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Belgique-Hongrie 2-0 : on a déjà un pied en quart de finale

David Goffin annonçait une rencontre piège pour l'équipe belge au premier tour de la Coupe Davis face à la Hongrie au Country Hall du Sart Tilman. Après la première journée, on doit bien constater que l'expression était peut-être un rien exagérée. D'abord parce que nos compatriotes n'ont rien laissé au hasard lors de ces deux premiers matches, et ensuite parce que le numéro un hongrois Marton Fucsovics ne s'est manifestement pas aligné dans les meilleures conditions, notamment physiques, à son retour d'Australie. On n'a en tout cas pas revu à Liège le 63e mondial qui avait épaté à Melbourne et y avait donné une réplique intéressante à Roger Federer. Encore un point - pourquoi pas en double ce samedi (14 h 30) ? - et on est de nouveau en quart de finale.
 

Un numéro un hongrois pas à 100 %

On avait écrit que si, d'aventure, Ruben Bemelmans arrivait à s'imposer d'entrée face au 63e mondial hongrois Marton Fucsovics, récent huitième de finaliste à l'Australian Open, il ouvrirait une voie royale pour l'équipe belge. On ne se dédit pas. Menant 2-0 après la première journée - personne ne voyait David Goffin baisser pavillon devant le 204e mondial Attila Balazs -, nos compatriotes ont déjà un pied en quart de finale (aux Etats-Unis ou en Serbie, début avril), avant un double où ils ont également toutes leurs chances d'inscrire le troisième point décisif dès ce samedi. Surtout que le meilleur joueur adverse Marton Fucsovics, bourreau des Russes en play off et qui a remporté le double avec Balazs dans leurs deux rencontres de l'an dernier (Slovaquie et Russie), n'a pas paru s'aligner ce vendredi en parfaite condition. Il n'avait manifestement pas encore digéré son épopée australienne, et ne s'était pas présenté pour rien à Liège deux jours après les autres, souffrant toiujours d'une inflammation au pied. Cette dernière ne l'a certes pas empêchée de jouer, mais ne lui a sans doute pas permis de bouger comme il le souhaitait. 

"Je peux aussi gagner sous pression"

En tout cas, sauf par à coups lorsqu'il a pu s'appuyer sur sa belle première balle de service ou son grand coup droit, on n'a pas revu le Fucsovics de Melbourne, tandis qu'en face Ruben Bemelmans jouait le match qu'on attendait de lui. Victorieux 6-4, 4-6, 7-6 (5), 6-3, il aurait même pu s'imposer en trois sets s'il n'avait connu "un creux", comme il l'a lui-même reconnu, au deuxième set où il a laissé trois balles de break non transformées. "A part ça, je crois avoir montré que je pouvais gagner un match sous pression en Coupe Davis", souriait-il. "Ce n'est pas que je revendique quoi que ce soit, David et Steve sont des sélections logiques en simple, mais c'est la preuve que je peux être un bon choix moi aussi, ou un "back up" valable (sourire)." Quant à l'état de son adversaire, il l'a seulement senti "moins frais ou "fit" au quatrième set, où il ne bougeait peut-être plus à 100 %". "Mais je suis surtout content de ma mentalité sur le court", continuait-il, "j'étais un peu nerveux au début mais, à part au 2e set, j'ai bien géré, c'est lui qui avait la pression, et surtout j'ai manoeuvré tactiquement comme on l'avait prévu avec Johan (Van Herck, le capitaine), je ne l'ai pas laissé jouer, j'ai été agressif chaque fois que je le pouvais, je l'ai fait bouger même quand il le pouvait moins, et surtout j'ai été longtemps à 70 % de premières balles, j'ai bien servi dans les moments importants et je n'ai pas changé mon fusil d'épaulé lorsqu'il est revenu de 6-2 à 6-5 dans le tie-break crucial de la troisième manche, sans doute le tournant du match."

"Je retrouve les repères en indoor"

Dans la foulée, David Goffin n'a pas laissé traîner les choses. En à peine plus d'une heure trente, il a eu raison d'Attila Balazs 6-4, 6-4, 6-0, sa dixième victoire d'affilée en Coupe Davis. Les stats se passent de commentaires : sur l'ensemble du match, David a seulement abandonné deux points sur sa première balle (34/36), il a même fait du 100 % au deuxième set, performance rare, et il n'a pas concédé une seule balle de break. "J'ai voulu faire les choses à fond", disait-il, "j'ai été solide dès le début pour lui montrer que j'étais là, j'ai cherché à le breaker dès que l'opportunité s'est présentée. Les sensations de la semaine sont bonnes, savoir que mon service est au rendez-vous aide et donne confiance, je ne lui ai pas laissé de possibilités ou d'occasions de revenir. Retrouver les repères en indoor et au service fait du bien, choisir la surface et les balles... du coup la tête va mieux aussi. Cela s'est très bien passé."

"On doit aller chercher ce troisième point"

Le troisième quart de finale en quatre ans sera réalité dès ce samedi si la Belgique gagne le double ce samedi après-midi (14 h 30). "Je suppose que les Hongrois vont aligner Fucsovics et Balazs, c'est leur dernière chance", dit Johan Van Herck. "Il faut encore que je fasse un point avec tout le monde, mais le fait de mener 2-0 ne change rien pour nous, on alignera "notre" double (donc Bemelmans/De Loore, ndlr) pour aller chercher au plus vite ce troisième point." Le capitaine a-t-il vécu son après-midi la plus tranquille en Coupe Davis depuis des lustres ? "On peut certainement dire ça pour le match de David", sourit-il, "mais celui de Ruben (Bemelmans) était intense, et c'est quelqu'un qu'il faut conduire, qui le demande même, ça prend beaucoup d'énergie. Enfin, pour un vendredi, j'ai eu pire, c'était pas mal."
 

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