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La belle fête à Courtrai : Kirsten Flipkens a allumé le feu !

L'équipe belge de Fed Cup s'est qualifiée pour la phase finale qui se disputera à la mi-avril à Budapest. Et elle l'a vraiment fait avec la manière. Même sa seule défaite vendredi n'a pas manqué de panache. Les trois balles de match d'Ysaline Bonaventure avaient fait mal à tout le monde la veille, mais il n'en est rien resté samedi. On peut même dire que Kirsten Flipkens a terminé par un véritable feu d'artifice. 3-1 contre le Kazakhstan, face à des joueuses 34e et 63e au monde, le tout dans un enthousiasme communicatif, ce fut une véritable propagande pour le tennis féminin. Merci les filles ! 

Communion

A moins d'un indécrottable grincheux à soigner d'urgence, pas un seul spectateur n'a regretté d'avoir passé son samedi après-midi pluvieux dans la salle Lange Munte de Courtrai, un écrin idéal pour ce genre de rencontre, ni trop grand, ni trop froid. On ne compare pas ce qui n'est pas comparable, on n'a quand même pas vécu là un remake de la demi-finale Belgique-Argentine de Coupe Davis dans un Forest National en ébullition, mais lorsque Kirsten Flipkens a remporté le dernier point décisif sur une sensationnelle balle de match, après avoir déjà réussi juste avant une volée renversante, les 2500 personnes (il y avait même des gens dans les places des premiers rangs qui n'étaient pas au départ destinés à la vente) n'en ont pas moins extatiquement communié avec le team Belgium, certaines une petite larme à l'oeil. C'était chaud, coloré, beau et touchant, cela faisait vraiment plaisir à voir.

N'oubliez pas Elise

Comme souvent avec David Goffin en Coupe Davis, on peut avoir tendance à passer sous silence en Fed Cup deux victoires d'Elise Mertens parce qu'elles sont logiques vu son niveau et son classement. Mais bien sûr rien n'est plus injuste. Sans Elise - comme sans David en d'autres circonstances - le gagne-t-on ce match, tout simplement ? Il est parfois plus difficile de justifier un titre de favori que de réussir un exploit en n'ayant rien à perdre. Donc c'est bien Miss Mertens qui a mis le train sur les rails, après avoir curieusement manqué de fuel dans les premiers échanges vendredi, comme quoi tout n'est pas simple à maîtriser quand tout le monde vous attend. "Je ne voulais absolument pas revivre le même scénario", dit Elise, "j'ai donc poursuivi sur ma lancée des deux derniers sets de la veille, pour mener 6-1, 2-0." C'est alors qu'elle a pu mieux se rendre compte de ce qu'avait vécu Ysaline Bonaventure vendredi. Yula Putintseva (WTA 34) avait peut-être payé au premier set les efforts tardifs consentis contre la Stavelotaine, toujours est-il que l'on retrouva en cours de deuxième le petit "pitbull" kazahk prêt à bondir au moindre relâchement énergétique adverse, et heureusement que notre compatriote sortit un tie-break mentalement fort pour s'éviter d'indésirables prolongations. "Contente et soulagée d'avoir pu gagner en deux sets", soufflait la Limbourgeoise.

Sur un nuage

Selon l'expression de Johan Van Herck, la Belgique était dès lors sur le bon schéma. On pouvait, en effet, penser que même si elle ne gagnait pas le deuxième match, la paire Mertens/Flipkens avait toutes les chances de faire ensuite pencher la balance en double. "Cela nous donnait un peu de sécurité, mais mieux valait finir au plus vite", souligne Kirsten Flipkens, appelée à défier Zarina Dijas (WTA 63). "C'était un plan prévu d'avance", révèle le capitaine Johan Van Herck, "on pensait que Kirsten avait les meilleures armes, sur cette surface, pour rendre la vie difficile à cette joueuse kazakh". C'était bien vu. Pour autant, Flipkens n'avait certainement pas apprécié de ne pas être alignée vendredi, "mais elle n'en avait pas moins encouragé et soutenu Ysaline, elles s'entendent bien", souligne le coach de Stavelotaine Germain Gigounon. L'an dernier, contre l'Espagnole Muguruza, la Campinoise avait déjà réalisé une exhibition tennistique haut de gamme dans cette même salle courtraisienne... qui lui réussit décidément bien puisqu'elle a ressorti le grand jeu contre Diyas. Si on connaît le déficit en puissance de Kirsten, on sait également le large et fin registre technico-tactique qui est le sien. Là, elle était fraîche, déterminée, peut-être piquée au vif, "et comme sur un nuage avec tous ces gens derrière moi", continuait-elle. Victorieuse 6-3, 6-4, elle a donné l'impression de contrôler de bout en bout... avant de s'écrouler sur le court sous le coup de l'émotion ou le poids de son capitaine et de ses équipières. "A 34 ans, qui sait c'était peut-être mon dernier match sur le sol belge, non que je veuille quitter l'équipe, mais on ne sait jamais ce que réserve l'avenir en Fed Cup..."

