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Coupe Davis : que fait ce De Loore là à la 319e place mondiale ?

En l'absence de David Goffin et Steve Darcis, on se faisait peu d'illusion quant aux chances belges dans le quart de finale de Coupe Davis disputé à Nashville face aux Etats-Unis au grand complet. En effet, au terme de la première journée (nuit pour nous), le marquoir indique 2-0 pour les USA, mais nos compatriotes n'ont pas été balayés par les Top 20 locaux, loin s'en faut. Il y a vraiment eu match. Et si Ruben Bemelmans n'a pu prendre un set à Sam Querrey (ATP 14), qui s'attendait à une telle prestation de la part de Joris De Loore face au vainqueur de Miami John Isner, 9e mondial ?

Dans la belle salle de la Belmont University pas totalement remplie (un peu plus de 4000 personnes), le match d'ouverture ne fut certainement pas le long fleuve tranquille attendu pour le numéro un américain John Isner, superbe vainqueur du Masters 1000 en Floride dimanche dernier. Si dans un premier set où Joris De Loore, 319e mondial rappelons-le, réussit rarement à prendre pied dans les jeux de service de l'Américain le match prit quelque peu la tournure prévue, la suite fut d'un tout autre acabit, et même un gros combat indécis, dont les longs échanges étaient la plupart du temps bannis et qui déboucha sur deux tie-breaks à l'issue desquels le Belge ne fut pas loin de mener deux sets à un.

"Le meilleur match de ma carrière ?"

Tenant magnifiquement tête à un adversaire qui connut certainement un moment creux en deuxième manche et au début de la troisième, De Loore ne concéda plus grand-chose et servit très bien de son côté, égalisant méritoirement à un set partout et réussissant le break, chose qui semblait impossible une heure plus tôt, en début de troisième, 2-0, puis 4-2, avant que son plus mauvais jeu du match permette à Isner, qui n'en menait pas large, de revenir à niveau. Tandis que Joris se trouvait magnifiquement soutenu depuis le début par le formidable petit groupe de supporters belges présents sur place, l'Américain convenait qu'il avait vraiment eu besoin dans ces moments-là de tout le soutien du public US. Même dans le tie-break du troisième, notre compatriote mena encore, balles de set à la clé, "mais avec son expérience il a su sortir les coups importants quand il le fallait, il sert vraiment très fort, tu ne vois pas où la balle va partir, et tu dois non seulement être dessus mais encore la remettre dans le jeu après", sourit De Loore qui face à un Isner relancé perdit ensuite le quatrième set sur un seul break sans plus pouvoir inquiéter l'Américain sur son engagement. Il pouvait néanmoins être fier d'une partie où il a tout tenté et où, qui sait, il n'a peut-être pas été loin d'un exploit : "Le troisième set est la clé de la rencontre, mais il n'est pas 9e mondial et vainqueur d'un Masters 1000 pour rien. J'ai essayé de diriger, d'être agressif, de ne pas le laisser faire, c'est peut-être le meilleur match de ma carrière, je ne sais pas."

64 aces pour les deux Américains !

A l'évidence, quand on voit jouer Joris De Loore comme ça on se demande vraiment comment il peut se retrouver 319e mondial, lui auquel il y a à peine deux ans d'éminents spécialistes de notre tennis voyaient un avenir de Top 100. John Isner s'est d'ailleurs sûrement posé la même question : "Je n'ai pas pris mon adversaire à la légère, c'est lui qui a vraiment très bien joué, une preuve de plus que le ranking ne veut pas dire grand-chose en Coupe Davis, c'était très dur, j'ai vraiment dû faire le maximum pour gagner." "C'est sûr que si je continue à jouer comme ça je vais gagner des matches", souriait Joris plutôt abonné aux tournois Challengers voire aux Futures pour l'instant. "Il me semble que le travail réalisé ces derniers mois porte ses fruits, j'ai montré que je suis sur la bonne voie." Quant à Ruben Bemelmans, après un premier set où il fut balayé par Sam Querrey, il s'est battu dans les deux manches suivantes pour ce qu'il valait, "il a mené deux fois dans le tie-break du deuxième set", notait le capitaine Johan Van Herck, "ce sont les petits regrets que l'on peut avoir, il n'a pas réussi à prendre les petites occasions qu'il a eues, mais, d'un autre côté, je pense qu'il a bien élevé son jeu après le premier set, tandis que Joris, lui, a poussé plus loin que ce que l'on pensait, compte tenu des circonstances je crois que l'on peut être content de cette première journée." Première journée au cours de laquelle les Américains auront servi la bagatelle de 64 aces, 43 pour Isner, 21 pour Querrey, contre 23 à nos compatriotes, 14 pour De Loore, 9 pour Bemelmans.

Un double inédit

Place à présent au double (ce samedi, 23 h belge, directe sur la Deux) qui, surtout compte tenu du fait que le score de la rencontre ne nous laisse plus guère d'espoir de qualification, devrait permettre à Sander Gille et Joran Vliegen d'effectuer leurs grands débuts en Coupe Davis. "C'est effectivement l'occasion de les lancer, pour leur faire sentir ce que cela représente de jouer en Coupe Davis, ils ont fait des progrès, ils se sont investis", a confirmé Van Herck, tout en rappelant en bon capitaine qu'il avait toujours "deux options" à sa disposition, "on verra aussi comment Joris a récupéré de son match avant de prendre officiellement une décision."

Les résultats 

John Isner-Joris De Loore 6-3, 6-7 (4/7), 7-6 (10/8), 6-4.
Sam Querrey-Ruben Bemelmans 6-1, 7-6 (7/5), 7-5.
 

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