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Quel renversant dimanche : les Belges se qualifient dans la fournaise d'Asuncion !

Le capitaine belge Johan Van Herck insistait samedi soir sur le fait qu'il y croyait toujours. Difficile de dire à quel point il en était lui-même convaincu, mais, en tout cas, il avait raison. Dans l'humide fournaise paraguayenne (38 degrés !), l'équipe belge - pourtant privée en plus de Zizou Bergs qui avait dû passer par l'hôpital pour être réhydraté - a retrouvé ses habits de Coupe (Davis) pour inverser la situation sérieusement compromise à 0-2 pour la Bolivie. Quel chaud et beau dimanche !

"On est allé chercher très loin, dans le dur"

Bravo les gars ! Non qu'éliminer la Bolivie sur terrain neutre, même sur une terre battue sud-américaine, relève de l'intouchable exploit, loin s'en faut, même pour une Belgique privée au départ de Goffin et de Coppejans. Mais il faut bien dire qu'on n'en menait pas large au terme de la première journée de cette rencontre, quasi sans public, délocalisée à Asuncion au Paraguay. Personne en vérité n'échappait à l'ambiance de désillusion, ni à l'impression d'avoir manqué un rendez-vous. Le grand mérite de tous est d'avoir su encore une fois montrer que, quels que soient les joueurs, on pouvait toujours avoir une vraie équipe belge sur le court quand il le fallait. Bien sûr, dos au mur, on n'avait plus grand-chose à perdre, mais revenir de 0-2 en Coupe Davis et se qualifier, on ne fait pas ça non plus tous les jours. "Au vu des circonstances, c'est un résultat que je situe très très haut", confirme Johan Van Herck, "on est ici sans David et Kimmer, nos valeurs les plus sûres sur terre battue, on commence par deux défaites, et on finit quand même par arracher la qualification dans des conditions de jeu cruelles, limite inhumaines, 35/38 degrés, avec des crampes presque dans tous les matches. C'est vraiment une victoire qu'on est allée chercher très très loin, dans le dur, et qui nous permet de rester dans le groupe mondial. On a de nouveau démontré qu'en Coupe Davis, on peut se surpasser et qu'il y a toujours de l'avenir dans le tennis belge. Lors du dernier match, c'est vraiment toute l'équipe qui a poussé, aidé, soutenu et donné confiance à Ruben (Bemelmans). Tous ensemble on a positivé et on y est arrivé."

"Michaël a été magnifique"

Comme prévu, ce brûlant dimanche a commencé par la victoire logique de notre double Joran Vliegen/Sander Gille 6-3, 6-4 face à Arias/Zeballos. Ne l'oublions jamais, sans eux pas de happy end final. Dans la foulée, il revenait à Michael Geerts (ATP 289) de nous ramener parfaitement dans la course, face au numéro un bolivien Hugo Dellien (ATP 144). Rude tâche pour une première dans la compétition, néanmoins menée à bien de brillante manière dans une partie à rebondissements (6-4, 4-6, 6-2), surtout dans le deuxième set où le Limbourgeois est revenu une fois de 0-40 et a obtenu deux balles de break pour égaliser à 5-5. La fin de match fut épique entre deux joueurs pris de crampes comme Zizou Bergs la veille. "Après deux sets très disputés il a heureusement crampé plus que moi, j'en ai profité", souriait notre compatriote, "gagner un match comme ça, dans une situation difficile pour son pays, c'est quand même quelque chose d'incroyable." "Michaël a été tout simplement magnifique, je ne peux pas le dire autrement", commentait le capitaine. "Sa première manche a été d'un très haut niveau, il a eu des occasions au début de la deuxième, sans réussir à breaker, et son adversaire a réalisé une super fin de set. Après, il a commencé à souffrir physiquement mais heureusement Dellien plus encore." A 2-2, le plus dur n'était pas encore fait, il restait le point décisif à aller chercher, souvent le plus délicat, et si possible sans trembler. "On savait Ruben en difficulté", soulignait le capitaine, "il n'avait pas bien joué samedi, et on a bien vu qu'il était mal en début de partie, mais on a tous poussé - pas seulement moi - pour l'avoir dans le match, et on a réussi."

"Une vraie bagarre mentale"

Le moins que l'on doive dire, en effet, c'est que lors de cet ultime challenge, face au frère d'Hugo Dellien, Murkel (ATP 1332), jouant au dessus de son classement comme cela arrive souvent en Coupe Davis, on a fait une drôle de grimace en voyant Ruben Bemelmans (ATP 221) en pleine galère dans une première manche où il s'est retrouvé mené 2-5, avec deux balles de set contre lui. Et puis tout a progressivement changé, et notre compatriote n'a plus concédé que trois jeux, s'imposant 7-6 (2), 6-2, dans l'ambiance belge que l'on devine. "On a mis le coeur sur le terrain, on ne voulait pas quitter le Paraguay sans se battre", confessait Ruben. "Personnellement, en 15 ans et 24 rencontres, je n'ai jamais connu une remontada pareille, de 1-2 oui, de 0-2 jamais. Ce match était vraiment une bagarre mentale pour moi, physique aussi mais là ça allait. Ce sont pourtant des conditions brutales dans lesquelles on a dû jouer, mais je me sentais plutôt bien, confiant, stressé aussi quand tu sais que le sort de la rencontre dépend de toi. A 2-5, je ne trouvais pas que je faisais de mauvaises choses, je voyais que ce n'était pas assez contre lui mais je manquais aussi un peu de réussite. J'ai alors commencé à juste un peu mieux jouer, à mettre plus de balles dedans, à être un rien plus agressif, je me suis plus relâché, et du coup il a aussi commencé à rater beaucoup plus, je n'ai presque plus perdu un jeu. A la fin, il y avait quand même la pression de finir le match, c'est toujours spécial, stressant, c'est la première fois que je pouvais gagner une rencontre de Coupe Davis à 2-2, mais j'ai bien tenu à 5-2 et terminé en beauté si je puis dire (sourire)."

- Grâce à cette victoire, la Belgique se maintient donc dans le Groupe mondial 1, et pourra disputer au début de l'an prochain une rencontre de qualification pour la phase finale de la Coupe Davis.
 

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