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Open d'Australie : David Goffin sur sa lancée, Greet Minnen passe un tour

Dans un programme chahuté à cause des pluies de lundi, les Belges ont soufflé, eux aussi, le chaud et le froid à Melbourne où l'air est meilleur mais où l'on peut toujours passer d'un jour à l'autre de 20 à 32 degrés. Alison Van Uytvanck n'a pas été à la hauteur, Kirsten Flipkens a échoué de toute justesse face à la 22e mondiale, David Goffin a négocié avec maîtrise un premier match pas si facile, Greet Minnen a atteint le deuxième tour pour son premier tableau final en Grand Chelem, finalement éliminée par la 26e mondiale, récente gagnante du tournoi d'Hobart, et Elise Mertens a surfé sur son premier tour, ne concédant que deux jeux. 

Après les deux superbes "perf" que l'on sait à Sydney lors de l'ATP Cup, on attendait David Goffin au rendez-vous du premier Grand Chelem de l'année. Il ne l'a effectivement pas manqué. Après un début de match en "ups and downs" (de 2-0 à 2-2, puis 3-4) face au Français Jérémy Chardy (ATP 58), il a su gérer la première manche pour s'imposer 6-4, ne cédant plus son engagement jusqu'au bout (6-3, 6-1). "Gagner en trois sets et moins de deux heures face à un joueur aussi dangereux est d'autant plus satisfaisant que l'on a dû s'adapter à la programmation", soulignait le Liégeois. "En principe, on joue en journée, mais quand j'ai vu qu'il y avait deux matches d'hommes et deux de dames avant nous j'ai su que ça allait être long, qu'il faudrait s'adapter aux conditions différentes, la lumière artificielle, la température qui diminue sensiblement, d'ailleurs le match d'Elise (Mertens) encore prévu après le nôtre a été reporté. Le début a été un peu difficile, s'il y a quelque chose à améliorer c'est ça, j'ai breaké d'entrée mais je me suis fait débreaker dans la foulée. Remporter le premier set a fait du bien, une fois que j'ai trouvé mon rythme j'ai joué de mieux en mieux, j'ai bien servi (8 aces, dont un deuxième service sur la balle de match, ndlr), je l'ai breaké au moins deux fois par set, j'ai eu des occasions presque dans tous ses jeux de service, je suis content de mon match."

Un nouveau Belgique-France

Le Français, qui a commis 45 fautes directes, subi la cadence tout en fluidité de son adversaire et perdu quinze des dix-neuf derniers jeux, vivant un scénario identique à celui de Wimbledon l'an dernier, ne niait pas l'évidence : "Rien à dire : David a très bien joué, il a été plus fort que moi sur l'ensemble du match. J'ai eu de bonnes périodes, mais je n'ai pas été assez constant. J'ai très mal servi en plus. Déjà que du fond, il est plus solide que moi, si en plus mon arme qui m'aide beaucoup normalement n'est pas là, ça devient compliqué contre lui... d'autant que je ne m'attendais pas à ce qu'il arrive à servir lui-même aussi bien." Et quand Goffin sert bien c'est que la confiance est là. Au deuxième tour, c'est un nouveau Belgique-France qui attend notre compatriote puisqu'il affrontera dans la nuit de mercredi à jeudi son copain (et partenaire du double victorieux à Doha 2019) Pierre-Hugues Herbert (ATP 64) qui, mené deux manches à une, a eu besoin de cinq sets chaotiques pour venir à bout du Britannique Cameron Norrie (6-4 au 5e). Un match que David abordera d'autant plus en favori qu'en trois confrontations directes il s'est imposé trois fois face à l'Alsacien, la dernière à s-Hertogenbosch 2019 sur gazon. "Il a dû user pas mal d'énergie dans son premier tour, quelque part cela m'avantage, mais avec le jour de repos il aura le temps de récupérer", concluait Goffin, "même s'il ne m'a jamais battu je sais que je devrai encore jouer un bon match... et que quoiqu'il arrive on sera toujours potes."

