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Une troisième couronne en Grand Chelem pour Elise Mertens : "Tant qu'on y croit tout peut arriver !"

C'est ce qui s'appelle revenir de loin. Elise et sa partenaire taïwanaise Hsieh Su-Wei, dominées par la force de frappe des Russes Veronika Kudermetova et Elena Vesnina, ont été à deux balles, dont une rocambolesque, de la défaite à la fin du deuxième set de la finale du double qui les opposait à Wimbledon. Un peu plus d'une demi-heure plus tard, elles tombaient dans les bras l'une de l'autre, incrédules, au terme d'un match fou qui a tenu en haleine un Central sous tension. 

"C'est ma vie, j'en fais ce que je veux"

On ne va pas se mentir, on s'est déjà plus d'une fois demandé ce que cela donnerait dans les grands tournois si Elise Mertens ne dispersait pas son énergie en disputant systématiquement le double en parallèle. On aimerait bien sûr savoir, surtout en observant l'évolution de son ex-équipière Sabalenka, même si cette dernière n'a toujours pas décroché la timbale. Elise répond invariablement : "C'est ma vie, j'en fais ce que je veux et ce que j'aime, je joue les deux depuis les juniores et j'adore ça, en double c'est plus décontracté." Une chose est sûre, cette fille est passionnée et a du caractère. Lorsqu'elle était plus jeune, il ne se trouvait personne parmi les spécialistes pour lui prédire un tel avenir. Mais cette Limbourgeoise têtue y a cru et elle a travaillé, elle avait la foi et elle l'a toujours, jusqu'à faire partie depuis quatre ans de la "crème de la crème" du circuit WTA. Et regardez ce qui arrive... déçue après son élimination en simple face à Madison Keys au troisième tour, elle transforme dix jours plus tard la désillusion en explosion de joie. Grâce au double. Qui l'a remise en confiance. Qui peut lui dire encore qu'elle a tort ? A sa place dans le Top 20 en simple, 12e mondiale en ne comptant que la saison en cours, elle est Top 1 en double après avoir remporté deux des trois Grands Chelems de l'année, tout en empochant 250.000 euros pour son triomphe de samedi, on serait content à moins.

"Je ne pouvais pas croire que c'était fini"

Dans la foulée de la finale dames, remportée par Ashley Barty, elle a, qui plus est, pu évoluer pour la première fois dans un Central londonien particulièrement bien garni et enthousiaste. Pas un spectateur n'a quitté son siège, emballé par les retournements de situation et les phases spectaculaires, les "crazy points", qui se sont succédés durant 2 h 30. D'abord, il faut le dire, à l'avantage des Russes plus puissantes et performantes qui menèrent 3-6, 4-5 service à suivre et se procurèrent alors deux balles de match. "Elles jouaient vraiment bien, j'en étais arrivée à me dire qu'il faudrait quand même que l'on fasse quelques points en retour", remarquait Hsieh pince-sans-rire. Et c'est là que c'est devenu un peu dingue, genre roller coaster, les Russes, notamment Kudermetova qui "balayait" tout jusque là, perdant le fil, et les trois jeux suivants (7-5). On a pensé que le match avait définitivement basculé quand c'est Elise Mertens qui a eu l'occasion de servir pour le match à 5-3 dans le set décisif, mais elle a flanché à son tour. Et rebelote à 6-7 pour permettre aux Russes de servir pour le titre... et de laisser passer leur dernière chance. Imaginez l'ambiance ! "Cela n'en finissait pas, c'était tendu au possible, lorsqu'on a fait 9-7 je ne pouvais pas croire que c'était fini", disait Elise. "En début de match on a fait beaucoup de fautes, mais on a grandi dans la partie en tant que team. On a continué à se battre même dans les circonstances les plus improbables. On se disait "allez on continue", on en rigolait même. C'est ce fighting spirit qui a fait la différence, on ne joue pas une finale de Grand Chelem tous les jours, tant qu'on y croit, tout peut arriver."
  
Elles se marrent tout le temps

Le plus étonnant avec ces deux dames lorsqu'on les retrouve en conférence de presse après la partie c'est la manière dont elle se marrent en permanence, quitte à ne quasiment plus savoir répondre aux questions qu'on leur pose, il est vrai, dans toutes les langues. On a ainsi entendu la Taïwanaise comparer le service de la Belge à ceux des hommes : "Je suis très impressionnée, je vais lui demander comment progresser sur ce plan, c'est mon idole, je vais la suivre lors de ses entraînements et j'espère attraper des biceps comme elle". Le tout dans un énorme éclat de rire. "C'est une très belle personne", confirme Elise, "elle rigole tout le temps, elle est agréable à voir jouer, c'est une magicienne, elle peut tout faire à la volée." Bref, il ne fait guère de doute que la paire, qui était à l'essai jusque Wimbledon, poursuivra sur sa lancée après les Jeux de Tokyo, où c'est avec Alison Van Uytvanck que la Limbourgeoise tentera de glaner une médaille olympique  pour la Belgique dans la discipline. "Pour Hsieh, gagner ici était important, elle défendait les points de sa victoire de 2019 et le gazon est sa surface favorite. Quant à moi, c'est mon premier titre sur une autre surface que le dur, quand on y réfléchit c'est assez incroyable alors qu'on était encore dans l'incertitude à Roland Garros. On en a parlé, on n'est pas resté dans le négatif, et voilà le résultat." Quelques bulles à savourer le soir... dans la bulle, et c'était retour maison ce dimanche. "Une petite semaine, avant Tokyo et l'Amérique, c'est peu, je vais continuer à faire du physique mais laisser la raquette de côté."

Le grand jour pour Joachim Gérard.  Sofia Costoulas en finale du double junior

Dans le tournoi en fauteuil, Joachim Gérard a perdu samedi sa finale de double. Avec le Hollandais Egberink, il s'est incliné 5-7, 2-6 face à la paire britannique Hewett/Reid. Mais bien sûr, pour le Brabançon, le grand moment c'est la finale de simple qu'il disputera ce dimanche à midi (direct TV BBC 2) face à Gordon Reid. Au même moment, Sofia Costoulas jouera, quant à elle, la finale juniore du double avec la Finlandaise Laura Hietaranta face aux têtes de série numéro 1, la Bielorusse Kristina Dmitruk et la Russe Diana Shnaider. Sofia et Laura ont éliminé en demi-finale les têtes de série numéro 2, la Tchèque Linda Fruhvirtova et la Russe Polina Kudermetova 2-6, 6-2, 10-8.
 

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