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Visé, un club labellisé qui vise haut

Un des tournois haut de gamme de l'été parfaitement organisé à l'heure du Covid, une école de tennis qui a obtenu le label bronze 2020 pour la qualité de sa formation et dont émerge notamment Simon Daune, pensionnaire du Tennis Etudes de l'AFT, un grand projet de rénovation des installations pour 2021, Visé est un club dynamique dans une région liégeoise où la petite balle jaune n'arrête pas de rebondir.

Noël chaud

Sur les hauteurs visétoises, là où le sport local, du hall omnisport aux terrains de foot ou de rugby, en passant par la piste d'athlétisme et une bonne dizaine de courts de tennis, s'épanouit, on n'est pas près d'oublier la fête de Noël 2017 qui, en guise de "feu d'artifice" intempestif, a vu partir en fumée durant la nuit le chalet mis à disposition par la commune et qui servait de cafétéria d'été au TC Visé depuis 44 ans. L'affaire n'a jamais été vraiment élucidée, sauf que des pétards lancés dans des poubelles voisines pourraient avoir contribué à l'incendie de la bâtisse en bois avec laquelle tant de souvenirs sont partis en fumée, le trésorier Alain Angé, l'homme de toutes les tâches depuis plus de vingt ans, pourrait vous en parler durant des heures. Le sinistre aura eu au moins l'avantage de précipiter la mise en place d'importants projets d'agrandissement et de transformation des infrastructures qui étaient dans les cartons, avec notamment l'avènement d'un "club house" sur deux étages et la réfection de la surface des trois courts couverts. "Les accords sont pris aussi bien avec les autorités régionales qu'avec la ville, le projet est finalisé, il n'attend plus que la signature du ministre", dit le président Arnaud Angé, "on espère pouvoir commencer début 2021, c'est notre secrétaire Pascal Valette qui est en charge d'un dossier qui va nous changer la vie. Dans le même temps, on a l'intention d'élargir notre offre padel - qui se limite à un seul terrain pour l'instant - notamment en profitant de l'espace libéré par le chalet incendié; des investisseurs hollandais - on est à un jet de balle de la frontière - ont déjà manifesté leur intérêt."

Trois protocoles différents 

Outre ses 460 membres, et ses plus de 200 jeunes au sein d'une école de tennis indépendante formée autour du duo Marc Dalmans/Jean-Pierre Faniel, le club s'enorgueillit de présenter désormais une D2 nationale en Interclubs, avec des pointures comme Romain Barbosa, Loic Juszczak ou les frères Pierre-Yves et Gilles-Arnaud Bailly, grandes promesses de notre tennis - maman flamande, père liégeois - entraînées par Jean-Pierre Faniel et désormais proches du Team Pro AFT. Malheureusement, comme chacun le sait, les Interclubs Ethias ne pourront avoir lieu cette année. "On a tous trinqué avec la crise sanitaire, mais cela a surtout été compliqué pour l'école de tennis, qui a dû récupérer son retard et n'a pu réaliser tout ce qu'elle espérait cet été, ou bien sûr pour notre gérant de cafétéria, Didier, que l'on a aidé comme on pouvait. On a d'ailleurs organisé un repas début juillet rien que pour lui, et même de mini-interclubs internes en août pour ceux qui désiraient y participer", explique encore le président particulièrement heureux, en outre, d'avoir pu mener à bien un des plus beaux tournois de la saison, qui plus est remporté par un natif de Visé, Gauthier Onclin. "Compte tenu du contexte, notre cinq étoiles masculin est devenu un quatre, mais c'était toujours un des mieux cotés de l'été", explique-t-il. "Nous avons tout fait depuis le début pour que l'on puisse profiter du tennis de la manière la plus normale possible, tout en respectant les règles qui nous étaient imposées. Lors de ce tournoi, nous avons dû nous adapter par trois fois aux protocoles sanitaires en une semaine, du sens giratoire sur le site avec entrée et sortie uniques à l'obligation de porter le masque à l'extérieur en passant par la limitation à 200 personnes maximum débouchant sur une réservation obligatoire via internet. On a été les premiers à devoir faire ça, en milieu de semaine, et on a refusé plus de 100 demandes. Une situation particulièrement délicate en termes d'organisation, donc, mais, à la sortie, on peut dire qu'on a été récompensés et que ce fut probablement notre édition la plus aboutie, grâce notamment à la présence de joueurs participant habituellement au circuit international à cette époque de l'année et qui ont enrichi le niveau du Belgian Circuit. Le tableau fut le plus relevé de ces dernières années."

Romain impérial

S'il fallait pointer une déception pour le club lors de son tournoi, elle concernerait Romain Barbosa, sorte d'"enfant adoptif" local. C'est en effet dans la cité de l'oie que le Houyetois a rencontré sa compagne et qu'il a trouvé une ambiance "vivante, familiale, dynamique comme il y en a peu." Dominé en demi-finale par Clément Geens, le coach AFT a quitté le tournoi dépité. "J'ai joué crispé, trop en retenue", expliquait-il. Exactement le contraire de ce qui lui est arrivé la semaine dernière à Alken, dans le Limbourg. "J'étais beaucoup plus relâché, et j'ai quasiment vécu un tournoi de rêve alors que je sortais des qualifications, à vrai dire je n'en reviens pas." Et pour cause, dans un contexte relevé, il a tout simplement battu les 2e et 3e joueurs belges, respectivement 154e et 214e mondiaux, Kimmer Coppejans et Ruben Bemelmans, pour enlever le trophée, alors que, même s'il fut un moment 400e mondial, il est désormais loin de vivre l'existence d'un "pro" du tennis. "Avec mon boulot à l'AFT et les nombreux suivis que je fais sur les tournois, je n'ai plus trop le temps de m'entraîner, surtout physiquement, mais j'ai quand même besoin de continuer à jouer, je tape la balle avec les jeunes de temps en temps quand il manque quelqu'un, et en tant que coach des autres j'apprends aussi sur moi-même." Pour compléter sa belle semaine, Juliette Bovy et Niels Ratiu, qu'il coachait, ont également gagné à Embourg.

Pour sa part, Marc Dalmans, qui a repris l'école de tennis labellisée visétoise à son nom (D.S Tennis Academy) et a travaillé auparavant pour l'AFT, y compris avec David Goffin avant qu'il n'entre au Centre de Mons, ne tarit pas d'éloges à propos de la nouvelle approche fédérale : "C'est plus dynamique et charismatique, tous les jeunes du Centre ont bien évolué", estime-t-il. Pour conclure en beauté, la question à cinq sous : pourquoi y en a-t-il tant qui viennent de la région liégeoise ? "Incapable de vous répondre, il faut croire que l'on y donne bien cours (sourire), en tout cas ce n'est pas d'aujourd'hui, il y a toujours eu de bons joueurs liégeois, Boileau, Langaskens, Hoferlin, Darcis, etc, ce qui est sûr c'est que le tennis est un sport qui vit dans la région." 

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