La première de la saison

Kirsten a remporté là sa première victoire de la saison. "Mais ce n'est pas une chose qui me trottait dans la tête, comme je l'ai dit cette semaine je trouvais mon niveau de mieux en mieux. J'ai bien joué tactiquement sur mes points forts, avec de belles volées, la victoire d'Elise m'a fait du bien mentalement et ensuite le plan s'est déroulé sans accroc. Je joue en Fed Cup depuis 17 ans et je n'ai pas souvent assuré le point décisif dans mon propre pays. On n'avait plus gagné un match en Belgique depuis 2011, ce n'est pas rien, il faut dire que l'on a souvent dû jouer en déplacement. Je suis fière de la manière dont le groupe a redressé la situation après les trois balles de match d'Ysa vendredi, la confiance était là, y compris si j'avais perdu." On fut loin du compte, du très bon tennis, des points spectaculaires, le public aux anges, "c'est un plaisir énorme", souriait-elle. "Cela me fait du bien à moi aussi", confirmait Bonaventure, "j'avoue que j'étais mal le matin au réveil, mais je n'ai jamais senti que quelqu'un m'en voulait." Du coup, même le fait de jouer la phase finale sur terre battue, la surface qu'elle apprécie le moins, ne fait pas peur à Flipkens : "Il est vrai que je n'aime pas trop la brique pilée, mais d'un autre côté ce sera indoor, donc plus rapide, et on a une équipe avec beaucoup de qualités et de styles différents, ce sera au capitaine de faire les choix, peut-être douloureux, en fonction des circonstances."

Kim reprend déjà à Dubaï

Des choix, il faudra peut-être déjà en faire avant de partir à Budapest puisque Van Herck pourra emmener cinq joueuses et qu'il faut ajouter aux quatre de cette rencontre Alison Van Uytvanck qui n'était pas là, voire Yanina Wickmayer, et surtout Kim Clijsters en fonction de ce qu'elle aura réalisé d'ici avril. On a d'ailleurs appris, au terme de cette semaine passée en compagnie de l'équipe belge, qu'elle a décidé d'avancer son retour sur le circuit prévu initialement au Mexique, à Monterrey, début mars. Elle recommencera en fait dans une semaine, le 17 février, à Dubaï, où l'on est évidemment ravi de l'accueillir. "J'ai vraiment hâte de rejouer au tennis en compétition", a-t-elle confirmé. Johan Van Herck va donc aborder sa quatrième finale ou phase finale, après les trois en Coupe Davis, c'est aussi une fierté personnelle. "On restait certes légèrement favoris ce samedi, même à 1-1 avec le moment difficile que l'on avait vécu, mais encore fallait-il le démontrer sur le court, je suis très content de la manière dont l'équipe a d'abord réagi, ensuite de la qualité de tennis que l'on a pu proposer pour conclure le match sans devoir jouer le double, et enfin de la progression constatée dans le groupe après le match contre l'Espagne en avril dernier où nous n'avions pas été récompensés de nos efforts. Là nous le sommes, dans une ambiance qui rend positif et heureux, c'est un succès collectif autant que personnel." On connaît d'ores et déjà les adversaires potentiels des Belges à Budapest, où les douze équipes seront réparties en quatre poules au premier tour, et bien sûr il y aura du beau monde : France (Garcia, Mladenovic), Australie (Barty), Tchèquie (Pliskova, Kvitova), Espagne (Muguruza, Suarez Navarro), Biélorussie (Sabalenka, Azarenka), Suisse (Bencic), Russie (Alexandrova, Pavlyuchenkova), Slovaquie (Kuzmova), Allemagne (Kerber, Goerges), Etats-Unis (Kenin, Serena Williams), et Hongrie (Babos) en tant que pays organisateur. "On doit maintenant suivre les résultats des différentes joueuses, voir quelle est leur disponibilité, et composer le meilleur team possible en fonction de la surface et des diverses combinaisons", conclut Van Herck, qui, entretemps, devra également gérer le déplacement de Coupe Davis... en Hongrie. "Il est trop tôt pour s'avancer, mais nous n'irons pas là-bas sans ambition avec les filles, c'est un fait." 
 

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