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Samuel Deflandre, le nouveau secrétaire général de l'AFT : une ardeur d'avance !

Depuis le 1e mai, l'association francophone de tennis a un nouveau "commandant en chef". Pas de révolution. Samuel Deflandre, 48 ans, connaît la maison et ne fait que changer de bureau, "il n'y a pas de rupture, je m'inscris dans la continuité de ce qui a été réalisé jusqu'ici en tâchant d'apporter ma touche personnelle", résume-t-il. Présentation.

Tennis, tennis, tennis

Le successeur de Pierre Delahaye au poste de commande de l'AFT est arrivé de Nassogne en septembre 2011. Samuel Deflandre avait connu auparavant une première vie professionnelle comme administrateur de société dans la grande distribution, gérant plusieurs magasins de bricolage dans sa région durant une quinzaine d'années. "Mais pour le reste c'était déjà tennis, tennis, tennis", sourit-il, "j'étais joueur, arbitre, juge-arbitre, moniteur, membre du comité de mon club à Nassogne, mes enfants, deux filles et un garçon, grands adolescents ou jeunes adultes, jouent tous les trois au tennis, c'est comme... un virus dans la famille. Le fait que l'AFT ait décidé d'engager un directeur administratif au moment où une opportunité se présentait de remettre mes commerces à une grande chaîne m'a incité à poser ma candidature. Ma formation initiale en marketing/management, complétée par une spécialisation post-universitaire en management des organisations sportives et associée à un profil tennis que la fédération connaissait, a sans doute joué en ma faveur. A l'époque, il fallait surtout quelqu'un pour gérer les aspects liés aux règlements, classements et compétitions."

Ombre

La belle devise de sa province - une ardeur d'avance - colle bien à l'homme tel qu'on a appris à le connaître. En neuf ans, cet Ardennais pondéré et accueillant, relativement discret mais au caractère coriace, qui préfère travailler que se pousser du col, a eu le temps de jauger et d'apprivoiser son nouveau job. Contrairement à la mission confiée à Pierre Delahaye en 2004, il ne s'agit plus ici de "changer d'ère", de faire passer une fédération du 20e au 21e siècle. "A l'époque, mon prédécesseur Franz Lemaire était très bienveillant et disponible, mais il ne pouvait guère m'aider dans les nouveaux domaines que je devais développer", rappelle Pierre Delahaye, "de plus je venais du football et mon arrivée n'a peut-être pas fait l'unanimité au début. Samuel, lui, est dans la place, il fait partie du sérail, il va sortir de l'ombre, la fonction fait l'homme, il a les qualités pour le faire." "C'est lui que je dois d'abord remercier", dit Samuel Deflandre de son prédécesseur, "dès le début il m'a fait confiance, m'a impliqué dans tous les dossiers, avec une grande humilité, je lui tire mon chapeau. Il va encore s'occuper notamment, durant un an, du développement du padel dont il est administrateur et trésorier, mais je sais aussi que je pourrai compter sur lui pour me guider si nécessaire dans les domaines où il excelle, comme les contacts internationaux et les relations avec nos principaux partenaires."

Chance

En relation étroite avec Thierry Van Cleemput et Olivier Davin depuis la réorganisation du staff technique au centre de formation de Mons, Samuel Deflandre a bien sûr des idées d'amélioration pour la suite. "Avec l’importante réforme des compétitions et des classements mise en place l’année passée ainsi que cette réorganisation du Centre sportif montois, nous avons beaucoup travaillé pour les élites et les compétiteurs, il est temps de s'intéresser au tennis loisir, je compte faire des propositions pour en favoriser la pratique", souligne-t-il. On prendra tout le temps d'évoquer les options stratégiques plus en détail dans un avenir proche, parce que, pour l'heure, l'essentiel est de gérer l'urgence, ce qui nous tombe dessus depuis deux mois. Qui ne rêverait d'entrer en fonction à un autre moment que celui d'une pandémie anxiogène, dans un univers peuplé d'incertitudes et une économie menacée de crise abyssale ? Le gouvernement a néanmoins réservé au nouveau secrétaire général une stricte mais bienvenue haie d'honneur en permettant de rouvrir les courts ce 4 mai. On a d'ailleurs pu s'étonner d'entendre ou lire que certains dans le monde du tennis faisaient la fine bouche. Certes, on peut voir le verre à moitié vide (au sens propre) parce que les exigences collectives sont rigoureuses et qu'il n'y aura ni à boire ni à manger dans les clubs, donc encore un manque à gagner important. Mais c'est à moitié plein qu'il faut regarder le flacon, quand tant d'autres sports moins bien lotis doivent toujours ronger leur frein. "Il faut être modeste et dire que c'est une chance que l'on doit à la structure même du tennis, où l'on joue à deux, loin l'un de l'autre, avec un filet qui sépare les protagonistes, nous n'y sommes pas pour grand-chose", rappelle Samuel. "On ne peut raisonnablement s'attendre à ce que les cafétérias ouvrent avant le secteur Horeca. En revanche, j'insiste vraiment sur le respect des règles édictées, le risque sérieux existe, en cas de manquements, que l'on doive faire marche arrière et tout refermer."

Tournois

Le fait que l'on puisse rejouer au tennis "à minima" présente tout de même un effet positif pour les clubs au niveau des rentrées de cotisations, de la possibilité de redonner certains entraînements, et du suivi des joueuses ou joueurs autres que les élites sportives officiellement désignées. Encore une fois à condition de rester dans les normes pour tous, maximum deux pratiquant(e)s par terrain, en plein air, et un coach à distance sociale respectable. Au Centre de formation de Mons et ailleurs, l'activité peut donc reprendre pour les staffs techniques, les jeunes et les pros après plus d'un mois et demi d'inactivité. "Forcément, l'école n'a pas recommencé pour le tennis/études, l'internat est fermé, et les restrictions de circulation ou du nombre de personnes acceptables dans une voiture sont toujours d'application", continue le secrétaire général, "si bien qu'au lieu de rassembler tout le monde à Mons on essaie pour l'instant de dispatcher au mieux les uns et les autres pour qu'ils s'entraînent dans leurs régions et évitent trop de déplacements." En revanche, pour ce qui est des compétitions proprement dites, on ne voit pas le bout du tunnel. "On l'espère toujours pour l'été au niveau belge", conclut Samuel Deflandre, "mais on n'est sûr de rien, sauf du fait qu'il n'est guère possible d'envisager interclubs et tournois sans que les cafétérias soient ouvertes. Vu que l'on n'est sans doute pas près de reprendre au niveau international, les tournois haut de gamme du Belgian Circuit pourraient, qui sait, être l'occasion de renouer avec la compétition pour quelques-unes de nos meilleures raquettes, leur plateau n'en serait que plus relevé, mais on n'en est pas là."
 

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