de très belles choses, mais il y a des moments où j'ai de petits passages à vide durant un ou deux jeux, c'est ce qui fait que contre des joueuses comme Kontaveit je ne remporte pas le match. Je sais que c'est à force de jouer des rencontres comme ça que je vais apprendre et que je vais arriver à mieux gérer, comme je l'ai fait deux fois à Tallinn, cela aurait été super d'y arriver une troisième fois, mais j'avance, dans la tête je sens que c'est mieux, même si cela n'a pas été facile."

"Un coach qui me dit mes vérités"

On sait que la Stavelotaine travaille à présent en équipe, avec d'une part un jeune coach français Hugo Guerriero qui la suit sur le circuit, et le staff fédéral (Steve Darcis, Ananda Vandendoren et Alexandre Blairvacq) avec lequel elle peut s'entraîner lorsqu'elle est en Belgique. "J'ai la chance que tout le monde s'entende bien, qu'ils soient tous en contact les uns avec les autres, et qu'une relation de confiance existe", dit-elle. "Avec Hugo, j'ai trouvé ce que je cherchais, et que j'avais déjà connu en son temps avec Germain (Gigounon) ou Arthur (De Greef) durant une trop courte période, un coach qui comprenne qui je suis, qui n'essaie pas de me changer, mais qui n'a pas peur de me dire mes vérités... ou même de me faire taire s'il le faut, qui est le boss. J'ai besoin de ça parce que je sais qu'avec mon gros caractère j'ai tendance à prendre le dessus. En même temps, c'est ce tempérament-là qui me permet de gagner des matches comme ceux de la semaine dernière."
 

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