Responsive menu

Hongrie-Belgique 1-1 : tout reste ouvert mais on est passé très près de l'exploit

Qui aurait pensé jeudi soir que, privés de David Goffin, on pourrait être déçu le lendemain par un score de parité qui nous laisserait toutes nos chances, à l'issue de la première journée de la rencontre Hongrie-Belgique qualificative pour la phase finale de la Coupe Davis ? 

C'est pourtant bien ce qui s'est passé lorsque Kimmer Coppejans, qui ne le méritait pas, s'est incliné au 3e set de son match contre le 1/16e de finaliste de l'Australian Open Marton Fucsovics (ATP 84) sur la première balle de break de la manche pour ce dernier alors que l'Ostendais s'en était précédemment procuré cinq sans réussir à en transformer une. Cela s'est joué à rien... le genre de rien qui fait la différence. En ouverture, Ruben Bemelmans avait de son côté disputé une des plus belles parties de sa carrière en prenant la mesure du Hongrois en forme Attila Balazs, 76e mondial et récent demi-finaliste à Rio. Si bien que, dans la belle salle de Debrecen, un tiers remplie, on hésitait sur le coup de 22 h entre un vibrant "bravo les Belges !" et une tape sur l'épaule genre "dommage les gars !", en insistant sur le fait que tout reste ouvert ce samedi, que la route de Madrid reste largement accessible comme l'an dernier au Brésil, ce qui est déjà une bonne surprise en soi. Le double de midi s'annonce plus que jamais crucial et la paire Gillé/Vliegen y a une belle carte à jouer.

"Un sentiment amer"

Quand on écrivait que l'équipe belge, sans son numéro un, devait croire a sa chance en déplacement dans un pays qui compte pour l'heure deux Top 100 - alors que Coppejans et Bemelmans sont respectivement 154e et 222e mondiaux -, on pensait au fond de nous que les miracles n'arrivent qu'une fois, en l'occurrence en Amérique du sud l'an dernier. Sauf que cela reste la Coupe Davis et que l'on a été vendredi à une ou deux balles d'un score plus sensationnel encore qu'à Uberlandia il y a treize mois. 0-2, cela aurait presque été la "qualif" assurée. Ces balles, ce sont donc celles que Kimmer s'est procurée au troisième set contre Fucsovics, et que le Hongrois a su sauver avec bravoure, il faut le dire aussi. Comme Bemelmans face à Balazs, Coppejans a commencé par perdre le premier set, le 2-6 concédé d'entrée ne disant rien qui vaille face à un joueur solide et puissant comme Fucsovics, mais notre compatriote a ensuite équilibré les échanges, s'imposant 7-5 dans une deuxième manche où il avait déjà servi pour le set à 5-4. Ce qui est encore plus frustrant c'est que dans le troisième set Kimmer a émergé comme le meilleur des deux protagonistes et que c'est le Hongrois qui s'est battu pour rester dans le match, chahuté sur son service à trois reprises, il s'en est finalement sorti (4-6), dommage pour nous, chapeau à lui. "C'est une déception, je ne peux pas le cacher, même s'il n'y a qu'une des balles de break sur laquelle je me reproche quelque chose, sur les autres il a très bien joué", disait l'Ostendais, "j'ai aussi terminé sur un mauvais jeu, ça laisse un sentiment amer, mais d'un autre côté, avant la rencontre, on aurait signé pour ce score de 1-1, on reste dans la course."

"Encore mieux qu'à Liège"

La belle surprise du jour aura donc été Ruben Bemelmans, sur une surface qui est loin d'être sa préférée, même s'il ne s'agit pas d'une terre battue comme à Roland Garros. "Elle est un peu plus rapide qu'à l'extérieur, c'est spécial, je n'avais encore jamais joué sur un tel sol, mais cela me convient", souriait-il. Après avoir perdu le premier set 5-7, Ruben a renversé la vapeur en fin de deuxième, dominant le tie-break 7-4 avant de faire la course en tête dans la manche décisive, et de breaker au meilleur moment, à 5-4. "Contre quelqu'un qui vient de disputer une demi-finale ATP 500 sur brique pilée et qui n'a jamais occupé un aussi haut classement, c'est une victoire qui compte dans ma carrière. Une des plus belles. A encadrer", ajoutait-il. "Balazs, qui n'a pas l'habitude d'être numéro un dans son pays, était peut-être un peu sous tension, et ma manière de jouer y a contribué, c'est un joueur type de terre battue, qui évolue loin de sa ligne, le plan était de le contrarier avec le côté agressif de mon jeu." Un résultat à la fois inattendu et mérité, mais surtout fondamental pour la suite de la rencontre. "Avec Sander (Gillé) et Joran (Vliegen) on a un très bon team en double, quant aux matches entre Kimmer et Balazs ou Fucsovics et moi ça reste ouvert." On rappelle d'ailleurs que Ruben avait battu ledit Fucsovics il y a deux ans à Liège, le Hongrois lui réussirait-il ? "C'était déjà beau à l'époque", sourit-il, "mais cette victoire-ci, en Hongrie, face à un spécialiste de terre battue dans sa meilleure forme, c'est peut-être encore mieux."

"Puiser la confiance dans ce qu'on a montré"

Même s'il n'y avait pas une énorme ambiance dans une salle de 6.000 places occupée par un peu plus de 2.000 personnes, dont une vingtaine de Belges qui se sont fait  entendre, on a bien senti qu'il y avait de la pression sur les épaules hongroises. Cette pression, elle pèsera aussi sur celles de notre paire de double ce samedi midi, puisque c'est le seul match que la Belgique aborde en position de favorite. "Justement, on a bien vu ce que c'est que d'être favori, cela ne garantit rien du tout, surtout en Coupe Davis", prévient le capitaine Johan Van Herck. "Le fait qu'on joue le double en commençant la journée, que nous puissions présenter deux hommes frais, qui ont déjà déjà démontré qu'ils sont difficiles à battre, tandis que les Hongrois devraient aligner les deux mêmes joueurs qu'en simple, c'est en principe à notre avantage, à condition de monter sur le court avec la même attitude, la même mentalité, le bon plan tactique, et les pieds sur terre." Le capitaine se félicitait de ce que les Belges "avaient laissé voir sur le court." "On a montré qu'on avait toujours de bons joueurs, une bonne équipe, c'était très fort, on doit retenir le positif et y puiser confiance pour la suite de la rencontre." Il n'empêche, comme tout le monde, il  pouvait difficilement masquer sa frustration de n'avoir pas remporté aussi le deuxième simple. "Dans le premier match, la pièce est tombée du bon côté, pas dans le deuxième", résumait-il. "Kimmer a eu sa chance et il aurait peut-être mérité de gagner contre un très bon joueur, cela veut dire beaucoup. Mais le top tennis c'est une question de détails, l'expérience et le talent de Fucsovics qui joue très bien les "break points" ça compte aussi, on doit l'accepter même si c'est dur."

Les résultats 

Ruben Bemelmans - Attila Balazs 5-7, 7-6(4), 6-4
Marton Fucsovics - Kimmer Coppejans 6-2, 5-7, 6-4

Le programme (direct VRT/Sporza) :

Balazs/Fucsovics - Vliegen/Gillé
Coppejans - Balazs
Bemelmans - Fucsovics.
 

Retour à la liste