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Trois questions à Ysaline Bonaventure : "L'objectif que je m'étais fixé depuis toujours"

On l'a suivie ces dernières semaines dans sa belle progression au ranking mondial. Aujourd'hui 94e à la WTA, Ysaline Bonaventure en a fini avec le circuit pour cette saison. On la reverra de l'autre côté du monde au mois de janvier. Il lui reste une plaisante obligation, la semaine de Billie Jean King Cup à Glasgow où l'équipe belge ne sera pas sans ambition, la semaine prochaine, face à l'Australie et la Slovaquie pour une place en demi-finale. 

Q. Ysaline, vous avez perdu (3-6, 6-7) en finale au 80.000 dollars de Poitiers contre une probable future grande (Petra Marcinko, 16 ans) même si on ne peut jamais jurer de rien, mais n'avez-vous pas aussi un peu payé la répétition des matches et des voyages de ces dernières semaines ?

R. C'est sûr que c'est un des premiers matches où je sentais, physiquement, que les jambes tournaient moins bien que d'habitude. J'étais encore inscrite à Nantes où j'aurais dû jouer en ce début de semaine, mais on a tous estimé dans l'équipe qu'il valait mieux ne pas y aller, et plutôt arrêter deux ou trois jours avant de rejoindre les autres Belges à Anvers. J'ai affronté une très forte joueuse en finale, elle a très bien joué, mais si j'avais été plus fraîche physiquement j'aurais eu de meilleures chances c'est une évidence. Ma forme physique se répercute sur mon service - qui de 60% de premières balles est descendu à à peine 40, ndlr -, je sais que j'ai nettement moins bien servi quand j'étais fatiguée. Je sais aussi que, physiquement, j'ai un peu de marge de progression, que je dois continuer à travailler pour tenir sur la longueur un bon pourcentage même si je suis plus fatiguée. Service et retour sont deux domaines dans lesquels je dois bosser.

Q. Qu'est-ce que ça fait d'entrer enfin dans le Top 100 après en avoir rêvé, cauchemardé, et essayé de ne pas y penser, alors qu'autour de vous on disait que vous y aviez votre place, c'est un poids qui tombe des épaules ?

R. Ben oui, quand même, c'est l'objectif que je m'étais fixé depuis toujours. Après dix ans de travail et de sacrifices sur le circuit professionnel, je peux dire que j'ai réalisé mon rêve. J'en ai douté souvent, on m'a fait douter aussi. Cet objectif je l'ai atteint avec mes proches, l'équipe qui m'entoure, les gens qui y ont toujours cru malgré mon caractère de cochon, qui m'a souvent joué des tours mais qui a aussi fait que je me suis relevée plus d'une fois. Ceci dit, le fait de franchir le "mur des 100" ne peut être une fin en soi, j'espère que ce sera plutôt le début d'une nouvelle carrière. Il va falloir tout faire pour y rester, il y a encore plein de boulot. 

Q. Vous voilà branchée sur la phase finale de la Billie Jean King Cup, quelles sont les chances de la Belgique face à l'Australie de Tomljanovic et la Slovaquie de Kuzmova ou Schmiedlova ?

R. D'abord, j'appelle ça la Fed Cup, et pour moi ça le restera toujours. Nous partons vendredi, et sans forfanterie, j'estime que nous avons de très bonnes chances avec trois joueuses plutôt en forme, Elise (Mertens), Maryna (Zanevska) et moi,  qui avons enchaîné beaucoup de matches ces derniers temps. Alison (Van Uytvanck) a été embêtée par des blessures mais n'est pas 50e mondiale pour rien, et Kirsten (Flipkens) a encore montré ce dont elle est capable en double. Notre équipe est plutôt homogène et complète, avec pas mal de confiance. Je n'ai guère eu l'occasion de voir les filles cette année, à part un peu plus Kirsten les dernières semaines. Je suis en contact avec Maryna de temps en temps. Ceci n'empêche pas que l'on s'entend toutes très bien, ce n'est pas comme si l'une était en froid avec l'autre, il n'y a pas de querelles. Le capitaine Johan Van Herck est aussi une des raisons qui font que j'adore être dans cette équipe, même si c'est parfois frustrant quand on ne joue pas et qu'on pense qu'on pourrait (sourire). C'est un bon entraîneur et un vrai team leader. Par la suite, je prendrai un peu de repos, et je me préparerai en Belgique, avec de nouveau un gros bloc physique, pour la reprise 2023. Départ pour la Nouvelle Zélande et Auckland le 26 décembre.
 

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