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Goffin égale sa meilleure performance en Grand Chelem : "Djokovic est un homme comme les autres"

Un sur deux, c'est le bilan d'une journée belge qui promettait beaucoup sur le gazon de Wimbledon. Dommage pour Elise Mertens, qui y était presque mais a craqué d'une pièce aux portes des quarts de finale, et proficiat à David Goffin qui poursuit sur sa belle lancée verte. Comme souvent ces derniers temps - et en fait comme en ses plus belles heures -, on a retrouvé le Liégeois sur les points importants face à Fernando Verdasco qu'il a fini par dominer. Après Rafael Nadal au 3e tour à Roland Garros et Federer en finale à Halle, il fera face, mercredi en quart de finale, à Novak Djokovic, le numéro un mondial. Il est déjà assuré de revenir dans le Top 20 après le tournoi.

Cinq balles de premier set sauvées

Le tie-break de la première manche fut-il déterminant pour la suite de la rencontre entre le Belge et l'Espagnol ? Dans l'absolu non, puisque si Goffin l'a remporté 11-9 Verdasco a empoché nettement le deuxième set par la suite (2-6), ce qui laissait la partie on ne peut plus ouverte. Mais en réalité oui, dans la mesure où le baroudeur ibérique a eu toutes les cartes en mains dans ce jeu décisif, menant 3-6 et s'octroyant cinq balles de set, toutes sauvées par notre compatriote qui transforma ensuite une de ses deux opportunités. "Il est évident que si je l'avais gagné cela aurait changé la physionomie du match", pensait Verdasco qui a passé 18 aces à un des meilleurs relanceurs du circuit, "j'ai aussi hérité d'une balle de break au début du troisième set, mais j'ai alors commencé à rater plus que lui, à rencontrer plus de difficultés à garder mon service, il était plus solide et touchait plus les lignes. J'ai été meilleur que lui dans la deuxième manche, ça a été l'inverse dans les troisième et quatrième (6-3, 6-4)." S'il y eut des moments clés dans le match, la victoire de David ne se discute effectivement pas, il a bien servi (64 % de premières balles), n'a commis que 28 fautes directes pour 48 à l'Espagnol, et s'est aussi octroyé 13 balles de break pour 5 à son adversaire.

Crampes au ventre

"Bien sûr, un premier set est toujours important", confirmait David Goffin, "c'était compliqué pour moi, j'étais dans les cordes avec des balles de set à sauver, il aurait tout aussi bien pu l'emporter, mais il a encore bien joué par la suite. En fin de deuxième manche et en début de troisième, il était vraiment fort, il servait bien, était plus agressif, je n'avais guère d'opportunités. Je devais retourner la situation, c'était surtout une grosse bataille mentale, il a fallu s'accrocher, se battre, c'était dur physiquement. Petit à petit, j'ai mieux servi, je n'ai d'ailleurs plus perdu mon engagement jusqu'à la fin du match et j'ai su saisir l'une ou l'autre occasion sur le sien." Lors de son coup de mou du deuxième set, on a pu s'inquiéter pour notre compatriote en le voyant faire appel au médecin sur le court. "C'était un peu difficile, je sentais des crampes au ventre, à l'estomac, l'intervention du médecin m'a fait du bien."

Troisième quart en Grand Chelem, le premier à Wimbledon

"J'adore ce tournoi, l'atmosphère qui y règne, j'aime le gazon, j'ai toujours pensé que je pourrais bien y prester", souriait Goffin qui présente Wimbledon comme son événement préféré. Le voilà pour la première fois en quart de finale, égalant sa meilleure performance en Grand Chelem - il avait déjà atteint une fois ce stade à Roland Garros et à Melbourne. "Cela fait d'autant plus plaisir que je retrouve mon meilleur tennis après des mois difficiles." On rêve bien sûr d'une première demi-finale, on envie d'ailleurs un peu Pella et Bautista Agut qui disputeront le quart le plus accessible. Pour le reste, vaut-il mieux Djokovic que Federer ou Nadal ? "Novak est numéro un mondial, a gagné quatre fois le tournoi, et est, je pense, la plus grande menace pour Roger Federer sur gazon", résume le Liégeois, "il est très agressif, sert et retourne bien, joue très long et très précis, il est encore plus difficile à battre en cinq sets, mais comme les deux autres il reste un homme. Je surfe sur une bonne vague et vais essayer de faire au mieux, il faudra sortir un grand match et être prêt à en jouer un long (sourire), mais le tournoi n'est pas fini."

"Un jeu de jambes phénoménal"

Novak Djokovic et David Goffin n'ont guère de points de repère sur le gazon l'un vis-à-vis de l'autre puisqu'ils ne se sont jamais affrontés sur cette surface. "Je pense qu'elle convient bien à son tennis", déclare le Serbe, "David est un des plus rapides sur le circuit, son jeu de jambes est phénoménal, ce qui lui permet d’être en équilibre sur des balles où la plupart ne le sont pas. Il a été top 10, il rejoue vraiment bien, finale à Halle, quart de finale ici, c'est un challenge, j'ai intérêt à bien m'y préparer."

