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David Goffin : "Poursuivre sur cette lancée à l'US Open"

David Goffin n'a pas remporté sa première finale en tournoi ATP Masters 1000 dimanche à Cincinnati. Il est tombé sur un Daniil Medvedev qui marche sur l'eau depuis quelques semaines, même si, en fin de premier set, notre compatriote a manqué l'une ou l'autre occasion qui aurait pu sensiblement modifier la donne.

"Daniil s'est montré supérieur sur quelques points, mais je me suis battu et je n'ai pas de regrets, quand il est comme ça, super fort, ne ratant rien, on peut avoir l'impression de jouer contre un mur", disait David, "j'ai passé une superbe semaine, j'ai su saisir les opportunités, il me reste à poursuivre sur cette lancée dans une semaine à New York."

La Coupe n'est pas belle, pardonnez-nous, elle ressemble à un pot de chambre, mais Daniil Medvedev n'en a cure. Le trophée du Masters 1000 de Cincinnati restera comme le premier souvenir très précieux d'une carrière qui, à 23 ans, commence à peine, et d'une période où, à la manière de... David Goffin fin 2017, il a pu donner l'impression de surfer sur une vague irrésistible. Depuis son élimination en 1/8e de finale de Wimbledon par notre compatriote lors de cinq sets épiques, le Russe a disputé seize matches en un peu moins de trois semaines et en a remporté quatorze. Il a perdu en finale de Washington face à un grand Kyrgios sur deux tie-breaks, s'est incliné devant Nadal dans celle de Montréal, le seul match des seize où il n'a pas eu voix au chapitre (à méditer avant Flushing Meadows s'il est question du Majorquin), et avec toute la confiance accumulée il a dominé ce tournoi de Cincinnati, éliminant le numéro un mondial Novak Djokovic de manière impressionnante en demi-finale. On peut se demander s'il ne va pas payer un tantinet tout ça dans une semaine à l'US Open, mais en attendant il intègre le Top 5 mondial et totalise le plus grand nombre de matches gagnés depuis le début de l'année, soit 44 pour 41 à Nadal, 39 à Federer et 38 à Djokovic.

Quatre services gagnants pour finir

Dans une finale où Medvedev et son service de plomb - qui tombe du haut de son 1 m 98, lui permettant de remporter plus aisément son engagement (90% des points gagnés sur sa première balle) - ont eu le plus souvent l'avantage, Goffin ne s'est pas laissé abattre. Mené d'entrée 1-4, il a refait son handicap et, lors du tie-break du premier set, a sans doute gâché d'uniques occasions de faire la course en tête sur des points qui paraissaient acquis, à commencer par une volée facile, après une amortie, qui lui aurait permis de mener 2-0 service à suivre, son adversaire, tout heureux de l'aubaine, en a profité (3-7). Que se serait-il passé si le Liégeois avait remporté ce premier set ? On ne le saura évidemment jamais, mais quand on apprend qu'en fin de deuxième manche Medvedev a commencé à souffrir de crampes (il l'a reconnu après coup) on peut s'interroger. Lorsque le Russe a poursuivi sur sa lancée dans ce deuxième set en menant 0-2, profitant du petit coup de bambou essuyé par son adversaire, on a pu craindre que Goffin subisse ensuite les événements comme face à Nadal à Roland Garros ou Djokovic à Wimbledon, mais il n'en a rien été. Et on l'a même cru capable de forcer une nouvelle fin de manche sur le fil du rasoir au moment où Medvedev servait pour le match à 4-5. Il se retrouva en effet avec deux balles de break au bout de la raquette (15-40)... sauf qu'il put à peine effleurer ladite balle, le Russe se sortant les tripes, crampes ou pas crampes, pour enfiler quatre services gagnants (dont trois de ses dix aces), le premier sur deuxième balle. Game over.

Le Masters... qui sait ?

Qu'a-t-il manqué à David sur ce coup-là ? Un peu de chance et de lucidité en fin de premier set certainement, mais avec son jeu et ses caractéristiques physiques il a aussi moins de marge qu'un tel adversaire dans ce genre de match, moins droit à l'erreur, et il doit sans doute pouvoir compter sur un service un peu plus performant que dimanche (54% de premières balles, 7 doubles fautes). "Je n'ai pas joué un bon tie-break, je ne suis pas arrivé à conclure sur des points à ma portée", convenait-il. "La tactique était de ne pas lui donner le même rythme, car c'est une machine à frapper, j'ai cherché à slicer, à attaquer, à monter au filet, ça n'a pas mal marché, mais ça n'a pas suffi." Même s'il n'y a pas battu de joueurs mieux classés que lui, Cincinnati reste bien sûr une bonne semaine pour notre compatriote, surtout après deux premiers tournois américains où il avait été éliminé au premier tour. Il a pu faire le plein de confiance à une semaine du dernier Grand Chelem de l'année, l'US Open, où il aura un troisième tour à défendre. Fort d'une première finale en Masters 1000, il réintègre le Top 15 et figurera donc parmi les seize premières têtes de série new-yorkaises, ce qui devrait lui valoir un tirage plus avantageux, et la fin de saison, qu'il a dû zapper l'an dernier en raison de son problème au coude, pourrait lui ouvrir quelques opportunités au ranking mondial. Enfin, il se retrouve 11e à la Race, le classement ne prenant en compte que les résultats de l'année, à moins de 200 points de la huitième place, les huit premiers, comme vous le savez, étant qualifiés pour le Masters de novembre.
 

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