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Australian Open : Ysaline entre déception et bonheur

Il y aura finalement sept Belges en tableau final de l'Australian Open le 8 février - du moins si Kirsten Flipkens, qui s'est blessée à la cheville à Abu Dhabi en trébuchant sur un panneau publicitaire, peut en être -, soit cinq filles et deux garçons. Greet Minnen et Kimmer Coppejans ont gagné mercredi leur troisième tour de qualif, avant qu'Ysaline Bonaventure, battue sur le court, ne passe en trois heures de la désillusion à la joie, repêchée en tant que lucky loser.

Première pour Coppejans

Au troisième tour de qualification de l'Open d'Australie, à Doha pour les hommes, Dubaï pour les dames, quatre Belges pouvaient encore atteindre le tableau final du premier Grand Chelem de l'année. Kimmer Coppejans, étonnament dominateur face au Bosnien Damir Dzumhur (6-2, 6-0), a ainsi obtenu le droit de disputer le tournoi australien pour la première fois de sa carrière. "J'ai la chance d'avoir un kiné... qui est aussi ma femme", souriait l'Ostendais, "cela facilitera les choses sur place." Il avait déjà lorgné sur Dustin Brown comme partenaire d'entraînement en première semaine ("on s'entend bien"), mais l'Allemand aux racines jamaïcaine a été éliminé peu de temps après, il lui faudra donc trouver quelqu'un d'autre. Greet Minnen a également fait le nécessaire, face à Varvara Lepchenko (6-4 au troisième set), et rêve, elle aussi, de pouvoir passer sa quarantaine australienne dans la même chambre que sa compagne, Alison Van Uytvanck, laquelle avait initialement prévu de se préparer avec Kirsten Flipkens. Pour les deux autres, cela s'est moins bien passé. Surtout pour Maryna Zanevska qui a perdu de peu (4-6, 6-7) contre la trentenaire canadienne Rebecca Marino (WTA 312) et dont le classement ne permettait pas d'espérer figurer parmi les lucky losers. Ces dernières étaient en effet désignées par tirage au sort, mais parmi un petit nombre de joueuses, les mieux situées au ranking mondial. Ysaline Bonaventure, qui venait de quitter le court terriblement déçue, battue 4-6, 5-7 par la Russe Savinykh, 225e mondiale, y a en revanche trouvé avantage. 

"Session de rattrapage" pour Bonaventure

"On se doutait qu'il y aurait des forfaits en Australie, et je savais qu'en étant au 3e tour des qualifs, compte tenu de mon classement (WTA 122), j'avais une bonne chance d'être repêchée", confirmait Ysaline, "mais je voulais avant tout gagner sur le court, et sincèrement je ne sais pas si je serais partie là-bas comme "réserve" sans être sûre de pouvoir jouer. Lors de ce troisième tour, je n'ai malheureusement pas disputé un bon match du tout, j'étais moins en jambes que les jours précédents, je n'ai pas réussi à installer mon jeu et à faire bouger mon adversaire comme je le voulais, c'est très frustrant." Heureusement, il y a eu ce fameux tirage au sort, le nom de la Stavelotaine, la mieux classée des victimes du jour, est sortie en premier de l'urne, "et comme il venait d'y avoir un désistement -- ne me demandez pas de qui - j'étais immédiatement assurée d'accéder au tableau final. Du coup, je suis un peu passée d'un sentiment extrême à l'autre, je prends ça comme une belle récompense pour tout le travail effectué dans des conditions parfois ingrates ces derniers mois, après la blessure encourue juste avant Roland Garros. C'est comme une session de rattrapage qui m'offre une chance supplémentaire de signer un bon résultat là-bas."

Melbourne : les règles les plus strictes du monde ?