Elise Mertens ou le 9-0 qui change tout

On a bien cru que l'on aurait deux Belges en quart de finale du Grand Chelem londonien, il a manqué un jeu à Elise Mertens pour passer le cap, dans un huitième de finale au déroulement on ne peut plus contrasté. Notre compatriote, bien en jambes, a mené 6-4, 5-2 et servi pour le match à 5-3, un moment catastrophique (0-40 après un jeu de service déjà gagné blanc par son adversaire) qui augura malheureusement de ce qui allait suivre. Complètement relancée, la Tchèque Barbora Strycova (WTA 54), qui n'avait pas démérité jusque là mais semblait frustrée par la maîtrise adverse, en a profité pour lancer le turbo, celui qui lui avait permis de déborder Kiki Bertens au tour précédent. Il faut dire qu'il n'y avait plus non plus le même répondant en face, ce n'était plus la même joueuse. Où était la belle énergie d'attaque dont avait fait preuve la Limbourgeoise qui encaissa alors un improbable 9 jeux à 0 tout en faisant appel au "physio" et en prenant même un "médical time out" hors court pour traiter le bas de son dos ? Résultat : 5-7, 2-6, game over !

Simple et double

On était impatient de connaître l'explication de notre compatriote à cet écroulement aussi spectaculaire qu'inattendu. Mais, en définitive, fallait-il chercher midi à quatorze heures, ne manquait-il pas tout simplement de carburant dans le réservoir, et le mal au dos ne devait-il pas plus à l'accumulation des efforts, de vendredi et samedi surtout, qu'à autre chose, compte tenu du fait qu'Elise est également en course en double et qu'elle a dû batailler près de six heures pour se qualifier d'un côté et de l'autre ? Doit-on dès lors penser qu'en se concentrant uniquement sur le simple lors de ce tournoi elle aurait trouvé les ressources pour finir le match au deuxième set ? Elle rétorquera que c'est en double, avec son acolyte Sabalenka, qu'elle a a gagné Indian Wells et Miami cette année, ce qui n'est pas négligeable pour une professionnelle. Elle disputera donc ce mercredi son huitième de finale de double face aux soeur Chan de Taïpeh. Dans quel état ? "Je vais encore essayer d'aller chercher au fond de moi ce qu'il me reste", dit-elle.

"Pas eu peur de gagner"

"J'étais presque à la maison", reconnaissait la tonique Strycova après coup, "et j'ai quand même réussi à trouver une issue, je suis épuisée mais quel sentiment formidable ! Lorsqu'elle a pu servir pour le match à 5-3 j'ai senti qu'elle était très nerveuse, elle commettait de bêtes fautes, et à 5-4 il était important que ma première balle passe, c'était la clé du match." "Je sais que cela pouvait ressembler à de la peur de gagner, mais ce n'était pas le cas", affirmait Mertens, "je n'étais pas stressée, j'essayais au contraire de ne pas penser au quart de finale qui était au bout de ma raquette, de me concentrer uniquement sur moi et sur mon jeu, d'être agressive. En revanche, je sentais depuis 3-2 que ce n'était plus pareil, alors que je n'avais qu'un break d'avance et qu'elle jouait de mieux en mieux. La seule vérité est que je n'ai pas pu conclure sur mon engagement, que je suis arrivée trop court, que les jambes ou le service n'étaient plus au même niveau, et que dans un quatrième tour de Grand Chelem la qualité ne peut pas être moindre, sinon on est punie. C'est amer, parce que j'y étais presque, mais j'essaie de garder le positif, si on m'avait dit que j'en serais là avant le tournoi j'aurais été contente, j'ai bien vu que mon tennis était à sa place ici, et la manière dont je suis allée au filet est un "plus" pour l'avenir."

Gauthier Onclin éliminé d'entrée

Deuxième déception du jour : vainqueur à Roehampton en fin de semaine dernière, Gauthier Onclin n'a pu confirmer lundi dans le tournoi juniors de Wimbledon. On savait que même en tant que tête de série il n'avait pas hérité d'un cadeau avec le puissant Anglais Matusevich, déjà quart de finaliste l'an dernier, le genre de gaillard redoutable sur herbe avec lequel les échanges ne traînent pas, c'est le moins que l'on puisse dire quand on sait que les trois sets, 6-3, 4-6, 6-4 n'ont duré qu'1 h 18. Il a suffi d'un jeu de service manqué par le jeune Liégeois dans un troisième set au cours duquel son adversaire, dans un bon jour, a passé 81 % de premières balles pour faire la différence. Onclin a obtenu 12 balles de break et n'en a transformé que 3. Son prochain objectif : les championnats du monde juniors à Klosters, en Suisse, du 22 au 28 juillet.
 

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