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Steve Darcis premier "Prix ADEPS pour une carrière sportive"

A l'initiative de l'Adeps, Valérie Glatigny, la ministre de la jeunesse et des sports (entre autres) en fédération Wallonie-Bruxelles, était en visite mercredi dans les installations du Centre de formation AFT de Mons. Elle en a profité pour honorer Steve Darcis pour sa carrière passée, présente et à venir. Un joli moment.

"Une histoire inspirante"

En plein air, avec masques et toute la distanciation nécessaire, le président André Stein, le secrétaire-général Samuel Deflandre, et l'ensemble du staff sportif de l'AFT, emmené par le "binôme" Thierry Van Cleemput/Olivier Davin, ont accueilli mercredi après-midi "leur" ministre sous le soleil montois et sur un terrain de tennis, tout un programme. Valérie Glatigny en a profité pour offrir à Steve Darcis, que personne n'avait prévenu, le "Trophée Adeps pour une carrière sportive", premier du genre, le tout agrémenté de mots justes et élégamment tournés - y compris pour ses parents Marie-Agnès et Alain - qui n'ont pas manqué de toucher "Shark". "Combien de sportifs ont-ils réussi à nouer un lien émotionnel aussi fort avec les gens ? ", demande-t-elle à propos du "seul sportif individuel dont on pense qu'il pratique un sport collectif, quelqu'un qui laisse en héritage une histoire inspirante nourrie de force de travail et d'amour du tennis, qui a anesthésié l'abandon en sport, le maître du coup de théâtre et de la dramatisation, 7-6, 7-6, 6-4 contre Nadal", continue-t-elle, se refusant à l'évoquer au passé. "Ce n'est pas un ex-sportif de haut niveau, on parle d'"ex" quand une histoire d'amour se termine, ici elle se poursuit, sa précieuse reconversion, comme celle d'autres sportifs à des postes stratégiques dans d'autres fédérations, s'inscrit dans la continuité, il est tellement essentiel de transmettre l'expérience et les valeurs." Outre le nouveau trophée, Steve s'est également vu offrir un support photographique l'immortalisant dans sa position préférée en Coupe Davis, au sol, les bras en croix, après une ultime victoire mémorable.

A Roland Garros... "avec d'énormes contraintes"

Avec la reprise des tournois, parfois chaotiques, Steve et son Team Pro AFT ont pu entrer dans le vif du sujet ces dernières semaines. Gauthier Onclin et Arnaud Bovy disputaient d'ailleurs au même moment le 15.000 dollars de Sintra au Portugal. "On se rend mieux compte des choses à améliorer, ce qu'on peut changer, faire évoluer, on prend un peu mieux conscience de ce qu'il y a moyen de faire, ou pas", constate Darcis. "Cela peut être frustrant quand les résultats ne sont pas de suite ce qu'on voudrait qu'ils soient, on est parfois déçu de l'une ou l'autre attitude, il faut savoir être juste, dur quand il le faut, dire aussi quand les choses sont bien faites. Il y a encore une part de formation, mais ils sont déjà plus grands, ils doivent commencer à se gérer seul. Que ce soit ici ou à Huy, on forme une belle équipe, l'important est de faire le maximum pour ne pas avoir de regrets, c'est le message que j'essaie de faire passer." Steve n'est toujours pas plus convaincu qu'il y a deux mois par la reprise du circuit international, malgré l'US Open et tout le reste. "A quel prix ?", demande-t-il, "personne dans le stade, des sportifs confinés, plein de bons joueurs qui ne sont pas là, personnellement je ne vois toujours pas grand intérêt à faire des tournois comme ça (les audiences télévisées d'ESPN aux Etats-Unis ont semble-t-il déçu, assez éloignées de celles escomptées, ndlr), sauf le fait économique, et celui de permettre aux joueurs de rejouer, mais ce n'est pas facile." Il va lui-même s'y frotter à Roland Garros en accompagnant Raphaël Collignon lors du tournoi juniors auxquels Romain Faucon, Alexander Hoogmartens et Sofia Costoulas (désormais entraînée par David Basile, l'ex-coach d'Alison Van Uytvanck, à Laeken) participeront également. "Pour les jeunes, disputer un Grand Chelem ça compte, ils attendent ça et ils l'ont mérité, mais partir cinq jours plus tôt, se faire tester trois fois avant le premier tour, et se farcir une quarantaine quand on rentre, ce ne sont pas exactement des conditions optimales, les contraintes sont énormes. Malgré ce qui se dit, je ne m'attends d'ailleurs pas à ce qu'il y ait beaucoup de public, ce n'est quand même pas fabuleux ce qui se passe là-bas.

Philippe Dehaes en support

Quant au verdict sportif de l'US Open, Steve est également dubitatif. "On sait tous que Thiem est un des meilleurs joueurs du monde, et pas seulement sur terre battue, mais il a profité clairement de l'absence de quelques grands noms et de faits de tournoi qui ont bousculé le tableau. Quand on a déjà trois finales de Grand Chelem à son palmarès, il n'est pas étonnant qu'on en remporte une, il s'est battu, il a le niveau, en même temps c'est un peu un miracle qu'il s'impose, Zverev a eu toutes les cartes en mains, match quasi gagné." De bon augure pour l'Autrichien avant Roland Garros, où il a atteint la finale ces deux dernières années, battu par Rafael Nadal ? "Si c'est bien le Nadal à 250% qu'on annonce, je ne vois pas qui peut le battre, s'il est un peu moins bien, je l'ai dit, Thiem est un des meilleurs partout." Dans la foulée, les responsables techniques de l'AFT ont saisi la balle au bond, et présenté à la ministre, ainsi qu'aux responsables de l'ADEPS les différents axes de la nouvelle politique sportive fédérale en matière de formation, tels que nous les avons déjà détaillés ici. Ils ont également dévoilé une nouvelle toute chaude, celle du support circonstanciel que Philippe Dehaes (ex-coach de Daria Kasatkina et Monica Puig) apportera désormais au Team Girls, c'est-à-dire aux filles que l'AFT soutient mais n'entraîne pas directement. C'est encore un peu de haute expérience/expertise en plus pour le projet fédéral. "J'ai noué depuis des années d'étroites relations avec l'AFT et je tiens en haute estime son niveau de formation internationalement reconnu", dit Philippe, "j'ai toujours poussé les entraîneurs à se former. Quand Olivier (Davin, le directeur sportif fédéral), qui est un ami d'enfance, m'a proposé un rôle de guidance/consultance auprès des différentes cellules qui encadrent ces joueuses, je n'ai pas hésité une seconde. Si je peux apporter ma pierre à l'édifice..."

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