Kirsten les larmes aux yeux

A 34 ans, au soir d'une carrière bien remplie, on peut encore avoir les larmes qui perlent au bord des yeux parce qu'on a perdu un match de tennis. Oui, même Kirsten Flipkens dont on pouvait croire la carapace à toute épreuve après tant d'années dans cet "univers impitoyable". Après avoir perdu le premier set (3-6) et remporté le deuxième (6-2) face à la 22e mondiale Karolina Muchova, elle s'est pourtant retrouvée larguée dans la manque décisive, on n'aurait plus parié un dollar australien sur la Campinoise, 81e mondiale, lorsque la Tchèque se détacha à 0-4, puis quand elle obtint des balles de match à 2-5, mais "j'avais la bonne mentalité sur le court, je n'ai jamais abandonné", disait Flipkens, "il fallait que j'essaie quelque chose tactiquement, que je lâche mes coups, pour la pousser à avoir le bras qui tremble. Dès lors, sortir du court les mains vides après être revenue à 6-6 et avoir perdu 10-7 au super tie-break c'est dur à avaler. En même temps, ce n'est pas non plus comme si j'avais pris deux fois 6-1, je peux être fière de moi, j'ai mis le feu aux tennis d'une 22e mondiale qui a un gros potentiel, c'est donc une sorte une déception... positive si cela signifie quelque chose, à la fois ça fait mal et c'est bon pour le moral..."

Toujours pas de victoire pour Alison

Cela paraît invraisemblable pour une joueuse qui campe quasiment dans le Top 50 depuis six ou sept ans, et pourtant Alison Van Uytvanck n'a toujours pas remporté un match en tableau final à l'Australian Open. Cette année encore, elle est passée à côté alors que la tâche (face à la Française Fiona Ferro, 63e mondiale) n'était sûrement pas insurmontable. Le score (2-6, 1-6) est certes plus sévère que la physionomie de la partie a pu le laisser penser et la Grimbergoise a été malade ces deux dernières semaines, mais elle avait le bon goût de ne pas chercher d'excuse. "Je n'étais pas encore à 100% physiquement, mais je me sentais suffisamment "fit" pour jouer un bon match, cela n'a pas été le cas, mon tennis n'avait pas la qualité nécessaire pour lui faire mal, ce n'était pas mon jour et elle a joué le meilleur match que je l'ai vue faire", disait-elle, convenant que le stress ("je voulais tant gagner un match ici") l'avait sans doute aussi empêchée de se libérer. C'est donc encore reporté d'un an, si tout va bien.

"Mon tournoi est réussi"

Si l'Australian Open ne réussit pas à sa compagne Alison, Greet Minnen en gardera pour sa part un agréable souvenir. Non contente de s'être qualifiée, à 22 ans, pour la première fois dans un tableau final de Grand Chelem, la joueuse de Turnhout, dont, l'air de rien, la progression depuis douze mois est exemplaire, y a passé un tour et se retrouve virtuellement 101e à la WTA alors qu'elle pointait 346e en janvier 2019. Contre la Bielorusse Aliaksandra Sasnovich, 94e mondiale mais qui culmina Top 30 en 2018, elle a disputé un match difficile et acharné, un vrai thriller - 7-6 (7/3), 4-6, 7-5 - qui a duré 2 h 39. "Il y a eu beaucoup de hauts et de bas, elle jouait un peu tout ou rien, il a fallu se battre sur tous les points", disait-elle, d'autant qu'au troisième set, alors qu'elle s'était détachée à 4-1 elle a vu revenir sa rivale à 4-4. "Il y avait de la tension et de la frustration, même si je savais qu'elle joue toujours mieux quand elle a du retard. Heureusement, sur la fin j'ai su rester calme quand il le fallait, le travail que j'effectue avec un psychologue paie." Au 2e tour, à peine 24 heures après cette rude bataille, elle se retrouvait déjà dans la nuit de mardi à mercredi face à une joueuse en grande forme qui a encore plus progressé qu'elle en un an. La Kazakhe Elena Rybakina, 26e à la WTA, victorieuse il y a quelques jours du tournoi d'Hobart après avoir été finaliste à Shenzhen, pointait encore 192e mondiale en février dernier. "J'étais en confiance mais elle l'était encore plus que moi", souriait notre compatriote, qui s'inclina logiquement 3-6, 4-6. "Quoiqu'il en soit, mon tournoi est réussi, sportivement mais aussi financièrement,  je n'avais pas gagné beaucoup d'argent ces dernières années." Désormais, on attend la suite.

L'heure de la revanche pour Elise

Reporté la veille, le premier tour d'Elise Mertens n'a guère posé problème à la Limbourgeoise qui a mis moins d'une heure à éliminer, la nuit dernière, la Monténégrine Danka Kovinic, 86e mondiale, 6-2, 6-0. Au deuxième, elle aura l'occasion de prendre sa revanche vis-à-vis de l'Anglaise Heather Watson, 75e mondiale, qui avait causé la surprise la semaine dernière à Hobart en éliminant notre compatriote 5-7 au troisième set. 
 

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