A partir de ce jeudi, quinze charters débarqueront donc à Melbourne 1.200 joueurs, accompagnateurs et officiels, lesquels seront immédiatement mis en quarantaine durant deux semaines, répartis dans trois hôtels. Même si les joueurs pourront quitter leur résidence quotidiennement durant cinq heures pour entretenir la forme - avec un membre de leur entourage, ainsi qu'un partenaire d'entraînement en première semaine, plus deux autres d'une même bulle en deuxième -, les autorités locales annoncent les règles les plus strictes au monde, sous très haute surveillance, alors qu'on n'a pourtant plus constaté de contamination dans l'Etat de Victoria depuis une semaine. La manière dont l'Australie traite la pandémie au moindre cluster est d'une rigueur dont on n'a pas idée ici, certains habitants de Melbourne qui se trouvent à Brisbane ou Sydney ne peuvent même pas rentrer chez eux. On comprend mieux dès lors que la perspective de voir arriver un tel contingent étranger, qui plus est de régions où on a constaté de nouveaux variants du virus, ne fasse pas l'unanimité. "Il y va de l'existence future de l'Australian Open", a été jusqu'à affirmer la ministre en charge de l'événement pour justifier sa tenue, ajoutant que chaque arrivant serait traité comme un cas positif. Testés avant leur départ, les joueurs le seront ensuite tous les jours sur place, nez, gorge, salive, il y aura des alarmes installées pour signaler toute sortie interdite, officiellement la moindre infraction sera sanctionnée d'une amende de 20.000 dollars australiens (12.700 euros) assortie d'une suspension pour le reste du tournoi, et un contrôle positif impactera l'ensemble des contacts directs de l'intéressé(e). 

Antalya : "beaucoup de bonnes choses" pour Goffin

Après sa demi-finale d'Antalya, David Goffin, qui sera accompagné à Melbourne de son coach Germain Gigounon, de son préparateur physique Fabien Bertrand, et de sa compagne Stéphanie, ajoutait avec ironie : "Déjà, il faut arriver jusque-là, quand je vois tout ce que je dois faire avant de partir, les tests PCR, plein de papiers et formulaires à remplir, c'est clair qu'il va falloir être très rigoureux, mais sur place, avec un partenaire d'entraînement comme Grigor Dimitrov qui a déjà eu le Covid comme moi, et la possibilité de sortir tous les jours, cela devrait aller. J'ai pris des livres, et puis il y a Netflix." La reprise en Turquie ne s'est pas mal passée pour le Liégeois, même s'il avait sans doute les moyens de gagner d'entrée cet ATP 250 d'Antalya. On peut dire que sa "demi" contre Alex De Minaur fut en réalité la finale du tournoi, que le jeune Australien remporta le lendemain sur abandon du Kazakh Bublik. David lui-même, moins bien entré dans la partie et défait en trois sets, avouait en râlant ferme : "C'est vraiment dommage, j'avais tout pour gagner ce match." Dans l'ensemble, on peut dire qu'on a retrouvé un Goffin plus fringant à tous niveaux, jambes, tête, main. "Il n'était pas loin du titre", convient Germain Gigounon, "mais il a surtout fait beaucoup de bonnes choses cette semaine, et on a eu ce que l'on venait chercher, des matches, des repères, un peu de confiance, de la matière à travailler pendant la quarantaine. On a revu une attitude de combattant, l'envie d'être sur le terrain, c'est le plus important pour progresser et revenir, maintenant ça va prendre du temps, tout ne va pas arriver d'un claquement de doigt, ce serait trop simple, n'est-ce pas ?" 

Adelaïde : l'injustifiable traitement de faveur

On a appris le week-end dernier qu'un petit nombre de joueuses/joueurs du top, ainsi que leur staff et leur entourage, soit une cinquantaine de personnes, pourraient vivre leur quarantaine ailleurs, plus précisément à Adelaïde, cela concerne forcément les Novak Djokovic, Rafael Nadal, Naomi Osaka ou Serena Williams... Un injustifiable traitement de faveur qui fait légitimement jaser dans les couches moins privilégiées de l'ATP/WTA, malgré les assurances répétées qu'ils seront traités de la même manière qu'à Melbourne. Mais alors pourquoi là-bas ? Et si Adelaïde devenait subitement zone rouge ? On serait curieux de découvrir l'entourloupe que l'on pourrait encore trouver pour permettre aux "cadors" de quand même rallier Melbourne fin du mois.
 

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