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Sofia Costoulas en demi-finale de l'Open d'Australie junior : "Je voudrais en gagner un, celui-là ou un autre"

La belle aventure australienne continue pour notre jeune compatriote (16 ans) qui vient de remporter la nuit dernière son 10e match en 13 jours au plus haut niveau de sa catégorie sous un soleil de plomb. Elle disputera en fin de nuit prochaine, sans doute aux alentours de 5 h du matin, sa première demi-finale de Grand Chelem. Et ce n'est peut-être pas fini.

Il faisait vraiment très chaud en début d'après-midi à Melbourne, au delà des 32 degrés, lorsque Sofia Costoulas, nouvelle 10e mondiale et tête de série numéro huit du tournoi, a affronté la 3e mondiale et tête de série numéro deux, la gauchère russe Diana Shnaider, un an plus âgée qu'elle.  On attendait une grosse explication, et on n'a pas été déçu, même si la fin de partie fut un peu chaotique. On a aussi eu la confirmation que Sofia aime la bagarre. C'est la deuxième fois d'affilée qu'elle émerge contre une joueuse du top mondial junior après plus de deux heures de match, 2 h 14 pour ce qui concerne ce quart de finale. Espérons pour la Limbourgeoise qui a adopté le Brabant wallon, s'entraîne de nouveau chez Kim Clijsters à Bree avec Rick Vleeschouwers, et est soutenue par l'AFT (elle parle couramment trois langues, voire quatre avec le grec) qu'elle n'en paie pas la note physiquement sur la fin de ce Grand Chelem. Elle ne le mériterait pas. Contre la 3e mondiale, si la lutte fut acharnée entre deux joueuses se rendant coup pour coup, Sofia a toujours paru légèrement au dessus de son adversaire, sauf en fin de deuxième manche, un set dans lequel Diana Shnaider a servi, il est vrai, 87 % de premières balles, pourcentage aussi impressionnant que déterminant, notre compatriote ayant avantageusement attaqué son deuxième service jusque là. Costoulas fit d'abord la différence en fin de première manche (6-3) en transformant une de ses deux balles de break. Elle réussit à nouveau le break pour faire 3-2 au deuxième set, mais perdit pour la première fois son engagement immédiatement derrière. Dans une partie de haut niveau, elle avait su le plus souvent prendre le jeu à son compte, en évitant de laisser la Russe diriger les échanges à grands coups. Ce fut l'inverse en cette fin de deuxième manche qu'elle perdit 5-7 sur son service non sans avoir sauvé cinq balles de set. "Lorsque je me suis retrouvée à 3-2 avec ce break d'avance, j'ai senti qu'en faisant 4-2 j'allais gagner en deux sets, c'était une erreur de penser comme ça", reconnaissait Sofia, "cela m'a un peu stressée, tandis qu'elle jouait juste très bien. Il ne fallait pas croire que la 3e mondiale allait laisser tomber quoi que ce soit.

Contre une Australienne dont la mère est Belge

Dans une chaleur impitoyable, le troisième set fut beaucoup plus irrégulier, mais néanmoins mené de bout en bout par notre compatriote qui fila d'entrée à 3-0 double break, moment où la Russe fit appel au soigneur. Une interruption d'une dizaine de minutes qui sembla frustrer et dérégler Sofia, laquelle perdit trois jeux de service d'affilée. "C'est toujours un peu difficile de servir après une telle interruption", confirmait-elle, "j'étais dans le momentum comme on dit, bien lancée dans le set, et le good feeling est un peu parti, mais c'était son bon droit si elle était mal. C'était à moi de rester concentrée. Heureusement j'ai bien joué mes jeux de retour." Si bien qu'après une série de cinq breaks consécutifs de 3-0 à 5-4, et avoir déjà servi une fois pour la victoire, elle s'imposa 6-4 sur sa première balle de match. "Bien sûr, j'ai joué tous ces matches en peu de temps alors qu'il faisait super chaud... mais quand on gagne on ne le sent pas trop (sourire)."  En demi-finale, gare au piège ! Elle affronte, en effet, la 220e mondiale, mais il ne faut surtout pas tabler là-dessus. Cette costaude Australienne de 17 ans était 89e l'an dernier à la même époque, "et si elle a rétrogradé au ranking au lieu de progresser c'est tout simplement la faute de la Covid qui l'a empêchée de jouer en dehors de son pays", dit Sofia. "Je ne l'ai jamais affrontée, mais si elle est en demi-finale (après avoir atomisé l'Allemande Kuhl 47e mondiale 6-1, 6-2) c'est qu'elle joue bien ici." Elle est aussi chez elle, même si son nom Charlotte Kempenaers-Porc a l'air bien de chez nous. "Sa maman est Belge", confirme Sofia. Elle a été éliminée au premier tour à Traralgon par... Diana Shnaider 6-4 au troisième set. Elle a aussi battu la Canadienne de 31 ans, 144e mondiale WTA,  Rebecca Marino début janvier au tournoi d'Adelaïde. Bref, méfiance méfiance, même si notre compatriote a fait le plein de confiance ces dernières semaines et montré qu'elle avait vraiment progressé après le coup de frein de l'an dernier. "Le coude est nickel", dit-elle, "si je porte encore une manche de compression, c'est par précaution et pour chauffer les muscles. J'ai beaucoup bossé physiquement quand je ne pouvais pas faire autre chose. J'ai aussi tout travaillé techniquement, coup droit, revers, volée, slice, j'ai retrouvé mon service d'avant la blessure et le plaisir d'être sur le court, j'avais faim de matches. Là, je suis un peu dans le tourbillon. Après, j'aurai quelques jours pour me poser et savourer ce que je viens de vivre." Comment ne pas déjà penser à l'éventuelle finale qui se profile à l'horizon ? "En se concentrant sur le match prochain, qui se suffit à lui-même, en ne pensant surtout pas à ce qui va venir ou pas. Certes, je voudrais gagner un Grand Chelem juniors, celui-là ou un autre, mais je vais aussi continuer à mixer ça avec des tournois pros 15.000 ou même 25.000 dollars si je peux."
 

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