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Wimbledon annulé, le tennis international en chômage au moins jusqu'au 13 juillet

Cela n'a surpris personne, d'autant que l'on savait le légendaire tournoi anglais assuré contre une pandémie, c'est d'ailleurs le seul "majeur" dans le cas. Le tournoi de Wimbledon n'aura donc pas lieu, et l'ATP comme la WTA ont confirmé qu'après la saison sur terre battue c'est celle sur herbe qui passe à la trappe, pas de compétition avant le 13 juillet.

Quant à la suite, soit la tournée américaine et l'US Open, à entendre les échos en provenance d'Amérique, avec une partie des installations de  Flushing Meadows transformée en hôpital, on ne miserait pas un dollar à l'heure actuelle sur une reprise là-bas...

L'épidémie de coronavirus a (officiellement) eu raison du tournoi de Wimbledon, et en soi c'est un événement aussi historique que la place occupée par la vénérable organisation dans la tradition tennistique. Une réunion urgente de son conseil d'administration, mercredi, en a décidé ainsi. La situation en Grande-Bretagne, avec un confinement démarré il y a une dizaine de jours "et qui pourrait durer encore un certain temps", explique évidemment cette décision unique en son genre. Wimbledon avait déjà connu un épisode délicat en 1973, avec le boycott d'environ 80 joueurs, dont 13 des 16 têtes de série, en soutien au Croate Nikola Pilic, suspendu par la fédération internationale pour avoir refusé de s'aligner lors d'une rencontre de Coupe Davis. Mais le tournoi avait tout de même eu lieu, remporté par le Tchèque Jan Kodes qui avait profité de l'aubaine. La semaine dernière, les organisateurs londoniens avaient commencé par écarter l'hypothèse du huis clos, qui aurait nécessité de toute manière la présence de plusieurs centaines de personnes sur le site. Quant à un report en septembre ou octobre, il leur semblait impossible car le gazon manquerait alors d'ensoleillement et risquerait d'être beaucoup trop humide ou glissant. "Avec la probabilité que les mesures du gouvernement se poursuivent pendant plusieurs mois, nous pensons que nous devons agir de manière responsable pour protéger le grand nombre de personnes nécessaires à l'organisation contre tout risque sanitaire (ramasseurs de balle, arbitres, juges de ligne, personnel de sécurité, joueurs, fournisseurs, médias)", ont-ils indiqué.

Quand rejouera-t-on vraiment ?

C'est donc la première fois depuis la fin de la Seconde Guerre mondiale qu'un tournoi du Grand Chelem est annulé. Une première... mais sans doute pas une dernière. On sait que pour sauver Roland Garros le président de la fédération française Bernard Giudicelli a fait cavalier seul en décidant de reporter à la mi-septembre (20/9-4/10) son Grand Chelem sur terre battue prévu fin mai/début juin, sans concertation avec les autres instances du tennis international. Quitte même à ce qu'il n'y ait pas de qualifications puisque la semaine précédente doivent normalement se disputer les barrages de Coupe Davis (dont Bolivie-Belgique). Tout cela au lendemain de ce qui doit en principe être l'US Open sur une toute autre surface. C'est peu dire que le coup de force "frenchie", genre premier arrivé premier servi, a fait grincer des dents, l'ATP/WTA répliquant "on ne fait pas un calendrier comme ça" et menaçant même de ne pas accorder de points au tournoi parisien. On sera curieux de suivre ce nouveau conflit larvé au (chaotique) sommet du tennis international. Mais surtout on peut se demander si ce n'est pas le (corona)virus qui mettra tout le monde d'accord. L'épidémie semble en effet prendre un malin plaisir à suivre le calendrier du tennis mondial, l'Europe au moment de la terre battue, la Grande Bretagne alors que pointe la saison sur herbe, et les Etats-Unis pour l'été. Les plus pessimistes - sans aller jusqu'à penser comme Amélie Mauresmo ou Kirsten Flipkens "pas de vaccin pas de compétition" - prédisent une très longue période sans tennis, au niveau international du moins, voire donnent déjà rendez-vous à l'an prochain dans un sport où joueuses et joueurs d'une quarantaine de nationalités sont amenés à voyager chaque semaine dans une quarantaine de pays. Il ne suffira donc pas que le lieu d'un grand tournoi soit sous contrôle, mais que ce soit également le cas des régions d'où arrivent les joueurs. Wait and see, comme on dit à Wimbledon. Ce qui dans un monde gouverné par le "chacun pour soi" est évidemment plus facile lorsqu'on a pris soin de s'assurer financièrement contre ce genre de désastre sanitaire. Quand on se souvient que l'on a déjà été à deux doigts de l'annulation pour cause de gigantesques incendies à l'Australian Open au mois de janvier, voilà une saison qui marquera profondément les esprits. Et après laquelle plus rien ne pourra être pareil ? On l'espère... sans en être sûr. 
 

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